Commerce international

Le Port de Montréal embauche encore

Après avoir embauché 65 employés supplémentaires en septembre, le Port de Montréal a encore besoin de main-d’œuvre. Il veut embaucher 50 débardeurs supplémentaires d’ici la fin de l’année. Avec un nouvel accord de libre-échange nord-américain, les perspectives s’améliorent pour le Port de Montréal, explique Stéphane Morency, président et chef de la direction des employeurs maritimes. Ce dernier travaille au Port de Montréal depuis 20 ans et assure que c’est la première fois que l’entreprise crée 100 nouveaux emplois en deux mois. Avec les nouvelles embauches annoncées, l’effectif du port s’élèvera à 900 employés à temps plein, auxquels s’ajoutent 250 employés occasionnels.

— Hélène Baril, La Presse

Industrie pharmaceutique

SiliCycle mise sur ses filiales pour doper sa croissance

Québec — En un peu plus de 20 ans, SiliCycle, qui produit un extracteur et purificateur de molécules à des fins pharmaceutiques, est passée d’entreprise en démarrage à une PME de 70 employés exportant 95 % de sa production dans 85 pays. Elle se fixe l’objectif ambitieux de doubler son chiffre d’affaires d’ici son 25e anniversaire en 2020 en misant sur l’éclosion de filiales travaillant dans l’extraction et la purification de molécules issues de la biomasse.

Entreprise privée, SiliCycle ne dévoile pas ses revenus annuels. Le palmarès Profit 500 du magazine Canadian Business lui attribuait des revenus annuels de 10 à 20 millions en 2016.

Pour réaliser son objectif, SiliCycle multiplie par 22 la capacité de production de son usine du parc technologique de Québec avec un investissement de 15 millions. SiliCycle se glissera dans le top 5 mondial en purification, avance l’entreprise.

Quelque 21 000 pi2 sont ajoutés aux installations existantes et des équipements spécialisés sont installés, comme des trains de réacteurs de 10 000 L, une unité industrielle de distillation de solvants, des équipements de chromatographie et des appareils de conditionnement. Seront créés environ 50 emplois spécialisés bien payés.

« Ça fait des années qu’on aide les pharmaceutiques à découvrir des médicaments et à les fabriquer, souligne le président de SiliCycle, Hugo St-Laurent, que La Presse a rencontré. Présentement, il y a sur le marché des médicaments contre le cancer du sein, le cancer de la prostate ou l’influenza qui sont produits grâce à nos technologies, poursuit-il. Nos produits comme les capteurs sélectifs à molécule servent à faire des extractions. On fait des produits de purification extraction qu’on vend à Pfizer, Abbott, Merck et d’autres pharmas. »

Chaque jour, SiliCycle livre 40 colis partout dans le monde à l’un ou l’autre de ses 1500 clients.

Entreprise issue du plan Paillé

Née en 1995 d’une garantie de prêt de 44 000 $ accordée dans le cadre du plan Paillé (du nom du ministre de l’Industrie Daniel Paillé), SiliCycle se concentrait à ses débuts sur la régénération du gel de silice, puis a suivi la fabrication de silice spécialisée et d’autres outils de purification.

La silice spécialisée, telle que le gel de silice ou le mésoporeux, est utilisée en chimie comme filtre absorbant, en retenant les molécules à sa surface. Les chercheurs s’en servent pour purifier une solution. Quand le mélange traverse le gel de silice, celui-ci retient les substances indésirables.

Son cofondateur Luc Fortier avait constaté pendant ses études de chimie la quantité phénoménale de silice contaminée qu’on jetait à la poubelle après usage. L’utilisation de la silice coûtait cher et grevait une bonne partie du budget de recherche. Il a trouvé la formule de régénération du gel de silice dans un labo de fortune qu’il avait aménagé dans son appartement d’étudiant.

Extraction et purification de biomasse

Aux yeux de son principal dirigeant, le temps est maintenant venu pour SiliCycle de passer à la vitesse supérieure.

« Il y a quatre ou cinq ans, on a décidé de développer nos extraits et molécules purifiés de qualité imbattable et vraiment de développer, à plus grosse échelle, nos capacités d’extraction purification », dit M. St-Laurent, ingénieur chimique de formation.

« On se dote d’une usine à la fine pointe de la technologie pour faire de l’extraction purification de biomasses forestière, végétale et marine du nord-est de l’Amérique. »

— Hugo St-Laurent

Par exemple, SiliCycle détient 36 % de Total Océan, une entreprise des Îles-de-la-Madeleine qui produit des oméga-3 issus de biomasse marine.

Total Océan part du gras de phoque pour extraire les oméga-3 et les purifier. Total Océan est capable d’obtenir une huile concentrée à 20 % en oméga-3. Cette huile va se trouver ensuite dans les marchés nutraceutiques et alimentaires.

Ensuite, le produit va chez SiliCycle, qui va l’amener à un degré de pureté plus élevé, à 40 %, voire à 99,9 %, pour le vendre dans le nutraceutique et la pharmaceutique.

SiliCycle sera responsable des travaux en R-D de Total Océan et de ses autres filiales. Elle s’occupera aussi de la commercialisation à l’étranger.

Avec son partenaire la Coopérative forestière Ferland-Boilleau, SiliCycle est propriétaire à 46 % de Groupe BoréaRessources (GBR), qui fabrique des huiles essentielles à partir de résidus forestiers. Les huiles essentielles tirées du thé du Labrador figurent parmi ses produits vedettes. GBR transforme et valorise également les écorces.

SiliCycle est également en relation avec Shaman extraction, une association 50-50 avec la famille Paul de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean. La jeune pousse valorise des plantes médicinales autochtones.

Le portefeuille d’entreprises compte aussi sur Pharma in silica, une filiale dont le but est d’améliorer les médicaments au moyen d’une technologie développée à l’interne permettant d’isoler des ingrédients.

À la mi-septembre, SiliCycle a remporté deux prix Medlys, dans les catégories Fournisseurs et services pharmaceutiques et Innovation et partenariat académique. Ces prix soulignent le succès et l’excellence des entreprises en sciences de la vie. Dans son allocution d’acceptation des prix, Hugo St-Laurent a invité d’autres partenaires à se joindre à sa plateforme pour faire de SiliCycle l’acteur le plus important du Canada en extraction purification de molécules d’intérêt issues de la biomasse.

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