L’écoconstruction expliquée

À VISITER, À LOUER

Il est possible de séjourner dans la maison ERE 132 durant la basse saison, soit d’octobre à mai, alors que les Jardins de Métis sont fermés. La maison unifamiliale, conçue sur deux niveaux, comprend trois chambres à coucher, dont une pour enfants, et deux salles de bains. Elle peut accommoder six personnes. Lors d’un séjour, l’activité des visiteurs permet d’évaluer la performance énergétique de la maison et l’empreinte environnementale des occupants. On a accès aux sentiers des Jardins de Métis, à des bicyclettes à huit vitesses et à une borne de recharge pour voiture électrique.

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LEED Platine

La maison ERE 132 a été construite dans le respect des normes environnementales les plus strictes, à l’aide d’entreprises membres de Créneau Écoconstruction. En novembre, elle a reçu la certification platine de LEED, le plus haut niveau de certification. En début d’année, 46 projets avaient obtenu cette certification au Québec et 179 au Canada. Les éléments suivants sont évalués : le site et l’environnement, les matériaux et les ressources, l’efficacité énergétique, la gestion efficace de l’eau, la qualité de l’air et l’innovation.

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SOBRE ET TYPIQUE

Dessinée par les architectes Marie-Hélène Nollet (Goulet et Lebel architectes) et Marie-Élaine Banville (Groupe architecture MB), la maison ERE 132 est une construction typique du Bas-Saint-Laurent. La maison familiale est simple, de forme rectangulaire. Sa toiture a une pente de 45 degrés. Alors que la taille moyenne d’une maison neuve est de 2450 pi2 (228 m2), la maison ERE 132 est de taille plus modeste : 1867 pi2 (173 m2). Les coûts énergétiques en sont diminués, tout comme l’utilisation des matériaux et l’empreinte sur le site.

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OÙ EST LE SOUS-SOL ?

On a choisi de construire sur dalle au sol plutôt que de creuser un sous-sol. Cette décision a permis de réduire les émissions de GES de 3,9 tonnes (par rapport à un bungalow avec sous-sol). Une tonne de béton équivaut à une tonne de GES. Le sous-sol peut être source d’humidité, de moisissures et d’inondation. Pour plus d’espace, on préférera donc ajouter un étage plutôt que de creuser le sol.

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Jusque dans les détails

Dans le hall d’entrée, les petits luminaires au plafond ont été confectionnés à partir de pots de confiture récupérés. Dans la chambre principale, des lampes signées Bertrand Cloutier sont faites de bois de grève, typique de la région en bord de mer. La literie est en bambou, tandis que plusieurs pièces de mobilier ont été conçues par des ébénistes locaux. Ré-émaillé, le bain sur pattes, à l’étage, était celui d’Elsie Reford (1872-1967), fondatrice des Jardins de Métis. Il ajoute une touche antique au décor contemporain.

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Peu d’énergie

Au Québec, le chauffage compte facilement pour la moitié de la consommation énergétique. Grâce à une conception solaire passive, la maison ERE 132 est chauffée, « au plus froid de l’hiver, avec une puissance de seulement 29 W/m2, soit l’équivalent de la consommation de 1 3/4 sèche-cheveux », écrit-on sur le site internet. C’est jusqu’à 90 % de moins que pour une maison standard. On y arrive notamment en maximisant la fenestration au sud (au moins 60 %), en choisissant des matériaux qui offrent une masse thermique (béton, pierre, brique), en minimisant les ouvertures du côté nord, en maximisant l’isolation.

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COMBIEN ÇA COÛTE ?

La valeur de la maison ERE 132 est estimée à 400 000 $. Comme elle constitue un centre d’interprétation aux normes particulièrement élevées et qu’elle met en vitrine autour de 80 producteurs régionaux, le coût peut en être augmenté. « Bâtir écologique ne coûte pas beaucoup plus cher que la construction standard, peut-être 5 % à 10 % de plus. Mais en fin de compte, il faut réaliser qu’on sauve beaucoup en coûts énergétiques. Il faut penser à long terme », indique l’architecte Marie-Hélène Nollet. Il est possible de se faire bâtir une maison verte pour 300 000 $, note-t-elle.

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SALLE DE MÉCANIQUE

Qui dit maison écologique, dit mécanique. À l’étage, une petite pièce regroupe les principaux appareils de la maison. Pour augmenter l’efficacité énergétique et assurer une qualité d’air saine, on trouve : un échangeur d’air avec récupérateur de chaleur, un système récupérateur de chaleur des eaux grises (provenant de la douche et du bain), un chauffe-eau écologique et un système de monitorage (des sondes sont disposées dans diverses parties de la maison afin de mesurer la consommation d’énergie). Afin d’éliminer l’infiltration de radon (gaz radioactif qui peut être présent dans la croûte terrestre), on a installé une colonne de dépressurisation (sous la dalle jusqu’au toit).

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