ARTS DU CIRQUE

Survoler les gradins dans un ancien cinéma

Montréal compte un nouveau lieu pour pratiquer les arts du cirque. C’est dans un ancien cinéma au style Art déco, dont la hauteur des plafonds est parfaite pour s’élancer du haut du trapèze volant, que le Château de cirque a élu domicile.

La propriétaire de Trapezium, Karin Arseneault, cherchait un nouveau local pour ses activités. Jusqu’à maintenant, l’entreprise de trapèze volant était installée à l’arrière du centre d’escalade Horizon Roc, dans l’est de la ville, et s’y trouvait un peu à l’étroit. « À un moment donné, je suis arrivée chez nous et j’ai dit à mon chum : “Je pense qu’il faudrait que je m’achète une église !” », lance la jeune femme, elle-même artiste de cirque.

Elle a donc fini par trouver non pas une église, mais une ancienne salle de cinéma sise à l’angle des rues Saint-Denis et Bélanger. « Je suis tombée par hasard sur le ciné-théâtre Le Château, que je suis allée visiter, poursuit-elle. Et je me suis rendu compte que la salle en haut était disponible. »

Le bâtiment qui date de 1931 a abrité à une certaine époque deux salles de cinéma : une au rez-de-chaussée et une à l’étage. Aujourd’hui, c’est le Centre chrétien métropolitain qui est propriétaire de l’édifice, mais l’organisation religieuse n’occupe que le rez-de-chaussée. L’étage a donc été loué à Karin Arseneault, qui y a installé son trapèze volant et ses matelas bleus.

Les lieux étaient en piètre état, laissés à l’abandon pendant des années. Karin, avec l’aide de sa bande, a dû réaliser les travaux elle-même et en assumer tous les frais. Des rénovations longues et laborieuses l’attendaient, puisqu’il s’agit d’un très vieil édifice. 

« Il a fallu refaire toute l’électricité et les plafonds. Ç’a aidé la cause qu’on soit acrobates, car au moins, on était à l’aise dans l’échafaudage ! »

— Karin Arseneault, propriétaire

Après deux mois de travaux, le centre a enfin ouvert ses portes au début du mois de janvier. On peut aujourd’hui y admirer les dorures du plafond et les magnifiques lustres sous tous leurs angles – selon qu’on ait la tête en haut ou en bas.

DE TOUT POUR TOUS

Il y en a pour tous les goûts au Château de cirque : trapèze fixe ou volant, tissu, cerceau, contorsion, mât chinois… Pas besoin d’être gymnaste pour s’y plaire ; les néophytes qui souhaitent s’initier aux arts du cirque y sont plus que bienvenus.

Le Château de cirque a été nommé en l’honneur de son appellation d’origine, le ciné-théâtre Le Château. Autre clin d’œil : à l’endroit où se trouvait jadis l’écran de cinéma défilent les images des cours, qui sont filmés en permanence. Les acrobates en herbe peuvent même revoir leurs performances pour mieux visualiser les mouvements.

On peut s’inscrire pour la session, ou choisir une formule « à la carte » qui donne le droit d’essayer n’importe quelle discipline au moment où les cours sont donnés.

250 $ pour la session, ou 25 $ par cours pour 20 classes (formule à la carte)

Visitez la page Facebook du Château de cirque : https://www.facebook.com/Le-Ch%C3%A2teau-de-Cirque-528813477295570/?fref=ts

NOUS AVONS TESTÉ : LE TRAPÈZE VOLANT

La salle Art déco est superbe. Toutefois, on n’est pas ici pour admirer l’architecture, mais plutôt pour essayer un des cours enseignés au Château de cirque. Le choix ne manque pas, mais nous avons jeté notre dévolu sur le trapèze volant puisque cette discipline nous était déjà familière.

Premier constat : même si le trapèze volant est accessible à tous, il n’est pas tendre pour le corps. D’abord, il faut enfiler la ceinture qui comprime les côtes – mais on la préfère plus serrée que moins ! Ensuite, on doit monter l’échelle étroite qui fait mal aux pieds, puis combattre un léger vertige une fois en haut. Et on n’est pas au bout de ses peines, car là vient le point culminant de l’expérience : s’élancer dans le vide, ce qui déclenche inévitablement une décharge d’adrénaline. C’est à ce moment précis qu’on se souvient pourquoi on est là, et qu’on oublie tous les petits inconforts… jusqu’au lendemain matin, où on se découvre d’impressionnants bleus un peu partout !

Il reste que le trapèze volant mérite largement l’appellation de sport. Car contrairement au gymnase, où on arrête de soulever des poids lorsqu’on n’en peut plus, ici on s’agrippe à la barre comme si sa vie en dépendait. On se découvre donc une force insoupçonnée ! Conclusion : le trapèze donne des ailes, littéralement.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.