Alimentation

Végane pour (au moins) 21 jours

Un végane ne vient pas de Véga – une des étoiles les plus brillantes du ciel. C’est quelqu’un qui « exclut de son alimentation tout produit d’origine animale et adopte un mode de vie respectueux des animaux », selon la définition du Robert. Plus simple à énoncer qu’à faire.

Végane expérimentée, réfléchie et allumée, Élise Desaulniers nous met au défi de ne pas exploiter d’animal pendant trois semaines, avec des trucs pratiques et des recettes alléchantes. La Presse l’a rencontrée, autour d’un café noir, pour parler de son livre Le Défi végane 21 jours, publié chez Trécarré.

Le Défi végane 21 jours, c’est plus qu’un livre ?

Le Défi comme tel aura lieu du 1er au 21 mai. Les gens s’inscrivent gratuitement, puis reçoivent chaque jour un courriel, en plus d’avoir accès à un groupe de soutien sur Facebook. L’idée, c’est d’être un groupe à le faire en même temps. Mais on peut évidemment le faire à un autre moment.

On est végane pendant 21 jours, puis on voit où ça nous mène. Après les trois premières éditions du Défi au Québec, au moins la moitié des participants ont déclaré vouloir demeurer véganes. Les autres ont, par exemple, réduit de façon importante leur consommation de viande.

Pourquoi tenter ce défi ?

Je le vois comme un séjour d’immersion. C’est une bonne occasion d’apprendre de nouvelles recettes. De voir qu’en enlevant la viande, il ne reste pas juste la salade et les patates dans l’assiette. On le fait pour se donner un temps d’arrêt, pour réfléchir à ce qu’on mange.

Vous écrivez : « En devenant végane, on se fait du bien. Mais on fait aussi et surtout du bien autour de soi. » Que voulez-vous dire ?

Si on a une alimentation qui exclut les produits animaux surtout pour des raisons de santé, on est végétalien. Quand on le fait pour des raisons morales, d’éthique, on est végane.

Vous citez le médecin américain Michael Greger, qui dit que les omnivores ont davantage de carences nutritionnelles que les véganes.

J’ai été surprise moi-même ! Il y a des risques de carences chez les véganes, je ne le nie pas. Mais les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et certains types de cancers peuvent être prévenus ou renversés avec une alimentation végétale. La carence en fibres est la plus fréquente en Amérique du Nord, et personne n’en parle. Or, c’est dans les végétaux qu’on trouve les fibres. On s’inquiète plutôt de la quantité de protéines qu’on mange, alors que personne n’en manque.

C’est un rare consensus : 95 % des Canadiens considèrent que la souffrance infligée aux animaux devrait être réduite au minimum, selon un sondage fait en 2010 pour la World Society for the Protection of Animals (WSPA).

Nous sommes dans un état de dissonance cognitive collective. Tout le monde aime les animaux, tout le monde est scandalisé de voir des images d’horreur tournées dans un élevage. Mais c’est difficile de changer ses habitudes, de cesser de manger de la viande. Il faut juste en parler davantage, pour que les gens réalisent que les animaux ne vivent pas comme dans un film de Disney.

Qu’est-ce qui peut aider à tenir le coup pendant 21 jours ?

Avoir le soutien des gens autour de nous, un garde-manger bien rempli, et planifier les repas. Dans un premier temps, c’est aussi bien d’éloigner la tentation. Si on a un fromage dans le frigo, on risque d’avoir envie de le manger…

À METTRE DANS SON ASSIETTE

Pour avoir une alimentation végane équilibrée, il faut consommer chaque jour : 

1 portion de soya

1 portion de légumineuses au minimum

1 portion de noix

1 portion de graines de lin moulues ou de graines de chia

2 céréales différentes

3 types de légumes, dont deux vert foncé

Des suppléments de B12, de vitamine D en hiver et d’iode (si on ne sale pas)

Source :  Le Défi végane 21 jours, Élise Desaulniers, Éditions Trécarré, 2016.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.