Repêchage d’expansion

Une occasion à saisir ?

Le mois de juin s’annonce extrêmement actif dans la LNH, car plusieurs équipes seront forcées de passer à l’action afin de ne pas perdre au repêchage d’expansion des joueurs qu’elles pourraient monnayer autrement. Le Canadien pourrait-il profiter de la situation ?

Il faut rappeler qu’en prévision du repêchage d’expansion, le principal choix que devront faire les équipes sera de protéger sept attaquants et trois défenseurs, ou encore quatre attaquants et quatre défenseurs. Les équipes bien nanties à la ligne bleue sont rares, et elles savent qu’elles font l’envie de la majorité.

Si certaines formations comme les Predators de Nashville peuvent régler le problème en protégeant quatre défenseurs, quitte à perdre un bon jeune attaquant comme Calle Jarnkrok ou Austin Watson, d’autres perdraient des actifs encore plus précieux à l’attaque en agissant ainsi. En même temps, elles ne veulent pas davantage perdre un défenseur du top 4 aux mains des Golden Knights de Vegas sans rien obtenir en retour. Alors, que faire ?

Nous avons exploré la situation de cinq organisations confrontées à ce dilemme en nous demandant s’il était concevable que Marc Bergevin puisse faire des affaires avec elles.

DUCKS D’ANAHEIM

Au repêchage de l’été dernier, le Canadien avait démontré de l’intérêt pour Cam Fowler. L’arrière de 25 ans a ensuite connu la meilleure saison de sa carrière et devrait officialiser le 1er juillet un nouveau contrat avec les Ducks. Hampus Lindholm et Sami Vatanen, deux autres défenseurs que les Ducks pourraient envisager de protéger, subiront pour leur part des opérations à l’épaule et seront sur le carreau pendant des mois. Le vétéran Kevin Bieksa, quant à lui, détient une clause de non-mouvement à son contrat. D’après ce qu’on a appris, il fera la faveur aux Ducks d’y renoncer. Reste Josh Manson, un défenseur à la fois utile et peu coûteux que les Ducks ne veulent pas perdre non plus.

On expose Bieksa et c’est réglé ? Pas si vite ! Protéger quatre défenseurs n’est pas nécessairement la voie à adopter pour les Ducks, car cela exposerait Rickard Rakell ou Jakob Silverberg au repêchage d’expansion. Ce n’est guère mieux !

Il faut plutôt s’attendre à ce qu’un défenseur change d’adresse. En dépit du fait qu’il devrait rater le début de la prochaine saison et que les Ducks ne peuvent espérer avoir la pleine valeur pour ses services, Vatanen continue d’être le candidat numéro un.

Le Finlandais de 25 ans a encore trois années de contrat à 4,875 millions, mais vient de connaître une saison en dents de scie. Attendre son retour en santé n’est pas un luxe que toutes les formations peuvent se permettre. On doute que ça puisse convenir au Canadien, d’autant plus que Vatanen est droitier et que le CH a surtout besoin d’aide du côté gauche.

Qui sait si les Stars de Dallas – une équipe pouvant se permettre d’être patiente – ne monnaieront pas le troisième choix du prochain repêchage contre un défenseur de cet acabit ?

ISLANDERS DE NEW YORK

Il tombe sous le sens que les Islanders protégeront Johnny Boychuk, Travis Hamonic et Nick Leddy. Mais qu’ils optent pour un scénario 7 + 3 ou un scénario 4 + 4, les arrières Calvin De Haan et Ryan Pulock demeurent vulnérables. Pulock évolue encore dans la Ligue américaine, mais il est hautement considéré par l’organisation. Les deux feraient l’affaire des Golden Knights. 

Or, s’ils protégeaient quatre défenseurs, les Islanders s’exposeraient aussi à perdre des attaquants comme Josh Bailey, Brock Nelson ou Ryan Strome. Une formation ne peut pas perdre plus d’un joueur, mais devant tant d’options intéressantes, on ne serait pas surpris que les Islanders tentent de maximiser ces actifs et de minimiser les pertes. De Haan, Strome et Nelson sont trois joueurs que le Canadien devrait considérer s’ils devenaient disponibles. De Haan distribue bien la rondelle et il est mobile, Strome est un centre qui n’a pas encore atteint son plein potentiel et Nelson a plusieurs attributs que le Canadien recherche.

Marc Bergevin n’a peut-être pas beaucoup de munitions sur le marché des transactions, mais dans le contexte actuel, le fait que les Michael McCarron, Nikita Scherbak et Noah Juulsen soient exemptés du repêchage d’expansion rehausse quelque peu leur valeur.

WILD DU MINNESOTA

Le Wild est dans l’une des positions les plus difficiles de toutes les équipes de la LNH. Non seulement le DG Chuck Fletcher a-t-il un surplus de joueurs de qualité à protéger, mais il a huit joueurs à embaucher et seulement 11 millions disponibles sous le plafond salarial actuel.

Le Wild a cinq défenseurs qui mériteraient d’être protégés. Ryan Suter et Jared Spurgeon le seront vraisemblablement, mais après cela, il faudra choisir entre Mat Dumba, Marco Scandella et Jonas Brodin. Les Golden Knights salivent déjà ! Protéger quatre défenseurs ? Ça voudrait dire que le Wild rende disponible de jeunes attaquants comme Charlie Coyle, Nino Niederreiter ou Jason Zucker, ou encore le vétéran Eric Staal. Des rumeurs d’échange circulent déjà à propos de Niederreiter, qui recevra une augmentation de salaire cet été par rapport à son contrat actuel de 2,4 millions. Mais le Canadien a-t-il ce qu’il faut pour conclure un marché ? Il faudrait que Bergevin soit créatif.

À noter qu’aux dernières nouvelles, le Wild n’avait pas encore contacté le vétéran Jason Pominville pour lui demander de lever sa clause de non-mouvement. Ça ôterait une épine au pied de l’équipe s’il acceptait. Les équipes ont jusqu’au 12 juin pour faire une telle demande.

BLUE JACKETS DE COLUMBUS

Même en rachetant le contrat de Scott Hartnell ou en le convainquant de renoncer à sa clause de non-mouvement, les Blue Jackets trouveront aisément sept attaquants à protéger. Problème de riches ! À l’heure actuelle, ils sont en voie de perdre un bon défenseur, que ce soit Jack Johnson, David Savard ou Ryan Murray.

En échangeant l’un de ces trois-là, le centre William Karlsson deviendrait l’option la plus intéressante pour les Golden Knights.

Si Jack Johnson, qui a un contrat valide pour encore un an, est le doyen en défense, il n’est toutefois pas le plus susceptible d’être échangé. Il faut davantage suivre le statut du jeune Ryan Murray, deuxième choix au total du repêchage de 2012. Ce dernier a été ralenti par les blessures et n’a pas progressé tel qu’espéré. Il est maintenant confiné au troisième duo en défense, et des recrues cognent à la porte. 

Le gaucher de 23 ans a encore une année de contrat à 2,825 millions à écouler, après quoi il sera admissible à l’arbitrage. Murray pourrait bénéficier d’un changement de décor et pourrait constituer un pari intéressant pour le CH. Mais que ce soit à Columbus, à Montréal ou ailleurs, peut-il trouver le moyen de rester en santé ?

JETS DE WINNIPEG

Tyler Myers, qui a été opéré deux fois à la hanche au cours des deux dernières années, sera-t-il exposé au repêchage d’expansion ? En est-on rendu là avec l’ancien lauréat du trophée Calder ? Si jamais les Jets décident de protéger trois défenseurs, l’autre option serait de demander au vétéran Tobias Enstrom de révoquer sa clause de non-mouvement. Si les Jets tiennent à les garder tous les deux et à ne protéger que quatre attaquants, des joueurs comme Mathieu Perreault, Adam Lowry, Joel Armia et Andrew Copp seraient alors offerts.

Myers, qui est âgé de 27 ans, a encore deux ans de contrat à 5,5 millions à écouler, ce qui est beaucoup pour un joueur qui n’a jamais retrouvé ses repères depuis ses débuts fracassants à Buffalo. Les inquiétudes par rapport à son état de santé sont légitimes. Ce défenseur – droitier de surcroît – nous apparaît comme une option coûteuse et risquée pour le Tricolore. Enstrom n’est guère un meilleur parti : il a 32 ans, il est petit et sa production décline.

Repêchage d’expansion

Une occasion à saisir ?

Le mois de juin s’annonce extrêmement actif dans la LNH, car plusieurs équipes seront forcées de passer à l’action afin de ne pas perdre au repêchage d’expansion des joueurs qu’elles pourraient monnayer autrement. Le Canadien pourrait-il profiter de la situation ?

Il faut rappeler qu’en prévision du repêchage d’expansion, le principal choix que devront faire les équipes sera de protéger sept attaquants et trois défenseurs, ou encore quatre attaquants et quatre défenseurs. Les équipes bien nanties à la ligne bleue sont rares, et elles savent qu’elles font l’envie de la majorité.

Si certaines formations comme les Predators de Nashville peuvent régler le problème en protégeant quatre défenseurs, quitte à perdre un bon jeune attaquant comme Calle Jarnkrok ou Austin Watson, d’autres perdraient des actifs encore plus précieux à l’attaque en agissant ainsi. En même temps, elles ne veulent pas davantage perdre un défenseur du top 4 aux mains des Golden Knights de Vegas sans rien obtenir en retour. Alors, que faire ?

Nous avons exploré la situation de cinq organisations confrontées à ce dilemme en nous demandant s’il était concevable que Marc Bergevin puisse faire des affaires avec elles.

DUCKS D’ANAHEIM

Au repêchage de l’été dernier, le Canadien avait démontré de l’intérêt pour Cam Fowler. L’arrière de 25 ans a ensuite connu la meilleure saison de sa carrière et devrait officialiser le 1er juillet un nouveau contrat avec les Ducks. Hampus Lindholm et Sami Vatanen, deux autres défenseurs que les Ducks pourraient envisager de protéger, subiront pour leur part des opérations à l’épaule et seront sur le carreau pendant des mois. Le vétéran Kevin Bieksa, quant à lui, détient une clause de non-mouvement à son contrat. D’après ce qu’on a appris, il fera la faveur aux Ducks d’y renoncer. Reste Josh Manson, un défenseur à la fois utile et peu coûteux que les Ducks ne veulent pas perdre non plus.

On expose Bieksa et c’est réglé ? Pas si vite ! Protéger quatre défenseurs n’est pas nécessairement la voie à adopter pour les Ducks, car cela exposerait Rickard Rakell ou Jakob Silverberg au repêchage d’expansion. Ce n’est guère mieux !

Il faut plutôt s’attendre à ce qu’un défenseur change d’adresse. En dépit du fait qu’il devrait rater le début de la prochaine saison et que les Ducks ne peuvent espérer avoir la pleine valeur pour ses services, Vatanen continue d’être le candidat numéro un.

Le Finlandais de 25 ans a encore trois années de contrat à 4,875 millions, mais vient de connaître une saison en dents de scie. Attendre son retour en santé n’est pas un luxe que toutes les formations peuvent se permettre. On doute que ça puisse convenir au Canadien, d’autant plus que Vatanen est droitier et que le CH a surtout besoin d’aide du côté gauche.

Qui sait si les Stars de Dallas – une équipe pouvant se permettre d’être patiente – ne monnaieront pas le troisième choix du prochain repêchage contre un défenseur de cet acabit ?

ISLANDERS DE NEW YORK

Il tombe sous le sens que les Islanders protégeront Johnny Boychuk, Travis Hamonic et Nick Leddy. Mais qu’ils optent pour un scénario 7 + 3 ou un scénario 4 + 4, les arrières Calvin De Haan et Ryan Pulock demeurent vulnérables. Pulock évolue encore dans la Ligue américaine, mais il est hautement considéré par l’organisation. Les deux feraient l’affaire des Golden Knights. 

Or, s’ils protégeaient quatre défenseurs, les Islanders s’exposeraient aussi à perdre des attaquants comme Josh Bailey, Brock Nelson ou Ryan Strome. Une formation ne peut pas perdre plus d’un joueur, mais devant tant d’options intéressantes, on ne serait pas surpris que les Islanders tentent de maximiser ces actifs et de minimiser les pertes. De Haan, Strome et Nelson sont trois joueurs que le Canadien devrait considérer s’ils devenaient disponibles. De Haan distribue bien la rondelle et il est mobile, Strome est un centre qui n’a pas encore atteint son plein potentiel et Nelson a plusieurs attributs que le Canadien recherche.

Marc Bergevin n’a peut-être pas beaucoup de munitions sur le marché des transactions, mais dans le contexte actuel, le fait que les Michael McCarron, Nikita Scherbak et Noah Juulsen soient exemptés du repêchage d’expansion rehausse quelque peu leur valeur.

WILD DU MINNESOTA

Le Wild est dans l’une des positions les plus difficiles de toutes les équipes de la LNH. Non seulement le DG Chuck Fletcher a-t-il un surplus de joueurs de qualité à protéger, mais il a huit joueurs à embaucher et seulement 11 millions disponibles sous le plafond salarial actuel.

Le Wild a cinq défenseurs qui mériteraient d’être protégés. Ryan Suter et Jared Spurgeon le seront vraisemblablement, mais après cela, il faudra choisir entre Mat Dumba, Marco Scandella et Jonas Brodin. Les Golden Knights salivent déjà ! Protéger quatre défenseurs ? Ça voudrait dire que le Wild rende disponibles de jeunes attaquants comme Charlie Coyle, Nino Niederreiter ou Jason Zucker, ou encore le vétéran Eric Staal. Des rumeurs d’échange circulent déjà à propos de Niederreiter, qui recevra une augmentation de salaire cet été par rapport à son contrat actuel de 2,4 millions. Mais le Canadien a-t-il ce qu’il faut pour conclure un marché ? Il faudrait que Bergevin soit créatif.

À noter qu’aux dernières nouvelles, le Wild n’avait pas encore contacté le vétéran Jason Pominville pour lui demander de lever sa clause de non-mouvement. Ça ôterait une épine au pied de l’équipe s’il acceptait. Les équipes ont jusqu’au 12 juin pour faire une telle demande.

BLUE JACKETS DE COLUMBUS

Même en rachetant le contrat de Scott Hartnell ou en le convainquant de renoncer à sa clause de non-mouvement, les Blue Jackets trouveront aisément sept attaquants à protéger. Problème de riches ! À l’heure actuelle, ils sont en voie de perdre un bon défenseur, que ce soit Jack Johnson, David Savard ou Ryan Murray.

En échangeant l’un de ces trois-là, le centre William Karlsson deviendrait l’option la plus intéressante pour les Golden Knights.

Si Jack Johnson, qui a un contrat valide pour encore un an, est le doyen en défense, il n’est toutefois pas le plus susceptible d’être échangé. Il faut davantage suivre le statut du jeune Ryan Murray, deuxième choix au total du repêchage de 2012. Ce dernier a été ralenti par les blessures et n’a pas progressé tel qu’espéré. Il est maintenant confiné au troisième duo en défense, et des recrues cognent à la porte. 

Le gaucher de 23 ans a encore une année de contrat à 2,825 millions à écouler, après quoi il sera admissible à l’arbitrage. Murray pourrait bénéficier d’un changement de décor et pourrait constituer un pari intéressant pour le CH. Mais que ce soit à Columbus, à Montréal ou ailleurs, peut-il trouver le moyen de rester en santé ?

JETS DE WINNIPEG

Tyler Myers, qui a été opéré deux fois à la hanche au cours des deux dernières années, sera-t-il exposé au repêchage d’expansion ? En est-on rendu là avec l’ancien lauréat du trophée Calder ? Si jamais les Jets décident de protéger trois défenseurs, l’autre option serait de demander au vétéran Tobias Enstrom de révoquer sa clause de non-mouvement. Si les Jets tiennent à les garder tous les deux et à ne protéger que quatre attaquants, des joueurs comme Mathieu Perreault, Adam Lowry, Joel Armia et Andrew Copp seraient alors offerts.

Myers, qui est âgé de 27 ans, a encore deux ans de contrat à 5,5 millions à écouler, ce qui est beaucoup pour un joueur qui n’a jamais retrouvé ses repères depuis ses débuts fracassants à Buffalo. Les inquiétudes par rapport à son état de santé sont légitimes. Ce défenseur – droitier de surcroît – nous apparaît comme une option coûteuse et risquée pour le Tricolore. Enstrom n’est guère un meilleur parti : il a 32 ans, il est petit et sa production décline.

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