Soccer  Ligue des champions

Le retour des belles soirées européennes

On l’avait quittée dans les bras d’Iker Casillas, au mois de mai, au terme d’une palpitante finale remportée par le Real Madrid contre le voisin de l’Atlético (4-1). Elle, c’est la Coupe « aux grandes oreilles », que 32 équipes vont convoiter à partir d’aujourd’hui, avec le début de la phase de groupe de la Ligue des champions. Si le Real est encore bien placé pour la conserver, les prétendants – du Bayern Munich à Chelsea en passant par le FC Barcelone – ne manquent pas.

GROUPE A

Atlético Madrid, Juventus Turin, Olympiacos, Malmö

Comme le veut désormais la tradition, l’Atlético Madrid a parfaitement compensé le départ de son meilleur attaquant, Diego Costa. Mario Mandzukic, Antoine Griezmann, Raúl Jiménez et Alessio Cerci ont rejoint les champions d’Espagne, qui semblent encore promis à un beau parcours européen. Dans ce groupe A, la Juventus s’inscrit évidemment comme son plus grand rival. Malgré le départ d’Antonio Conte, le club turinois doit faire oublier son échec de l’an dernier, en phase de groupe, et retrouver une place plus conforme à son histoire. Attention toutefois à l’Olympiacos, huitième de finaliste l’an dernier. À noter que ce groupe est le seul à contenir quatre champions nationaux, dont Malmö, qui vise la troisième place.

GROUPE B

Real Madrid, FC Bale, Liverpool, Ludogorets

Voici un groupe tout en contrastes, qui comprend deux grands d’Europe, un habitué de la compétition et le petit poucet. Ce dernier est évidemment le Ludogorets Razgrad, club bulgare dont le budget dépasse à peine les 7 millions. Rien à voir avec le Real Madrid, qui a profité de l’été pour notamment recruter trois vedettes du Mondial : James Rodriguez, Toni Kroos et Keylor Navas. Dans ces conditions, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo sont les favoris à leur succession même si aucun club n’a réalisé cet exploit depuis l’AC Milan d’Arrigo Sacchi (1989 et 1990). Lors des dernières saisons, le FC Bale a montré qu’il pouvait jouer dans la cour des grands grâce à des victoires contre Chelsea ou Manchester United. Liverpool, de retour en C1 après cinq ans d’attente, est prévenu...

GROUPE C Benfica Lisbonne, Zenit Saint-Pétersbourg, Bayer Leverkusen, Monaco

Il n’y a pas de très grosses écuries dans ce groupe, mais des équipes habituellement armées pour se rendre jusqu’en huitièmes de finale, voire en quarts lors des bonnes années. Cela donne un groupe très homogène dans lequel Monaco signe un retour sur la scène européenne pour la première fois depuis 2005-2006. Avec un début de saison poussif et les pertes de James et de Radamel Falcao, les Monégasques apparaissaient cependant à la traîne dans ce groupe. Les trois autres rivaux croient donc fermement en leurs chances de qualifications. Privé de Hulk en début de campagne, l’ambitieux Zenit a ainsi enregistré les arrivées de Javi Garcia et d’Ezequiel Garay, acquis de... Benfica. Les Portugais ont encore réalisé de belles plus-values sur les ventes, cet été, et déniché quelques pépites en Amérique du Sud. Finalement, le Bayer a bien entrepris l’année en occupant la tête du classement de Bundesliga.

GROUPE D Arsenal, Borussia Dortmund, Galatasaray, Anderlecht

Avec Arsenal, le Borussia Dortmund et Galatasaray, le groupe D comprend des équipes habituées des deux premières places, en phase de groupes. Après tout, les Gunners, qui disputent une 17e campagne consécutive, ont toujours dépassé ce stade depuis l’établissement de la formule actuelle, en 2004. Le fait marquant du Borussia, au cours des dernières années, demeure la finale perdue contre le Bayern, au printemps 2013. Avec un recrutement intéressant – Ciro Immobile notamment –, Jürgen Klopp espère éviter les blessures qui ont pollué sa dernière saison et retrouver les plus hautes sphères. Si Anderlecht n’a gagné qu’un seul de ses 12 derniers matchs de groupe, Galatasaray reste sur deux qualifications consécutives, notamment aux dépens de la Juventus, l’an dernier.

GROUPE E Bayern Munich,Manchester City, CSKA Moscou, AS Roma

On prend les mêmes et on recommence. Comme l’an dernier, le tirage au sort a réuni le Bayern Munich, Manchester City et le CSKA Moscou au sein d’un groupe très costaud. Et pour corser encore les choses, l’équipe du quatrième pot – habituellement une proie plutôt facile – est l’AS Roma, bon deuxième de la Serie A. Si le puissant Bayern et les Citizens avaient survolé la dernière phase de groupe (15 points chacun) et s’ils demeurent encore favoris, la situation risque d’être un peu plus propice au suspense. Le CSKA a remporté un autre championnat russe et voudra venger sa piètre campagne de l’an passé. L’AS Roma, de retour en Ligue des champions, a investi judicieusement lors du mercato et nourrit de belles ambitions pour 2014-2015, notamment en championnat. Bref, un « groupe de la mort » qui promet !

GROUPE F FC Barcelone, Paris Saint-Germain, Ajax Amsterdam, APOEL Nicosie

Les grandes lignes de ce groupe sont déjà connues avant même le premier match. Avec les arrivées des Luis Suarez, Ivan Rakitic ou Claudio Bravo, le FC Barcelone n’a pas d’autres ambitions que d’aller au bout de cette compétition qu’il a gagnée à deux reprises depuis 2009. L’arrivée de Luis Enrique semble en tout cas avoir apporté un vent de fraîcheur. Lionel Messi, Neymar et compagnie croiseront le Paris Saint-Germain qui, après deux ans de domination sur la scène française, tentera d’étendre son emprise sur le territoire européen. Le propriétaire qatari, au moment d’acheter le club, n’avait-il pas misé sur une victoire en Ligue des champions « à l’horizon 2015 » ? Le génial Zlatan Ibrahimovic, pas toujours convaincant en C1, sera l’élément-clé d’un long parcours. Finalement, l’Ajax Amsterdam, bloqué en phase de groupe lors des quatre dernières années, et l’APOEL Nicosie lutteront pour la troisième place.

GROUPE G Chelsea, Schalke 04, Sporting Portugal, Maribor

Un blogueur très respecté en Europe a qualifié ce groupe « d’ennuyeux » en suggérant que Chelsea pourrait être qualifié dès le quatrième match du groupe. L’affirmation tient autant par le bon recrutement estival londonien – Diego Costa, Cesc Fabregas, Didier Drogba ou retour de prêt de Thibaut Courtois – que par le calibre des adversaires. Maribor n’est promis qu’à un rôle de figurant tandis que le Sporting Portugal manque d’expérience à ce niveau. Mais, pour leur première Ligue des champions en six ans, les jeunes Lisboètes peuvent tout de même s’appuyer sur des éléments de la sélection portugaise (Nani, William Carvalho et Rui Patricio) ou sur le talentueux attaquant algérien Islam Slimani. Schalke 04 part donc avec une longueur d’avance sur son homologue portugais après avoir atteint les huitièmes lors des deux dernières années. Les Allemands avaient lourdement chuté contre Manchester United et le PSG à ce stade.

GROUPE H Athletic Bilbao, BATE Borisov, FC Porto, Shakhtar Donetsk

Si le BATE Borisov n’est plus une découverte, il lui sera difficile de s’immiscer dans la lutte qui s’annonce bouillante entre l’Athletic Bilbao, le FC Porto et le Shakhtar Donetsk. « Le Shakhtar a l’habitude de disputer la Ligue des champions. L’Athletic est une équipe très dynamique qui mérite d’avoir battu Naples. […] Puis le BATE Borisov présente également de nombreuses difficultés, pour une multitude de raisons », a résumé l’entraîneur de Porto, Julen Lopetegui. Les Portugais ont d’ailleurs revu leur effectif après une dernière saison décevante sur tous les plans. En vrac, Bruno Martins Indi, Yacine Brahimi, Casemiro, Adrián López ou Cristian Tello ont mis le cap vers Porto. Bilbao, un revenant dans l’épreuve, peut miser sur un nouveau domicile intimidant, un centre de formation toujours aussi performant et une identité claire. Finalement, le Shakhtar Donetsk devra disputer ses matchs à Lviv en raison du conflit ukraino-russe.

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