Vie au travail

Le Conseil du patronat vient en aide aux PME

Alors que les PME et les grandes entreprises au Québec évoluent dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) lance un nouveau service d’accompagnement des entreprises pour la gestion des ressources humaines.

Baptisé Partenaire Services RH, il est notamment composé de services d’analyse organisationnelle, d’élaboration d’un plan d’action, d’inventaire des programmes gouvernementaux et des mesures de soutien financier, d’identification de ressources spécialisées et d’accompagnement personnalisé. 

« Très peu d’entreprises connaissent, par exemple, les programmes qui existent, le coffre à outils offert par le gouvernement, note Yves-Thomas Dorval, PDG du CPQ. Et encore faut-il que le dirigeant d’une PME, qui a souvent bien des choses à gérer au quotidien, sache utiliser ce coffre à outils. »

Partenaire Services RH bénéficie d’un soutien financier de 1,8 million de dollars du gouvernement provincial. « Ce financement permet de mettre en marche notre service à un tarif en dessous de ce que ça coûte », explique M. Dorval.

« Dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre, les entrepreneurs doivent revoir leurs façons de faire en matière de gestion des ressources humaines et de recrutement. Ce service permettra de les accompagner afin d’améliorer leurs pratiques dans ces domaines, en complément des services et programmes offerts par mon ministère », dit Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie dans un communiqué.

D’abord dans le Centre-du-Québec

Le service est d’abord déployé dans la région du Centre-du-Québec. Il vient se greffer à des projets et initiatives déjà en place dans cette région. Mais comme le CPQ a tissé des relations avec 180 experts en ressources humaines, une aide est en fait aussi accessible aux entreprises de partout au Québec. 

« On travaille en étroite collaboration avec les organisations régionales et locales, dit Yves-Thomas Dorval. On va notamment embaucher des personnes qui vont travailler pour le CPQ au niveau régional. »

Bien avant d’activer Partenaire Services RH, il a fallu l’ébauche d’un programme, le développement et le polissage d’un outil diagnostique, l’embauche de personnel et des rencontres avec différents intervenants économiques. 

« Il y a eu un projet-pilote avec une trentaine d’entreprises avant et après Noël », note Yves-Thomas Dorval.

Maintenant, le CPQ a comme objectif d’offrir ses services à au moins 50 PME d’ici à la fin de 2019.

Prévisions alimentaires

Davantage de légumineuses et de viandes seront consommées

Davantage de lentilles, de fèves et de haricots secs : d’ici 10 ans, la planète devrait consommer plus de légumineuses, source de protéines, ce qui ne freinera pas pour autant la consommation de viande, ont indiqué hier les experts de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

D’ici à 2028, la consommation de légumineuses, racines et tubercules devrait progresser de 1,9 % par an dans le monde, indique le rapport Perspectives agricoles pour la période 2019-2028 publié par la FAO et l’OCDE.

Il s’agit de la plus forte croissance dans les produits alimentaires de base. Côté céréales, la consommation mondiale devrait croître de 1,2 % par an sur la décennie, celle des produits animaux, viandes et produits laitiers, de 1,7 %, et celle du sucre et des huiles végétales, de 1,8 %.

Le rapport souligne aussi « qu’au cours des 10 prochaines années, la demande de produits agricoles dépendra surtout des besoins […] d’une population mondiale croissante et plus aisée ».

Ainsi, en Asie, où le revenu par habitant devrait fortement augmenter d’ici à 2028, la consommation de viande devrait progresser de 5 kg par an et par habitant en Chine et de 4 kg en Asie du Sud-Est, notent les experts.

Cette expansion concernera surtout la volaille et le porc, les deux viandes les plus consommées de la région. 

100 kg de viande aux États-Unis

Dans les pays à revenu élevé, la consommation de viande par habitant augmentera moins vite que dans les économies à faible revenu, mais comme elle atteint déjà un niveau élevé, cette hausse sera plus importante en valeur absolue.

Ainsi aux États-Unis, la consommation de viande par habitant n’augmentera que de 2 %, mais avec plus de 2 kg supplémentaires par an et par habitant, elle dépassera 100 kg par habitant en 2028, battant le record du monde, souligne le rapport.

En Afrique, la consommation de viande devrait faire un bond de 25 % sur la décennie. Néanmoins, la FAO et l’OCDE notent que ce chiffre est inférieur à celui de la croissance démographique prévue (+ 30 %) pour ce continent.

Et pour l’Afrique subsaharienne, la consommation totale de viande par habitant devrait même baisser de 0,6 kg, tombant à 12,9 kg en moyenne d’ici à 2028. Dans cette région, « les revenus n’augmenteront pas suffisamment pour que les produits carnés deviennent accessibles à l’ensemble de la population », notent les experts.

L’OCDE et la FAO prévoient aussi que les surfaces agricoles, qui occupent 40 % des terres de la planète, ne s’étendront pas plus d’ici 10 ans, malgré une « extension des terres cultivées » qui sera compensée par une « diminution des pâturages ».

Vol de données

Amende salée pour British Airways

La compagnie aérienne British Airways a annoncé hier qu’elle écopait d’une amende de 183 millions de livres (299 millions de dollars) de l’organisme britannique chargé de la protection des données personnelles ICO, après un vol de données financières de centaines de milliers de clients l’an passé.

« Nous sommes surpris et déçus des conclusions initiales de l’ICO », a déploré le PDG de British Airways, Alex Cruz, dans un communiqué. « British Airways a répondu rapidement à l’acte criminel du vol des données de ses clients. Nous n’avons trouvé aucune preuve d’activité frauduleuse sur les comptes touchés par ce vol », a-t-il poursuivi.

Willie Walsh, directeur général d’IAG, la maison mère de la compagnie, a annoncé son intention de négocier avec l’ICO sur ce sujet et de faire appel.

Début septembre 2018, British Airways avait révélé avoir été touchée par une cyberattaque, à la suite d’une faille informatique, avec vol de données financières fin août et début septembre qui pouvait alors concerner, selon elle, 380 000 cartes de paiement.

À la fin du mois d’octobre, la compagnie avait précisé que sur ce nombre, 244 000 avaient été effectivement touchées. Les informations dérobées comportaient le nom, l’adresse, l’adresse courriel des clients et surtout les données de cartes bancaires, à savoir le numéro, la date d’expiration et le code sécurisé à trois chiffres.

Toujours fin octobre, British Airways avait ajouté que 185 000 autres clients s’étaient fait dérober leurs données financières entre le 21 avril et le 28 juillet, soit bien plus tôt que la date connue de la cyberattaque jusqu’alors.

1,5 % du chiffre d’affaires

Le montant de l’amende infligée par l’ICO représente 1,5 % du chiffre d’affaires annuel de British Airways en 2017.

British Airways avait promis en septembre des compensations pour les voyageurs financièrement lésés. Elle a répété toutefois hier qu’elle n’avait été informée d’aucun vol d’argent chez les clients touchés par ce piratage informatique.

Ce vol de données, néfaste pour la crédibilité du transporteur, avait d’autant plus inquiété que la compagnie n’en était pas à son premier problème informatique : une panne géante avait touché ses systèmes en mai 2017 en raison d’un problème d’alimentation électrique.

Investissements

De grands fonds privés se préoccuperont du climat

Suivant l’exemple de six fonds souverains, huit des plus grands fonds privés mondiaux, pesant ensemble 15 000 milliards US, devraient annoncer aujourd’hui la prise en compte du climat dans leurs investissements, a annoncé le gouvernement français, à l’origine de cette initiative.

Comme l’an dernier, le président de la République, Emmanuel Macron, réunit aujourd'hui les représentants de six fonds souverains (Norvège, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie saoudite, Koweït, Émirats arabes unis), pesant ensemble 3000 milliards US, qui ont adopté l’an dernier une charte encourageant les entreprises dans lesquelles ils investissent à intégrer le risque climatique.

Depuis, ils ont incité de grands gestionnaires d’actifs à les imiter afin de produire un « effet d’entraînement » dans le monde de la finance, a précisé Lawrence Yanovitch, coordinateur du groupe de travail des fonds souverains du One Planet Summit.

Huit des plus grands fonds privés mondiaux (BlackRock, Goldman Sachs, BNP Paribas, HSBC, Natixis, Amundi, State Street et Northern Trust), qui gèrent en tout 15 000 milliards US, ont décidé de s’aligner sur ces objectifs en se constituant en une « coalition One Planet ». Leur initiative sera également présentée au sommet des Nations unies pour le climat le 23 septembre, à New York.

Aller vers la transition énergétique

Les fonds souverains, qui tirent leurs ressources de l’exploitation d’hydrocarbures, « comprennent qu’en intégrant le risque du changement climatique dans leurs investissements, ils peuvent être plus rentables », fait valoir M. Yanovitch.

Il ne s’agit pas pour eux de consacrer un pourcentage de leurs investissements à l’économie verte, mais « d’aller vers la transition énergétique étape par étape » et de « réorienter tous leurs investissements » en intégrant ce critère, souligne-t-il.

Autre volet pour les fonds souverains : l’élaboration d’un outil de mesure normalisé de l’empreinte carbone des entreprises, qui devrait être achevé pour le sommet de l’ONU.

Cette stratégie s’inscrit dans la volonté d’Emmanuel Macron de mobiliser des fonds pour le climat, y compris ceux de groupes pétroliers, au nom du pragmatisme.

Dans le même esprit, le chef de l’État avait ainsi regretté dimanche le désengagement de Total pour financer les Jeux olympiques de Paris, en 2024, alors que le groupe pétrolier pourrait « aider à financer des jeux verts ».

« Total doit s’engager dans une politique de transition énergétique » et « si Total peut investir de l’argent pour aider à financer des Jeux verts et injecter de l’argent pour aider à financer la transition, c’est une bonne chose », a-t-il déclaré, en critiquant les « leçons de morale ».

Rectificatif

Mines

Dans notre reportage d’hier sur les 10 ans de la mine Canadian Malartic, nous avons erronément nommé le maire de la ville de Malartic Martin Fournier, alors qu’il s’agit bien de Martin Ferron. Deux coquilles ont par ailleurs transformé les noms de la municipalité de Rivière-Héva et de la société Yamana Gold. Nos excuses.

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