Fête du Canada

Périple musical au Canada

On entend peu parler d’eux au Québec. Pourtant, ces artistes canadiens connaissent un beau succès ailleurs au pays. Voyage musical d’un océan à l’autre à la découverte de musiciens émergents ou bien établis des quatre coins du Canada.

Fête du Canada

Colombie-Britannique

Folk
Desirée Dawson
Ville d’origine : Surrey, en banlieue de Vancouver

La voix enveloppante de Desirée Dawson résonne à la radio depuis sa victoire en 2016 au concours CBC Searchlight – le pendant anglophone des Révélations Radio-Canada. « Ce concours m’a donné une plus grande confiance en moi et m’a ouvert tellement de portes qui m’ont permis de partager des morceaux de mon cœur avec le monde entier. J’en suis très reconnaissante », raconte à La Presse la chanteuse qui est aussi professeure de yoga. Lancé au début de l’année, son album Wild Heart comprend des pièces acoustiques qui mettent de l’avant sa voix et son instrument fétiche : le ukulélé. « Ma musique est créée à partir d’émotions brutes et expose ma vulnérabilité », décrit-elle. Desirée Dawson sera en spectacle pour la toute première fois à Montréal le 9 juillet prochain au Club Balattou, boulevard Saint-Laurent. À quoi peut-on s’attendre ? « À un spectacle intime avec des numéros soul, remplis d’émotions », explique-t-elle. À découvrir.

Fête du Canada

Alberta

Pop
Ruth B.
Ville d’origine : Edmonton

Étoile montante de la pop canadienne, gagnante du Juno de la découverte de l’année 2017, Ruth B. s’est fait connaître grâce aux réseaux sociaux. En 2013, la chanteuse a publié de nombreuses vidéos sur Vine. De courtes reprises de chansons populaires qui l’ont propulsée vers le succès. « Je n’aurais jamais cru que Vine m’amènerait si loin. Je faisais des capsules seulement pour le plaisir », s’étonne l’artiste de 21 ans. Sa chanson Lost Boy a atteint le top 25 du palmarès Billboard à l’été 2016. Le printemps dernier, elle a sorti son premier opus, Safe Haven. « J’ai écrit l’album tout au long de l’année. En avion, dans ma chambre, à l’hôtel, dans des parcs. J’ai laissé les émotions me guider », confie-t-elle. Celle qui a offert une prestation lors de la finale de La voix, en mai, ne prévoit pas d’arrêt au Québec dans les prochains mois pour le moment. Si l’on veut la voir en spectacle, on peut se déplacer à Ottawa, où elle sera sur scène ce soir pour la fête du Canada, de même que le 13 septembre, dans le cadre du CityFolk Festival.

Fête du Canada

Saskatchewan

Rap
Dakk’One
Ville d’origine : Saskatoon

Le rap n’est pas le premier style de musique qui vient à l’esprit lorsqu’on pense à la Saskatchewan. Pourtant, plusieurs rappeurs émergents en sont originaires, dont Dakk’One. Influencé à l’adolescence par Eminem, le jeune autochtone fait de la musique pour inspirer les gens de sa communauté. « Nous avons besoin de plus de modèles pour la jeunesse, affirme-t-il à La Presse. Le taux de suicide élevé dans ma communauté me préoccupe. Je veux aider le plus possible, notamment en créant des ateliers pour guider ma génération vers le succès. […] Je crois qu’ensemble nous avons ce qu’il faut pour commencer un processus de guérison. » Le 15 juillet, Dakk’One lancera un EP, Fame of Destruction, sur lequel on trouvera son plus récent simple, Take Your Time. « J’ai écrit la chanson après quelques échecs, simplement pour me rappeler que si les choses ne fonctionnent pas comme prévu, il vaut mieux prendre du recul et essayer une nouvelle approche. » Un artiste positif et inspirant.

Fête du Canada

Manitoba

Indie pop
Royal Canoe
Ville d’origine : Winnipeg

Influencé à la fois par Outkast et par Beck, le sextuor winnipegois Royal Canoe a un son difficile à classer. « Quelqu’un nous a dit que nous étions la rencontre entre Anderson .Paak et Tame Impala. C’est une définition qui représente plutôt bien qui nous sommes. Nous avons toujours essayé d’offrir quelque chose qui sorte des limites existantes », raconte Matt Peters, leader de la formation. Créé en 2010, le groupe compte trois albums à son actif, dont le plus récent, Something Got Lost Between Here and the Orbit, paru en 2016. Mélange de pop, de R&B, de hip-hop et de soul, les pièces du band comprennent de nombreuses textures. Leur plus récent simple, Fussin’ – collaboration avec la chanteuse manitobaine Begonia –, raconte une dispute futile entre deux amoureux. « C’est une chanson légère, plutôt ironique, qui fait sourire », décrit le chanteur, dont le groupe est actuellement en tournée en Europe.

Fête du Canada

Ontario

Rock alternatif
Arkells
Ville d’origine : Hamilton

Des critiques musicaux les ont décrits comme étant « le secret le mieux gardé du Canada ». Avec raison. Le groupe ontarien Arkells, lauréat de quatre Juno, fait partie pour la deuxième fois de la longue liste du prix Polaris grâce à son quatrième opus Morning Report, album plus éclectique que les précédents, sur lequel le rock côtoie le country, le soul, voire le rap. « Morning Report reflète la musique qui nous a inspirés au moment d’écrire et d’enregistrer l’album. Les influences sont nombreuses. Tout ce qui se retrouve de Fleetwood Mac à Kanye West. Il y a des pièces sombres, d’autres plus joviales. En général, les chansons racontent l’histoire de personnes importantes dans nos vies », explique le chanteur Max Kerman. Le dernier simple du groupe, Knocking at the Door, fait actuellement partie des chansons les plus téléchargées sur iTunes au Canada, en partie grâce à une publicité de Budweiser qui en a fait un hymne sportif à la gloire des Blue Jays. Gageons qu’on pourra l’entendre au Festival d’été de Québec et à Osheaga dans quelques semaines, alors que le quintette sera de passage dans la Belle Province.

Fête du Canada

Nouveau-Brunswick

Country-folk
Jessica Rhaye
Ville d’origine : Hampton

Jessica Rhaye a toujours su qu’elle deviendrait chanteuse. « Je savais que la musique allait jouer un rôle important dans ma vie. J’ai l’impression que je chante et que j’écris de la musique d’aussi loin que je me souvienne. » Avec cinq albums à son actif, l’auteure-compositrice-interprète mène une carrière musicale depuis déjà 15 ans. Son dernier opus, Song in Me, est né dans une maison de campagne en Nouvelle-Écosse. Une ambiance dont sont imprégnés les huit titres de l’album. « It’s good to be alive in the country », chante-t-elle d’ailleurs sur l’une des pièces. « Je suis très excitée de faire entendre mes nouvelles chansons et de recommencer à jouer sur scène », confie celle qui a récemment fait une pause du monde musical, notamment pour s’occuper de ses deux jeunes enfants. « La musique nourrit mon esprit. Plus je suis sur scène, plus j’entends les gens connectés avec mes chansons, plus je suis satisfaite en tant qu’auteure-compositrice-interprète. »

Fête du Canada

Nouvelle-Écosse

Rock alternatif
Figure Walking
Ville d’origine : Sydney

Néo-Écossais d’origine, l’auteur-compositeur-interprète Greg MacPherson et son complice, le batteur Rob Gardiner, se sont établis à Winnipeg, ville décrite de nombreuses fois comme étant la plus raciste du Canada. Plus qu’une aventure musicale, Figure Walking est pour le duo un projet de justice sociale. « Nous croyons que la santé et la prospérité de notre société, et du coup la survie de notre espèce, dépendent d’un engagement citoyen renouvelé, d’une pensée communautaire, inclusive et égalitaire. […] Figure Walking est notre tentative en tant qu’artistes d’être de meilleures personnes afin d’améliorer l’avenir », explique Greg MacPherson. Retenu sur la liste préliminaire du prix Polaris, le groupe a sorti en avril dernier l’album The Big Other. On y trouve 10 pièces rock engagées, comme Victorious, qui dénonce les inégalités sociales, ou Submarine, un appel à l’action citoyenne. Le message du groupe s’est propagé jusqu’en Europe, où le duo a récemment fait une série de concerts. « Voyager et faire de la musique est un véritable cadeau », souligne Greg MacPherson.

Fête du Canada

Île-du-Prince-Édouard

Pop-rock
Paper Lions
Ville d’origine : Charlottetown

« Full Colour, ce sont des chansons écrites pour faire de votre journée un spectacle qui éveillera vos sens et ensoleillera votre quotidien. » Voici ce que promet, sur sa page Facebook, Paper Lions, au sujet de son plus récent opus, paru en 2016. Promesse tenue ? Le pop-rock du groupe – agrémenté de beaucoup d’harmonies vocales, précise le guitariste Colin Buchanan – procure un sentiment de bien-être. Le simple My Number, avec ses claviers rappelant les années 80, fait sourire. Comment la passion pour la musique est-elle née chez les membres du quatuor ? « Plus jeunes, tous les autres groupes de la scène musicale de l’Île-du-Prince-Édouard nous inspiraient. Avoir une scène musicale effervescente est le meilleur moyen d’être initié à la musique », répond Colin Buchanan. Le band, nommé quatre fois aux East Coast Music Awards 2017, ne fera que quelques spectacles cet été, et aucun arrêt n’est prévu au Québec.

Fête du Canada

Terre-Neuve-et-Labrador

Indie rock
Hey Rosetta !
Ville d’origine : St. John’s

En 2005, Tim Baker est revenu d’un road trip avec des dizaines d’idées de chansons dans sa valise. L’auteur-compositeur-interprète s’est entouré de six autres musiciens. Ainsi est né Hey Rosetta ! La force du nombre permet l’ajout de nombreux instruments à la combinaison classique de guitare, basse et batterie. Violoncelle, piano, violon… on entend même du cor français sur leur plus récent album, Second Sight. Le band, qui a déjà fait partie de la courte liste du prix Polaris, a à son actif quatre albums, des tournées en Amérique du Nord, en Europe et en Australie, ainsi que de nombreux prix remportés au gala East Coast Music. Reconnu pour ses performances énergiques sur scène, le groupe donnera peu de spectacles au cours de l’été. L’automne dernier, Tim Baker et son band étaient en période d’écriture. Parions qu’ils proposeront du nouveau matériel sous peu.

Fête du Canada

Yukon

Pop/Rock/Swing
The Ukes of Hazard
Ville d’origine : Whitehorse

Menés par une pirate armée d’un ukulélé électrique, The Ukes of Hazard forment un groupe pour le moins original. Partie en expédition sur le pouce vers le Klondike en 2013, Paris Seymour, alias Captain Paris Pick, a trouvé son trésor en rencontrant un bassiste, un guitariste, un batteur et un saxophoniste qui allaient adhérer à sa devise : « Faire de la musique et avoir beaucoup de plaisir. » « Nos spectacles sont très énergiques. On danse et on rit beaucoup », se réjouit la chanteuse. Bien qu’ils viennent d’un endroit où le froid sévit une bonne partie de l’année, The Ukes of Hazard proposent de nombreuses pièces ensoleillées, effet intensifié par le mariage du saxophone et du ukulélé. Le climat du Yukon est d’ailleurs une inspiration pour le band, dont l’album Mine to Creep (2015) comprend des titres comme Stuck in the Snow et Here in the Cold. Après avoir été de tous les festivals du Yukon ou presque, Captain Paris Pick et son équipage ont mis le cap sur la Colombie-Britannique pour une première tournée ailleurs au Canada. « Jusqu’à maintenant, la réponse de la foule a été merveilleuse », s’enthousiasme la leader du groupe.

Fête du Canada

Territoires du Nord-Ouest

Blues/ Musique autochtone
Quantum Tangle
Ville d’origine : Yellowknife

C’est en écoutant les aînés de sa communauté raconter des histoires lorsqu’elle était enfant que Tiffany Ayalik a développé l’envie de faire de même. L’Inuite s’est alliée à Grey Gritt pour mettre en musique ses récits. Ensemble, ils forment Quantum Tangle. Combinant blues et chant de gorge inuit, le duo présente des légendes traditionnelles avec un son bien contemporain. Son album Tiny Hands a remporté le prix du meilleur album de musique autochtone au dernier gala des prix Juno. « Quand on vit dans une petite communauté éloignée, c’est facile de croire qu’on mérite moins l’accès aux arts. Ce n’est pas vrai », a déclaré Tiffany Ayalik à CBC, après avoir reçu son prix. À l’automne, Quantum Tangle sera de la tournée Origine nordique, spectacle regroupant des artistes des trois territoires créé dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire de la fédération canadienne. La tournée doit s’arrêter au début du mois de novembre à Montréal.

Fête du Canada

Nunavut

Musique autochtone
Iva
Lieu d’origine : la communauté Rankin Inlet

La musique envoûtante d’Iva transporte loin du quotidien. Mélangeant ses origines inuite et irlandaise, Kathleen Ivaluarjuk Merritt – de son vrai nom – propose des chants de gorge auxquels s’ajoutent des mélodies celtiques. Iva a appris le chant de gorge pendant ses études. « J’avais des camarades qui venaient de partout au Nunavut et du Nunavik, certains savaient comment faire le katajjaq. Pendant les deux années qui ont suivi, je me suis pratiquée tous les jours. […] Chaque personne qui pratique le chant de gorge a son propre son, alors on peut apprendre tellement ensemble », explique-t-elle. Le résultat de ces années d’apprentissage se retrouve sur Ice, Lines & Sealskin, qui comprend chansons et poèmes. Iva travaille actuellement à la composition d’un nouvel album, en plus de monter sur scène avec le groupe folk Ptarmigan. Elle fait aussi partie de la tournée Origine nordique, qui doit s’arrêter à Montréal en novembre.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.