R.U.N, Nouvelle création à Las Vegas

Le côté « edgy » du Cirque du Soleil

Les 40 artistes-cascadeurs de R.U.N sont à Montréal depuis le 28 mai pour finaliser la création de ce spectacle du Cirque du Soleil qui s’installera à l’Hôtel-Casino Luxor de Las Vegas à partir du 24 octobre. La Presse s’est entretenue avec quelques-uns de ses créateurs.

Pas d’acrobaties

On nous le martèle depuis l’annonce de cette création en avril dernier : il n’y aura pas d’acrobaties dans ce nouveau spectacle, qui élira domicile dans le nouveau théâtre du Luxor, libéré l’automne dernier par le magicien gothique Criss Angel. « C’est un gros statement du Cirque », nous dit le directeur de création Stefan Miljevic, qui travaille sur ce projet depuis trois ans. « L’idée est de construire un spectacle à partir de performances de cascades uniquement, donc il a fallu travailler différemment. Au lieu de partir avec un squelette acrobatique, on a écrit une histoire et on a essayé de voir comment les performances pouvaient l’alimenter. »

Histoire de gangs

Le scénario de R.U.N a été confié à Robert Rodriguez (Spy Kids), qui s’est inspiré de films comme 300 ou Sin City. « La trame narrative devait être claire », nous explique le metteur en scène et chorégraphe Michael Schwandt, qui a notamment travaillé sur les spectacles de Lady Gaga et de Kendrick Lamar. On parle de deux gangs de rue rivaux à Las Vegas. Il est question d’un mariage dans une chapelle entre deux mariés aux allures punk. « Il n’y a pas de bons et de méchants, les deux gangs sont méchants, mais à différents niveaux, nous dit Michael Schwandt. Le show commence par un bang ! et une poursuite. L’histoire se précise après petit à petit… »

Pas un spectacle familial

Contrairement à la majorité des spectacles du Cirque à Las Vegas (exception faite peut-être de Zumanity), R.U.N n’est pas destiné à un public familial. « C’est pas un spectacle pour enfants, reconnaît Stefan Miljevic. On voulait proposer quelque chose d’un peu plus edgy, aller chercher le public des milléniaux. Des gens qui sont amateurs de films d’action et d’horreur autant que de romans graphiques. » L’équipe de création du Cirque s’est assurée qu’il y ait une diversité suffisante de cascades pour tenir la route « 10 fois par semaine ». « Il y a vraiment un marché pour les spectacles d’action », croit Michael Schwandt, qui cite en exemple la popularité des combats de la UFC.

Des artistes-cascadeurs

Les 40 artistes (dont seulement deux Canadiens) sont de jeunes cascadeurs adeptes de sports extrêmes ou de combats, en particulier d’arts martiaux. Une quinzaine de femmes font partie de la distribution. On verra aussi un contingent de motocyclistes, qui feront des cascades aériennes qu’on nous promet épiques. Parmi ces casse-cou professionnels, le Cirque a mis la main sur quelques spécimens originaux, dont Auzzy Blood, qui interprétera le rôle du tortionnaire dans R.U.N. Ce jeune Californien de 23 ans, d’abord formé comme assistant médical, avalera notamment un sabre et se rentrera un « crochet à viande » dans le nez (nos excuses aux âmes sensibles).

Projections

Les projections vidéo et les effets visuels sont au cœur de cette nouvelle production du Cirque à Las Vegas. Les concepteurs en sont Olivier Goulet et Johnny Ranger (de la division 4U2C). « Les éléments visuels nous aident à raconter l’histoire », nous dit Olivier Goulet, derrière Geodezik (cédé à 4U2C), qui a travaillé sur le spectacle Michael Jackson One. « On a fait des courts métrages de cascades qui seront intégrés au spectacle et qui vont nous mettre en contexte. Il y a aussi des caméras live qui vont capter des scènes projetées sur des écrans qui se déploient à 270 degrés dans la salle. Les projections servent enfin de cadre à l’action, de la Strip à la chapelle. Il y a des effets qui sont renversants. »

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