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Les Hurricanes de la Caroline possèdent le deuxième choix du prochain repêchage de la LNH, tout juste devant le Canadien. Quel joueur choisiront-ils ? Entrevue avec le directeur général Don Waddell.

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En attendant les Hurricanes

Buffalo — Que feront les Hurricanes de la Caroline au deuxième rang ? La question titille assurément les partisans de l’équipe, mais il y a un homme probablement encore plus impatient de connaître la réponse : Marc Bergevin.

Le directeur général du Canadien possède le troisième choix au prochain repêchage. Il n’y aura donc que deux noms rayés sur sa liste quand il se présentera à la tribune à Dallas. Vous pouvez déjà parier vos REER que Rasmus Dahlin sera l’un d’eux. Qui sera l’autre ?

La réponse appartiendra à Don Waddell, récemment nommé directeur général des Hurricanes, et à Rick Dudley, ancien bras droit de Bergevin et nouveau vice-président sénior des opérations hockey en Caroline.

Tony MacDonald, le directeur du recrutement, devrait aussi faire partie du groupe des décideurs, lui qui a réussi quelques bons coups ces dernières années, notamment Sebastian Aho (35e) et les défenseurs Brett Pesce (66e) et Jaccob Slavin (120e). À moins qu’il soit victime du ménage qui suit souvent un changement de propriétaire.

Mais on insiste sur Dudley, car c’est lui qui a passé les dernières années à parcourir les arénas – pour le compte du Tricolore – à la recherche d’espoirs. Bref, c’est lui qui détient la connaissance du terrain, tandis que Waddell s’occupait du volet affaires de l’entreprise qui chapeautait les Hurricanes. Et Dudley a été embauché par le nouveau régime.

D’ailleurs, Waddell l’admet sans gêne : cette semaine, au camp d’évaluation de la LNH, il rencontrera les espoirs du repêchage 2018 pour la première fois. Dudley, lui, avait déjà rencontré Andrei Svechnikov, considéré comme le meilleur attaquant disponible. Et selon les bruits de couloir à Buffalo, Dudley serait un grand partisan du Russe, auteur de 40 buts et 32 aides en 44 matchs dans la Ligue de l’Ontario cette saison.

« On doit faire nos devoirs, rappelle Waddell, rencontré par La Presse plus tôt cette semaine. On sait bien que la grande majorité des gens prendraient le Russe s’ils étaient dans notre position. Et c’est possible qu’il soit notre choix. Mais on doit aussi faire attention de ne pas passer par-dessus certains joueurs. »

Ses autres options sont visiblement Filip Zadina et Brady Tkachuk, les deux autres avants les plus en vue. Waddell n’hésite d’ailleurs pas à admettre qu’il vise un attaquant. « On va repêcher un joueur qui fera partie de nos trois premiers trios dès l’an prochain », assure-t-il. De plus, l’équipe de Raleigh est bien nantie à la ligne bleue.

En choisissant Zadina, Waddell aurait l’occasion de faire coup double, car sa venue pourrait donner un coup de pouce à Martin Necas, choix de premier tour des Canes en 2017. Les deux Tchèques ont montré une belle complicité au Championnat du monde junior. « On est persuadés que Necas deviendra un joueur de la LNH, assure-t-il. Mais on ne peut pas exclure de l’analyse leur complicité. Ça fera partie des facteurs de décision. Ils pourraient former tout un duo. »

Quant à Tkachuk, Waddell se plaît à rappeler qu’il a déjà dirigé son père, Keith, chez les Thrashers d’Atlanta. Rappelons toutefois que c’était pour les 18 derniers matchs de la saison 2006-2007. Keith Tkachuk était ensuite retourné chez les Blues de St. Louis l’été suivant.

Souvenirs d’Atlanta… et de Mike Milbury !

Don Waddell a été l’unique directeur général de l’histoire des Thrashers d’Atlanta.

Avec cette équipe d’expansion, il a donc été habitué à parler tôt au repêchage : deux fois au premier rang (Patrik Stefan en 1999, Ilya Kovalchuk en 2001) et deux autres fois au deuxième rang (Dany Heatley en 2000, Kari Lehtonen en 2002).

Cette année, grâce à un coup de chance à la loterie qui a fait grimper son équipe du 11e au deuxième rang, Waddell renoue donc avec cette situation. Et comme la sélection de Dahlin au premier rang est essentiellement coulée dans le béton, Waddell travaille avec le même degré de certitude que s’il parlait au premier rang. Ce qui n’est pas toujours un automatisme…

En 2002, les Blue Jackets de Columbus avaient eux aussi surpris la planète hockey, d’abord en concluant une transaction pour grimper au premier rang, puis en y sélectionnant Rick Nash plutôt que le défenseur Jay Bouwmeester, vu par plusieurs comme le meilleur espoir. Les Thrashers avaient tout de même réclamé Lehtonen au deuxième rang.

« En 2000, quand on a repêché Heatley, je savais que les Islanders [de New York] visaient Rick DiPietro avec le premier choix. Le problème, c’est qu’on savait très bien que Mike Milbury [le DG des Islanders à l’époque] était capable de faire une grosse transaction ! Il fallait prévoir ce scénario, et si l’équipe impliquée dans la transaction ne cherchait pas un gardien, ça aurait tout changé.

« Cette année, même si les Sabres finissent par échanger leur premier choix, ça ne changera rien à l’identité du joueur qui sera réclamé. »

Les Hurricanes ont un nouveau propriétaire, Tom Dundon, qui s’attend à des résultats rapides. Et l’équipe vient de rater les séries éliminatoires pour une neuvième saison de suite. Peu importe leur choix, Waddell et Dudley n’ont pas droit à l’erreur.

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Le début d'une nouvelle ère

Notre spécialiste de la LNH se penche sur les défis qui attendent les 15 clubs exclus des séries éliminatoires à l’aube du repêchage et du marché des joueurs autonomes. Aujourd’hui, les Canucks de Vancouver.

Pour la première fois en 18 ans, les Canucks de Vancouver entameront une saison sans les jumeaux Henrik et Daniel Sedin en octobre.

Pour marquer la transition, ils accueilleront au camp d’entraînement l’un de leurs plus beaux joyaux, le centre Elias Pettersson, cinquième choix au total en 2017. Pettersson, 19 ans, vient de connaître une monstrueuse saison en Suède avec 56 points en 44 matchs, des statistiques ahurissantes pour un jeune de son âge.

Pettersson a signé cette semaine un contrat de trois ans avec Vancouver. Il a ainsi mis fin aux rumeurs voulant qu’il demeure une saison supplémentaire à Växjö, dans la Ligue d’élite suédoise.

Les principaux leaders de cette équipe sont désormais des jeunes. Le premier centre l’an dernier, Bo Horvat, 23 ans, a amassé 44 points, dont 22 buts, en 64 matchs au cours d’une saison minée par les blessures. Son ailier Brock Boeser, 21 ans, était l’un des favoris dans la course au trophée Calder avant de se blesser. Il a marqué 29 buts et obtenu 55 points en seulement 62 matchs.

Un autre centre, Adam Gaudette, a signé son premier contrat avec l’équipe, en fin de saison. Il a obtenu 60 points en seulement 38 matchs à Northeastern et remporté le trophée Hobey-Baker remis au joueur par excellence dans la NCAA. L’encre n’est pas encore sèche sur le contrat du petit attaquant de 5 pi 7 po Petrus Palmu, 20 ans, choix de sixième tour en 2017. Il a obtenu 36 points en 57 matchs à Turku, en Finlande, l’ancien club de Saku Koivu.

Obtenu des Sénateurs d’Ottawa en retour d’Alex Burrows, Jonathan Dahlen, 20 ans, a connu un début de saison laborieux. Il est rentré en Suède après un camp d’entraînement très difficile dans la Ligue américaine. Mais il a terminé l’année en force avec 14 points en 10 matchs de séries à Timrå. Il demeure un espoir intrigant pour les Canucks.

Le gardien Thatcher Demko, 22 ans, tentera de voler du temps d’utilisation à Jacob Markstrom. À sa deuxième année professionnelle dans la Ligue américaine, Demko, 6 pi 4 po, a présenté une fiche de 25-13-4, une moyenne de 2,44 et un taux d’arrêts de ,922. C’est le meilleur espoir du club devant le filet.

Juolevi a des choses à prouver

Le premier choix des Penguins de Pittsburgh en 2012, le défenseur Derrick Pouliot, semble avoir relancé sa carrière à Vancouver malgré une vilaine fiche de - 22. Il sera en compétition avec le cinquième choix au total en 2016, Olli Juolevi, à sa troisième tentative au camp des Canucks.

Juolevi, 20 ans, a été le premier défenseur repêché de sa cuvée, devant Mikhail Sergachev, Charlie McAvoy et Jakob Chychrun. Il a des choses à prouver.

Après plusieurs mois de spéculation, le DG Jim Benning a reçu une prolongation de contrat. Il craignait un congédiement. Benning a offert plusieurs vilains contrats ces dernières années, notamment à Loui Eriksson, à Ryan Miller et à Radim Vrbata. Il semble avoir enfin compris qu’il fallait s’en remettre complètement à la jeunesse.

Jude Brackett est responsable du repêchage chez les Canucks depuis 2016. Il a relégué au second plan Ron Delorme, en poste depuis 2000. Or, en 10 ans, de 2002 à 2012, seulement 10 joueurs repêchés par les Canucks ont joué au moins 100 matchs dans la LNH. Aucune autre équipe n’en a eu moins de 15 au cours de la même période. Brackett semble avoir frappé dans le mille avec Pettersson. On verra pour Juolevi.

Avec le septième choix au total dans quelques semaines, Brackett mettra la main sur un joueur de qualité. Cette équipe pourrait dominer d’ici deux ou trois ans, peut-être même avant.

LES EXPLOITS D’ELIAS PETTERSSON CETTE SAISON

Champion de la Ligue d’élite suédoise (SEL) avec Växjö

Joueur par excellence en séries dans la SEL

Recrue de l’année dans la SEL

Meilleur attaquant dans la SEL

Joueur par excellence dans la SEL

Meilleur compteur dans la SEL

Meilleur compteur dans les séries de la SEL

Meilleur compteur de tous les temps pour un junior dans la SEL

Médaille d’or au Championnat mondial

Médaille d’argent au Championnat mondial junior

Joueur de l’année en Suède

Classement

26e au classement général

Choix au repêchage

Première ronde : 7e

Deuxième ronde : 37e

Troisième ronde : 68e

Cinquième ronde : 130e

Sixième ronde : 161e

Septième ronde : 192e

Âge moyen

27,5 ans, 17e parmi les plus jeunes

Joueurs autonomes sans compensation

Jussi Jokinen, Nic Dowd

Dossiers chauds

Échanger Loui Eriksson, puisqu’un rachat de contrat semble très complexe en raison de la structure de son entente.

Directeur général

Jim Benning (en poste depuis 2014)

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