COMMANDITÉ

Cinq termes pour comprendre le franglais

Anglicisme

Un mot ou une expression empruntés à l’anglais. Avec le temps, certains mots ont été acceptés (badminton, par exemple). Mais l’anglicisme peut aussi être une tournure syntaxique erronée (plutôt qu’« être sous l’influence de l’alcool » — to be under the influence of alcohol —, on devrait plutôt dire « être en état d’ébriété »). Le Québec est particulièrement doué pour trouver des équivalents en français aux anglicismes, même si parfois, ça semble un peu exagéré (comme en suggérant qu’on dise « cuisinomane » au lieu de « foodie »).

Emprunt

Le mot le dit : c’est un mot littéralement emprunté à une autre langue, comme l’anglais. Cocktail, jazz et t-shirt sont tous des mots qu’on s’est appropriés et qui sont devenus les nôtres, parce qu’ils n’ont pas d’équivalents en français. Et on est, en général, OK avec ça.

Franglais

Un français fortement métissé par de l’anglais glissé un peu partout dans une phrase. Paresse ou figure de styIe créative ? Il est parfois montré du doigt, soupçonné d’être utilisé pour donner un impact artificiel — question de se donner du prestige. I guess.

Joual

Le joual nous vient du mot « cheval » dit avec l’accent « inintelligible » d’un paysan du Québec profond. Il correspond au français populaire mal parlé et massacré, teinté d’anglicismes. Dans le passé, on l’associait au peuple sans instruction qui aurait été privé de contacts avec la « cultuuuure ». Aujourd’hui, on ne fait plus vraiment de cas du joual, et c’est plutôt le franglais qui enflamme chroniqueurs et protecteurs de la langue.

Diglossie

Lorsque deux langages cohabitent sur un même territoire, mais que l’un est perçu comme socialement plus noble et l’autre, celui du ti-peuple. Genre, les gens intelligents, éduqués, fortunés et importants parlent l’anglais, et les ouvriers et autres habitants du bas de la chaîne alimentaire parlent le français. Genre.

textes émilie folie-boivin

ILLUSTRATIONS CÉCILE GARIÉPY

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