Mon clin d’œil

« Hier, je fumais du pot illégalement. Aujourd’hui, je fume du pot légalement. Demain, je vais fumer du pot illégalement. Après-demain, je vais fumer du pot légalement. »

— Un Québécois de 18 ans

OPINION

Énergie « sale » ou « propre » Une question de perspective

Le premier ministre du Québec a récemment qualifié le pétrole provenant de l’Ouest canadien d’énergie « sale » en opposition à l’énergie « propre » que constituerait selon lui l’hydroélectricité québécoise.

Il passe cependant sous silence le fait que la mise en place et l’exploitation des grands complexes hydroélectriques requièrent l’utilisation de quantités considérables de pétrole « sale ».

À ce que je sache, les pelles et béliers mécaniques, les camions, les avions et les hélicoptères sans lesquels des projets comme les complexes Manicouagan-Outardes ou La Grande n’auraient pu voir le jour ne fonctionnent pas à l’hydroélectricité « propre ».

Il omet également de mentionner que les réservoirs hydroélectriques, les barrages, les centrales de production et les grandes lignes de transmission ont causé des cicatrices permanentes – qui, tout comme certains sites de production de pétrole « sale », sont également visibles de l’espace – sur le territoire québécois.

Tous ces ouvrages entraînent des préjudices environnementaux irréversibles et plusieurs ont des impacts négatifs majeurs pour de nombreuses communautés autochtones en ce qui concerne l’occupation et l’utilisation de leurs territoires ancestraux. 

Est-ce que de tels impacts physiques, environnementaux, sociaux et humains seraient « acceptables » pour la population québécoise si de tels complexes de production et de transmission d’énergie hydroélectrique « propre » devaient être construits dans des zones plus densément peuplées de la province  – par exemple, accroître la production d’hydroélectricité « propre » du complexe de type au fil de l’eau de Beauharnois en y aménageant un barrage et un réservoir ?

Poser cette question, hautement hypothétique, j’en conviens, mais néanmoins pertinente aux fins de ce débat entre ce qui est « sale » et ce qui est « propre », c’est y répondre.

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