RABAIS SUR L’ÉLECTRICITÉ LANCÉS EN 2013

Seulement neuf entreprises ont répondu à l’appel du gouvernement Marois

Le programme de rabais lancé en 2013 par le gouvernement de Pauline Marois pour relancer l’économie québécoise a eu des résultats bien en deçà des attentes.

Le Tarif de développement économique (TDE) a attiré jusqu’à maintenant seulement neuf entreprises, principalement des centres de données qui n’ont à peu près pas besoin de main-d’œuvre.

Ce programme, qui devait générer des investissements de 1,6 milliard et 10 000 emplois à l’horizon 2017, est donc loin d’avoir le succès escompté. Le TDE s’adresse aux entreprises, nouvelles ou existantes, qui veulent investir au Québec. Celles-ci se voient offrir en échange un tarif d’électricité réduit de 20 % pendant une période de 10 ans. Hydro-Québec a bonifié l’offre du gouvernement en proposant des terrains et des immeubles en vente ou en location pour les entreprises intéressées.

Le Tarif de développement économique faisait partie de la stratégie économique « Priorité à l’emploi » dévoilée en grande pompe par le gouvernement Marois en octobre 2013. Au total, 2 milliards étaient consacrés aux différentes mesures contenues dans ce programme qui devait générer 13 milliards de dollars en investissements privés et créer 43 000 emplois en quatre ans.

À lui seul, le TDE devait entraîner la création du quart des 43 000 emplois espérés. Il est sous la responsabilité d’Hydro-Québec.

Peut-être pour compenser le peu de succès du Tarif de développement économique, le gouvernement de Philippe Couillard a lancé l’an dernier son propre programme de rabais sur les tarifs d’électricité pour attirer des investissements dans le secteur manufacturier.

Ce programme, géré par le ministère des Finances, cible plus précisément les entreprises du secteur manufacturier et celles du secteur des ressources naturelles qui paient le tarif industriel d’Hydro-Québec (tarif L). Il offre lui aussi un rabais de 20 % sur les tarifs d’électricité pendant quatre ans aux entreprises qui investissent au moins 40 millions ou une somme équivalant à 40 % de leur facture annuelle d’électricité.

Selon des informations obtenues par La Presse, ce programme s’annonce beaucoup plus populaire que le précédent, ce que confirme le ministère des Finances. « En se fondant sur les demandes de renseignements que le Ministère a reçues depuis la publication du Plan économique, il semble que la mesure suscite beaucoup d’intérêt », a fait savoir une porte-parole.

Le gouvernement estime que son programme de rabais tarifaire privera Hydro-Québec de revenus de 539 millions mais qu’il engendrera des investissements de 2,6 millions d’ici 2021.

PLUS D’INFORMATION

Les différentes politiques et stratégies économiques ne se rendent pas toujours jusqu’aux entreprises, estime Stéphane Forget, président par intérim de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

M. Forget n’est pas au courant de la participation des entreprises aux programmes de rabais sur les tarifs d’électricité, mais il estime que c’est un bel exemple de programmes qui mettent du temps à être connus et compris. « Ce n’est pas nécessairement parce que les entreprises ne sont pas intéressées », dit-il.

Avec Investissement Québec, Manufacturiers et Exportateurs du Québec et d’autres partenaires, le président de la Fédération des chambres de commerce participera à la tournée régionale lancée hier par le gouvernement Couillard pour faire connaître les ressources financières qui sont à la disposition des entreprises.

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