Endettement

Un Québécois sur trois inquiet

Entre 30 et 40 % des Québécois « sont dans une inquiétude récurrente, quasi systématique » par rapport à leur situation financière. Ils ont de la difficulté à payer leurs factures, estiment que leur situation financière s’est détériorée et envisagent la retraite avec pessimisme, selon un sondage commandé par l’Université de Sherbrooke, qui sera rendu public aujourd’hui.

39 %

Fins de mois difficiles

Pourcentage des répondants qui ont de la difficulté à payer leurs factures à la fin du mois. Le taux monte à 60 % pour ceux qui gagnent moins de 20 000 $, et à 53 % pour les 18-24 ans.

35 %

Les dettes dépassent les actifs

Répondants qui estiment que l’énoncé « Nos dettes dépassent sans aucun doute nos actifs » résume assez bien ou très bien leur situation. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes, 39 % contre 32 %, à faire ce constat. Chez les jeunes, c’est 54 %, chez les personnes âgées, 24 %.

31 %

Situation financière qui ne s’est pas améliorée

Quand on leur demande si leur situation financière s’est maintenue ou améliorée depuis quelques années, 31 % des Québécois sondés répondent « non ». Les 35-44 ans, en particulier, sont ceux qui ont le bilan financier le plus négatif, 43 % d’entre eux estimant que leur situation s’est dégradée.

46 %

Pessimisme face à la retraite

C’est quand on évoque la retraite que les Québécois sont particulièrement pessimistes. Si on leur demande s’ils ont bon espoir d’avoir un niveau de vie convenable, 46 % répondent par la négative. Ceux qui sont âgés de 25 à 44 ans voient l’avenir de façon encore plus sombre, avec un taux de 54 %.

Au-delà des perceptions

Pour Jean-Herman Guay, professeur à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, les sept questions posées lors de ce sondage mené en novembre dernier ont mis à mal un mythe : « Il y a des gens qui disent que la sécurité financière est une affaire de gros bon sens. Non, c’est d’abord une question de considérations socioéconomiques. Ce n’est pas purement individuel, c’est sociologiquement ancré. »

En combinant les réponses au profil des 900 répondants du sondage, M. Guay et ses collègues Antoine Genest-Grégoire et Luc Godbout ont pu établir quelle importance avait chaque caractéristique. Le revenu familial, l’âge, la littératie fiscale, la scolarité et le sexe sont, dans l’ordre, ce qui influence le plus la sécurité financière.

Portrait de l’inquiétude

Le summum de l’inquiétude : une femme entre 18 et 24 ans, peu scolarisée, gagnant moins de 20 000 $ et ayant de faibles connaissances financières. Selon le tableau synthèse de l’étude, cette femme a 78 % de risques de faire partie des inquiets. À l’autre bout du spectre, l’homme de plus de 65 ans gagnant plus de 150 000 $, titulaire d’un diplôme universitaire et ayant une forte littératie financière, n’a que 2 % de risques d’être inquiet. « Évidemment, l’individualité s’ajoute, nous ne sommes pas des robots, précise M. Guay. Mais au départ, il y a des phénomènes sociologiques qui sont incontournables. »

Endettement

Êtes-vous surendetté ?

Pour répondre à cette question, les institutions financières vont généralement calculer votre ratio d’endettement, soit les paiements pour tous vos emprunts comparés à votre revenu brut. Au-delà de 40 %, on est considéré à risque de défaut de paiement. D’autres méthodes plus raffinées permettent d’obtenir un meilleur diagnostic. Pour établir le vôtre, voici trois liens.

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