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Les cartons pleuvent sur l’Impact

L’Impact n’a toujours pas gagné en 2017, mais il domine la MLS au chapitre des cartons rouges et des fautes commises par match. L’entraîneur Mauro Biello espère que le retour à domicile, samedi contre Atlanta, permettra de renverser ces tendances. Avec ou sans Marco Donadel, expulsé sévèrement vendredi soir à Los Angeles ?

Le carton rouge de la discorde

Comme prévu, l’Impact a saisi le comité de révision indépendant afin de faire annuler le carton rouge et la suspension de Donadel. L’an dernier, ce groupe – composé d’un membre de l’Association canadienne, de la Fédération américaine, ainsi que de l’organisation des arbitres (PRO) – avait effacé un carton rouge récolté par Calum Mallace à Toronto. « J’ai revu tous les angles. Il y a eu un contact, mais il n’y avait aucune volonté de la part de Donadel de donner un coup de coude, a estimé Biello. Il voulait plutôt gagner la position à la retombée du ballon. » Biello a bon espoir que le comité tranche en faveur de l’Impact. Une source proche du milieu des arbitres de la MLS est moins catégorique quant au verdict, qui devrait tomber à la veille du match de samedi. « Le contact, peut-être sur le menton, est minimal et [Jermaine] Jones en rajoute. Mais je ne vois pas pourquoi un joueur professionnel doit prendre le risque de lever le coude comme ça, alors qu’il sait très bien qu’un joueur vient mettre de la pression derrière lui. » 

« Donadel s’est fait prendre et, vu qu’il y a contact, je ne pense pas que le comité va enlever cette décision. Il faut que ce soit une erreur majeure. »

— Une source proche du milieu des arbitres de la MLS

Déjà trois expulsions

En cinq matchs seulement, l’Impact a récolté un carton rouge de moins que dans l’ensemble de la dernière saison. Hassoun Camara, Victor Cabrera et, donc, Donadel ont rejoint prématurément les vestiaires dans les dernières semaines. « Si les joueurs ne sont pas capables de stopper l’adversaire à la régulière, ils font des fautes, a commenté l’ancien joueur et désormais analyste Patrick Leduc. Les Argentins le font sans culpabilité, Donadel le fait parce qu’il n’a souvent pas la capacité de faire autrement, et pour Camara, c’est plus souvent par manque de rythme. »

« Ça crée un préjugé défavorable chez les officiels, qui soupçonnent fréquemment les Montréalais de malice sur certaines actions litigieuses. » 

— Patrick Leduc

Au chapitre des avertissements, l’Impact est actuellement au huitième rang (10). En 2015 et 2016, le bleu-blanc-noir a cependant pointé à la première et deuxième place avec un total combiné de 151 cartons jaunes. « On joue un jeu d’émotions et de contact. Je ne peux pas dire à mes coéquipiers de jouer en freinant, a lancé Patrice Bernier tout en rappelant la faute non sifflée de Nathan Smith sur Ballou Jean-Yves Tabla, vendredi. Il faut faire attention et il ne faut surtout pas s’obstiner sur l’arbitre. Ça va contre nous présentement, mais il faut le prendre comme une motivation. »

Une vilaine habitude

Au-delà des nombreux cartons, l’Impact est aussi l’équipe qui commet le plus de fautes depuis le début de la présente saison. La troupe de Biello a été sanctionnée 16 fois par match, ce qui constitue près de 4 fautes supplémentaires par rapport à la dernière année. Cela s’explique par les circonstances du calendrier, a soutenu l’entraîneur montréalais. « L’équipe qui est sur la route a parfois plus de difficultés à ce niveau. Mais on en est conscients et on veut corriger cette façon de jouer. Il faut trouver un équilibre entre l’agressivité et ne pas faire de fautes. Je ne suis pas content des trois cartons rouges. On ne peut pas contrôler l’arbitre, mais on peut contrôler nos actions. » Hernan Bernardello (9), Bernier et Matteo Mancosu (8) sont les joueurs montréalais qui ont commis le plus de fautes jusqu’ici.

Retour à la normale

« Quand ça va mal, les équipes essaient de trouver des excuses, et c’est souvent là que l’arbitrage refait surface », a rappelé notre source en fin d’entrevue. Il est vrai qu’à travers cet épisode, il ne faut pas oublier l’essentiel : le onze montréalais n’a récolté que trois points en cinq rencontres. La bonne nouvelle est qu’il entamera une nouvelle portion de son calendrier, samedi, avec la visite d’Atlanta au stade Saputo. Cinq de ses sept prochains matchs auront lieu au stade de la rue Sherbrooke. « On savait qu’on n’allait pas commencer dans des stades faciles. On n’a pas gagné, mais on a pu enlever des points à des concurrents directs, a résumé Bernier sur les quatre premiers déplacements en cinq matchs. On est la seule équipe avec un seul match à la maison alors que la majorité des autres équipes en a joué deux ou trois. Et on sait que, dans cette ligue, c’est à domicile qu’une bonne partie des points sont gagnés. Ça doit commencer samedi, avec une victoire et une bonne performance. » À noter que Nacho Piatti a repris l’entraînement, hier, tandis qu’Hassoun Camara suit le protocole des commotions cérébrales. Biello espère pouvoir compter sur les deux hommes samedi.

Prochain match : Atlanta c. Impact, samedi, 13 h

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