le Chiffre de la semaine

275 m

C’est la profondeur maximale du fjord du Saguenay. La profondeur maximale du lac Saint-Jean n’est que de 63 m.

Maladie de Lyme

Au-delà de la controverse

Une controverse fait rage au sujet d’une forme chronique de la maladie de Lyme. Pour des médecins comme le neurologue J. Marc Girard, les symptômes rapportés relèvent d’autres maladies. Pour l’Association québécoise de la maladie de Lyme, les médecins québécois refusent d’admettre que la maladie est plus complexe qu’il n’y paraît.

Toutefois, tous s’accordent sur l’existence d’une phase aiguë de la maladie. Celle-ci se traite bien avec des antibiotiques, mais il est évidemment préférable de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter de se faire piquer par la tique qui transmet cette maladie.

À la faveur des changements climatiques, la tique à pattes noires a migré vers le nord et a traversé la frontière. Comme les hivers sont plus doux, la tique peut y survivre et se développer.

En 2016, 179 cas de maladie de Lyme ont été rapportés au Québec, comparativement à seulement 32 en 2011.

Les symptômes peuvent apparaître de 3 à 30 jours après la morsure d’une tique infectée. Dans la majorité des cas, on peut voir une rougeur, souvent en forme de cible, à l’endroit de la piqûre. On peut aussi avoir de la fièvre, éprouver de la fatigue, des maux de tête, des raideurs à la nuque, des douleurs musculaires et articulaires.

« Pour la forme aiguë de la maladie de Lyme, le diagnostic n’est pas trop difficile à poser, commente le Dr Girard, neurologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Il y a un tableau clinique assez clair. On donne des antibiotiques [pendant quatre semaines la plupart du temps] et ça fonctionne. »

La controverse porte sur ce qui serait une forme chronique de la maladie.

« Le problème, c’est lorsque des gens ont des symptômes non spécifiques qui peuvent être liés à bien des choses. »

— Le Dr Marc Girard, neurologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal

Il note que ces gens ont de réelles souffrances physiques. Or, il pourrait s’agir du syndrome de fatigue chronique ou de fibromyalgie.

« Ce sont des maladies pour lesquelles on n’a pas de test diagnostique, pas de traitement. Les gens ne sont pas contents parce qu’ils se font dire qu’il n’y a rien à faire. Ils se tournent alors vers l’État de New York, ils passent des tests et se font dire faussement qu’ils ont la maladie de Lyme. »

Faux positifs

Ces tests de dépistage sont proposés par des laboratoires indépendants. Selon le Dr Girard, ils génèrent un grand nombre de faux positifs, soit un taux pouvant aller jusqu’à 57 %. Il affirme que les tests de dépistage proposés au Canada sont plus fiables. Ces derniers sont les mêmes que ceux recommandés par les Centers for Disease Control (CDC – Centres pour le contrôle des maladies) aux États-Unis.

« Le premier test qu’on passe au Canada n’est pas assez sensible, soutient plutôt la présidente de l’Association québécoise de la maladie de Lyme, Marguerite Glazer. Il ne va chercher qu’une souche de la maladie. »

Les patients qui reçoivent un diagnostic de maladie de Lyme chronique à la suite d’un test de dépistage privé se font prescrire des traitements prolongés aux antibiotiques.

« Il y a deux points : ils se font poser un faux diagnostic et ils se font proposer des traitements qui, selon les études, ne marchent pas », déplore le Dr Girard.

Il s’inquiète notamment au sujet des personnes atteintes de sclérose en plaques qui remettent ainsi en question leur diagnostic et leur traitement.

« Les gens qui ont des problèmes depuis des mois, des années, sont prêts à s’embarquer dans une antibiothérapie prolongée. Ils veulent absolument que quelque chose les aide. »

— Marguerite Glazer, présidente de l’Association québécoise de la maladie de Lyme

Cependant, aux États-Unis, les CDC ont sévèrement critiqué les traitements prolongés aux antibiotiques pour les patients qui continuaient à avoir des symptômes de fatigue et de douleur après le traitement pour la maladie de Lyme.

« Quelle que soit la cause de ces symptômes, les études n’ont pas montré que les patients qui suivaient des traitements prolongés aux antibiotiques s’en sortaient mieux à long terme que les patients traités au placebo, ont fait savoir les CDC. En outre, ces traitements à long terme ont été associés à de sérieuses complications. »

« La bonne nouvelle, c’est que les patients qui éprouvent ces symptômes vont presque toujours aller mieux avec le temps. La mauvaise nouvelle, c’est que ça peut prendre des mois. »

Une maladie mieux connue

La controverse aura au moins permis de faire mieux connaître la maladie de Lyme, observe le Dr Girard. Il y a plusieurs années, les médecins connaissaient peu cette maladie. Ce n’est plus le cas.

Quoi qu’il en soit, mieux vaut éviter la petite bestiole responsable de tous ces problèmes. Elle se tient dans les boisés et les herbes hautes. Il faut donc éviter ce type de végétation, porter des vêtements longs et se munir d’un bon chasse-moustiques.

Après une randonnée, il faut examiner sa peau, ses vêtements et son équipement. Avant son repas de sang, la tique ne fait qu’un à trois millimètres de long. Elle passe donc facilement inaperçue.

Si on se fait piquer, il faut retirer la tique avec une pince, le plus près possible de la peau, en veillant à ne pas écraser son abdomen. Si la tête reste implantée, on peut la retirer avec la pince.

Les risques de contracter la maladie de Lyme sont faibles si la tique infectée par la bactérie responsable, Borrelia burgdorferi, demeure accrochée moins de 24 h à la peau.

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