La pédiatre répond

« Ma petite-fille fait des convulsions fébriles »

Cette semaine, la pédiatre répond à la question d’une lectrice. 

Bonjour docteure,

Ma petite-fille a fait des convulsions fébriles. Elle faisait de la fièvre et avait pris du Tempra 15 minutes plus tôt. Juste avant l’épisode, elle était enjouée, assise à la table juste avant le souper. À l’hôpital, ils ont dit que c’était dû à une hausse trop rapide de température. Elle avait un rhume à ce moment. Doit-on s’inquiéter de son état de santé, et y aurait-il quelque chose à faire pour prévenir cette situation ?

— Une mamie inquiète

Bonjour Mamie inquiète,

Je tiens à vous rassurer tout de suite : bien que les convulsions fébriles soient impressionnantes et terrorisantes pour les parents – et les grands-parents –, ce type d’épisode convulsif n’est pas dangereux et n’occasionne que très rarement des séquelles neurologiques. Les convulsions fébriles surviennent chez près de 5 % des enfants, principalement âgés entre 6 mois et 5 ans. Et comme il existe une forte prédisposition génétique, peut-être avez-vous fait face aux mêmes angoisses avec vos propres enfants…

Comme leur nom l’indique, les convulsions fébriles se produisent lors d’une poussée fiévreuse. Cette hausse soudaine de température irrite le cerveau et provoque des décharges électriques responsables des crises convulsives. On peut comparer une convulsion à une tempête électrique, ou encore à une désorganisation des circuits nerveux. Plusieurs causes peuvent être à l’origine de ces crises : la fièvre (comme dans le cas de votre chérie), une infection, une malformation, un traumatisme, une hémorragie, une intoxication, l’épilepsie… etc. Cependant, les manifestations caractéristiques des convulsions fébriles permettent bien souvent d’éliminer les autres étiologies.

Les convulsions fébriles apparaissent habituellement au cours des premières heures d’une fièvre. Votre petite-fille peut avoir l’air étrange pendant un bref moment puis, soudainement, perdre connaissance et se retrouver étendue sur le sol, secouée par de gros soubresauts. 

DESCRIPTION TYPIQUE D’UNE CONVULSION FÉBRILE

• Votre puce présente des mouvements saccadés des bras et des jambes, appelés « tonico-cloniques » dans le jargon médical ;

• Ces mouvements s’accompagnent fréquemment d’une révulsion des yeux et d’une respiration bruyante et irrégulière ;

• Même si cela vous paraît une éternité, les convulsions sont habituellement de très courte durée (à peine 1 minute) et dépassent rarement 10 minutes ;

• Après l’épisode convulsif, votre cocotte sera déstabilisée pendant quelques minutes, puis reviendra rapidement à son état normal… vous laissant évidemment sans voix.

COMMENT RÉAGIR LORS DE CES CRISES ?

• D’abord, restez calme… bien que ce soit plus facile à dire qu’à faire.

• Surveillez votre chérie et ne la laissez jamais seule.

• Le danger « d’avaler sa langue » n’est qu’une légende urbaine : ne mettez ni vos doigts ni tout autre objet dans sa bouche.

• N’essayez pas de contrôler ou de retenir ses mouvements.

• Étendez votre puce sur le côté. De cette façon, si elle régurgite ou vomit, elle ne s’étouffera pas.

• Assurez-vous que l’environnement est sûr et éloignez les objets blessants autour d’elle.

• Une fois la convulsion terminée, ne la nourrissez pas ou ne lui donnez pas à boire avant qu’elle n’ait complètement retrouvé son état normal.

Appelez le 911 si votre enfant : 

• A de la difficulté à respirer ou ne fait pas d’efforts respiratoires ;

• A les lèvres bleutées ;

• Se blesse durant la convulsion ;

• Fait une crise qui dure plus de cinq minutes ;

• Manifeste des symptômes ou une crise qui vous semble différente (si elle en a déjà fait) ;

• Ou encore, si elle a moins de 6 mois.

Votre chérie a tout de même 30 % de risques qu’un épisode de convulsions fébriles se reproduise et il n’y a malheureusement pas de mesures préventives efficaces. Dans l’éventualité où elle devait présenter des convulsions fébriles à répétition, un traitement intermittent – un traitement anti-convulsivant lors d’un épisode fiévreux – ou continu pourrait être envisagé par votre médecin.

Je vous comprends, mais rassurez-vous, il y a souvent bien plus de peur que de mal…

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