Tour de France

Les tricheurs à moteur seront traqués

Les tricheurs voulant utiliser des moteurs dans leurs vélos sont prévenus : les autorités françaises emploient les grands moyens pour détecter une tricherie technologique lors du Tour de France qui commence samedi dans la Manche. « La suspicion s’est étendue », estime le secrétaire d’État aux Sports, Thierry Braillard, en rappelant que le premier cas avéré datant de janvier aux Mondiaux de cyclo-cross. Des caméras thermiques ont donc été mises au point à la demande du gouvernement français. L’expérimentation a eu lieu sur le terrain, pendant le week-end à Vesoul, lors des des Championnats de France sur route. « Ces tests ont été concluants. Même un moteur à l’arrêt aurait pu être détecté », a révélé David Lappartient, président de la fédération française de cyclisme. Les lieux et les dates choisis pour utiliser les caméras thermiques durant le Tour seront évidemment gardés secrets. « Nous allons faire des contrôles très extensifs. Le plus important, c’est de défendre l’intégrité de notre sport », a promis Brian Cookson, patron de l’Union cycliste international, présent à la conférence de presse tenue à Paris par les autorités françaises. Le directeur du Tour Christian Prudhomme s’est félicité que « le monde du cyclisme » puisse « se rassembler sur ce point capital », la lutte contre la fraude technologique.

— Agence France-Presse

TOUR DE FRANCE

Hesjedal écarté de la Grande Boucle

Le cycliste canadien Ryder Hesjedal ne participera pas au Tour de France. L’athlète de 35 ans originaire de Victoria, gagnant du Giro d’Italie en 2012, n’a pas été inclus dans l’équipe Trek-Segafredo, hier. Un porte-parole de l’équipe a indiqué dans un courriel à La Presse Canadienne que les directeurs de l’équipe « ont décidé que les neuf cyclistes sélectionnés étaient les meilleurs pour atteindre [leur] objectif au Tour de France ». Hesjedal a publié sur Twitter une photo de lui sur la plage, affirmant qu’il était temps pour lui de récupérer. Le cycliste n’a pas participé au Giro cette année en raison d’une pharyngite et d’une trachéite. Il a plus tard annoncé qu’il n’allait pas courir lors des Jeux de Rio. Hesjedal a pris la sixième place lors de la Grande Boucle en 2010. La 103e édition du Tour de France s’amorce samedi et se terminera 21 étapes et 3519 kilomètres plus tard, le 24 juillet.

— La Presse Canadienne

TOUR DE FRANCE ET JEUX DE RIO

Antoine Duchesne atteint ses cibles

Avant le début de la saison, Antoine Duchesne a installé une affiche de son cru à côté de son lit. Elle contenait deux images, l’une du Tour de France 2016, l’autre des Jeux olympiques de Rio, sous lesquelles il avait écrit une phrase de motivation. Chaque soir, avant de se coucher, il la relisait.

Quelques mois plus tard, le cycliste originaire de Saguenay s’apprête à réaliser ses deux grandes ambitions. Hier matin, l’équipe française Direct Énergie a dévoilé sa sélection pour le Tour qui s’élancera samedi au Mont-Saint-Michel. Il deviendra ainsi le troisième Québécois à prendre part à la plus prestigieuse course cycliste au monde. Puis, demain, Cyclisme Canada annoncera sa sélection dans l’équipe olympique de Rio, a-t-on appris de source sûre.

Duchesne sait déjà depuis quelques semaines qu’il s’alignera sur le 103e Tour. Retranché peu avant le départ l’an dernier, il se garde cependant de se réjouir trop vite.

Encore dimanche, il suivait les championnats de France avec une certaine appréhension, au cas où un coéquipier s’illustrerait assez pour bousculer la hiérarchie. À 9 h 55 hier matin, il était devant son ordinateur à rafraîchir la page d’accueil du site internet de Direct Énergie. Cinq minutes plus tard, la bonne nouvelle est tombée sous la forme d’une courte vidéo. Bryan Coquard, le leader de l’équipe, confirmait la présence du « Caribou » et de « son accent qui [les] fait toujours mourir de rire ».

Duchesne a échangé quelques messages avec sa mère et publié une annonce sur son site internet personnel, dans laquelle il souligne à quel point il est « privilégié ». Il est ensuite parti rouler dans la grande région d’Avignon, son lieu de résidence depuis deux ans.

« Je suis juste soulagé, a-t-il confié au téléphone à son retour. Quand je l’ai appris, il y a deux semaines, je n’y croyais comme pas. Je n’étais pas encore tout à fait serein jusqu’à ce matin.

« Là, c’est plus officiel, on peut le dire à tout le monde. Enfin, après toutes ces années, ça arrive vraiment. Je le réalise un peu plus. »

— Antoine Duchesne

À sa troisième saison dans l’équipe, Duchesne a scellé sa place au printemps en gagnant le maillot à pois de meilleur grimpeur sur Paris-Nice et en offrant d’excellentes prestations dans les classiques flandriennes au profit de Coquard.

À son retour du Tour de Californie, où il a encore bien fait à la fin du mois de mai, il a eu peur après avoir été victime d’une infection des voies respiratoires. Son patron Jean-René Bernaudeau l’a cependant rassuré avant le départ du Critérium du Dauphiné, dernière grande course préparatoire, où il a progressivement retrouvé la forme.

« Pour moi, le Tour de France, c’était inimaginable il y a quelques années », a souligné Duchesne. « C’est quelque chose de beau. Je suis vraiment content. »

David Veilleux est le dernier Québécois à avoir pris part au Tour et le seul à l’avoir terminé. En 2013, dans la même équipe que Duchesne, mais avec un commanditaire différent (Europcar), il a fini 123e après les 21 étapes, annonçant sa retraite un mois et demi plus tard. En 1937, Pierre Gachon, un Montréalais natif de Paris, est devenu le premier Nord-Américain à prendre le départ de la Grande Boucle ; il a abandonné au cours de la première étape.

OBJECTIF MAILLOT JAUNE

À 24 ans, Duchesne sera la seule recrue et l’unique non-Français de Direct Énergie parmi un effectif de neuf coureurs. La formation pro continentale (deuxième division) compte sur des vétérans aguerris comme Thomas Voeckler (14e participation) et Sylvain Chavanel (16e), qui ont déjà porté le maillot jaune.

Mais sur ce Tour, les ambitions s’articulent autour de Bryan Coquard, le sprinter vedette qui a signé 13 victoires depuis le début de l’année. « Bryan est dans une forme extraordinaire, l’objectif est d’aller gagner des étapes », a affirmé Duchesne, qui aura un rôle-clé dans le train appelé à le lancer.

La première étape de samedi s’annonce particulièrement fébrile, avec le maillot jaune à la clé pour le gagnant. Les trois étapes suivantes semblent aussi destinées à un sprinter. « Les enjeux seront énormes dès le départ », ajoute le seul partant canadien cette année.

« Déjà, pour n’importe quel sprint, c’est très stressant. Ça frotte, ça gueule, ça chute. Avec le maillot jaune au bout, ce sera pire. »

— Antoine Duchesne, à propos de l’enjeu à l’arrivée de la première étape du Tour samedi

Les objectifs collectifs occupent donc toute l’attention de Duchesne, qui a terminé le Tour d’Espagne l’an dernier. Coureur « très offensif », comme l’a souligné Coquard, l’ancien champion canadien U23 espère profiter de quelques ouvertures dans les deux semaines suivantes lorsque le profil du terrain le permettra.

À moins de se « briser un os », Duchesne, allergique aux abandons, ne voit pas comment il ne rallierait pas Paris le 24 juillet. Deux semaines plus tard, si tout se passe bien, il s’élancera à l’épreuve sur route des JO de Rio avec son ami Hugo Houle et Michael Woods. La petite affiche prendra alors tout son sens.

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