René Angélil 1942-2016

Céline Dion annule ses prochains concerts

Céline Dion a annulé des concerts prévus ce week-end à Las Vegas après la mort, jeudi, de son mari et imprésario René Angélil. « Le cœur lourd, nous avons le regret de vous annoncer que les spectacles de Céline du samedi 16 janvier et du dimanche 17 janvier au Colosseum du Caesars Palace sont annulés », peut-on lire sur le site officiel de la chanteuse. Elle reviendra sur scène le 23 février.

— Agence France-Presse

Chronique

Le silence radio de Marie Mai

C’est quand même un comble ! Pendant 11 longues années, Marie Mai nous a invités dans les coulisses de sa vie et de son couple, nous prenant la main pour mieux nous entraîner dans son salon, son studio d’enregistrement, chez son coiffeur, à ses lancements, à ses premières, à ses fiançailles. La veille de son mariage à Hawaii, qu’elle aurait pu célébrer dans le plus grand secret, elle a préféré mettre en ligne une vidéo chantée de ses vœux de mariage.

Pendant toute la durée de son union amoureuse et professionnelle avec Fred St-Gelais, Marie Mai nous a soûlés de photos de son conjoint et d’elle dans toutes les poses, toutes les couleurs de cheveux et tous les décors.

Et quand elle a décidé de prendre une sabbatique de six mois loin du showbiz québécois et de partir avec son mari en Californie, Marie Mai n’a pas coupé les ponts ni le cordon avec son public et les médias québécois. Que non ! Encore une fois, photos, vidéos, démos de futures chansons ont été expédiées vers les récepteurs de nos lointaines contrées.

Bref, pendant 11 longues années, Marie Mai a alimenté la bête médiatique de manière quasi quotidienne, lui a ouvert toutes grandes les portes de son intimité, a nourri son appétit de voyeur sans la moindre arrière-pensée et a créé une dépendance réciproque qui ne semble pas avoir faibli avec le temps. Plutôt le contraire.

Et puis bang ! du jour au lendemain, dans la foulée de sa séparation avec Fred St-Gelais, elle nous a claqué la porte au nez en nous annonçant sur Facebook qu’elle ne ferait pas de commentaires et ne répondrait à aucune question concernant sa rupture avec St-Gelais. « Ceci nous appartient », a-t-elle conclu.

Ceci vous appartient ? Tiens donc ! Depuis quand ? ai-je envie de lui demander. N’avez-vous pas passé les 11 dernières années à brader plutôt qu’à protéger ce qui vous appartient ?

D’aucuns diront que Marie Mai a droit à sa vie privée, surtout dans un moment aussi triste et déstabilisant qu’une séparation. Oui, bien sûr.

La dernière chose que je demande, c’est que Marie Mai me raconte en long et en large les tenants et aboutissant de sa séparation. D’abord, ce n’est pas de mes affaires et puis, à mon âge, j’ai vu assez de ruptures pour ne pas imaginer les mille et une raisons qui font éclater un couple : surtout un couple qui vit et travaille ensemble 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Il n’en demeure pas moins qu’on ne parle pas ici seulement d’une rupture amoureuse, on parle d’une rupture professionnelle. Or c’est ici que le bât blesse. Pas parce que Marie Mai était vouée à collaborer artistiquement jusqu’à la fin des temps avec Fred St-Gelais. Plutôt parce que depuis 11 ans, Marie Mai n’a cessé de nous rabattre les oreilles avec le fait que sans Fred St-Gelais, elle n’existerait pas, que musicalement et professionnellement, elle lui devait tout, et qu’elle ne serait rien de rien, sans lui. Si elle ne nous l’a pas dit mille fois, elle ne nous l’a pas dit une seule fois.

Avouez qu’il est normal de s’étonner de voir 11 années de compliments pétris d’abnégation éradiquées par un message de trois paragraphes sur Facebook qui nous dit en substance : avant il était tout, maintenant il n’est plus rien.

Que faut-il comprendre d’un changement de cap aussi subit que brutal ? Que Marie Mai nous mentait ? Qu’elle ne pensait pas un traître mot de ce qu’elle répétait ad nauseam ? Que c’était juste de la frime et du vent livrés en pâture à la plèbe pour vendre plus de disques, plus de billets de spectacle, plus de Marie Mai ?

Depuis 11 ans, cette chanteuse immensément populaire que nous avons vue naître à Star Académie, qui a fait 12 fois le Centre Bell et a donné récemment 20 concerts en 24 jours, a pratiqué un vedettariat de proximité, de simplicité et de transparence. Est-ce que, finalement, tout cela n’était qu’un leurre ? Qu’une banale tactique de marketing ?

Je pose la question en sachant qu’elle s’abîme un peu plus chaque jour dans un silence radio qui me fait douter de Marie Mai et me donne le désagréable sentiment qu’elle s’est servie des médias pour nous vendre sa salade avant de nous filer entre les doigts, au moment où elle aurait pu faire preuve de franchise et d’honnêteté. Comment ?

D’abord en convoquant les médias au lieu de faire comme s’ils n’existaient pas et de fuir comme une fillette sur Facebook. En les convoquant et en leur expliquant simplement qu’arrive un moment dans la vie où une jeune chanteuse bourrée de talent et d’ambition doit renoncer à un certain confort émotif et abandonner les bagages du passé pour aller de l’avant et se projeter dans l’avenir. Elle pourrait aussi ajouter que cette séparation qu’elle assume entièrement n’est pas une décision qui a été prise à la légère ou sur un coup de tête, mais qu’elle a été mûrement réfléchie et qu’elle aurait aimé en parler avant, mais que des impératifs (commerciaux, juridiques, économiques, name it) l’en empêchaient. Et pour le reste, pourrait-elle conclure, cela nous appartient, une affirmation qui, cette fois, aurait sa raison d’être et sa légitimité.

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