Bilan de l'année

Nos bonnets d’âne de 2017

La grande roue du sport n’arrête jamais de tourner. Mais dans ce flot incessant de victoires et de défaites, de réussites et de déconvenues, des gens et des organisations marquent notre imaginaire pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Nos journalistes distribuent leurs bonnets d’âne pour l’année 2017. 

Bilan de l'année

La FIFA et le Qatar

L’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar restera comme l’un des grands symboles d’une FIFA rongée par la corruption. Depuis ce jour de décembre 2010, les controverses se sont succédé : l’achat de voix lors du scrutin, le climat incompatible avec la compétition, les conditions de travail sur les chantiers de construction… Jusqu’ici, la FIFA n’a jamais imaginé remettre en cause l’organisation de ce Mondial. La situation géopolitique pourrait-elle changer la donne ? Soumis à un blocus depuis plusieurs mois, le Qatar voit les coûts et les délais de construction augmenter. La FIFA réfléchirait ainsi à un plan B si la situation devait perdurer. L’occasion est belle de reprendre du début un processus vicié depuis le commencement.

— Pascal Milano

Bilan de l'année

Les Penguins de Pittsburgh

Cela restera un des moments les plus pitoyables de l’année sur la scène sportive. Un dimanche matin de septembre, alors que des vedettes de la NBA et de la NFL se solidarisaient pour marquer leur opposition à Donald Trump, qui venait d’attaquer et d’insulter les athlètes défendant la justice sociale, les Penguins de Pittsburgh ont annoncé qu’ils acceptaient avec plaisir l’invitation de visiter la Maison-Blanche pour souligner leur conquête de la Coupe Stanley. Au plus fort de la tempête, les Penguins ont ainsi montré leurs vraies couleurs. Ils ont abandonné leurs collègues des autres sports et fait preuve d’une absence complète de sensibilité. — Philippe Cantin

Bilan de l'année

Les entraîneurs des Falcons d’Atlanta

Du monde déplorable, il y en a eu pas mal dans l’univers sportif de 2017, mais bien en haut de la liste, il faut placer le personnel d’entraîneurs des Falcons d’Atlanta au grand complet. Ce que ces gens-là ont fait à la ville d’Atlanta est presque criminel. En plein Super Bowl, avec une avance de 16 points et avec seulement 8 min 31 s à jouer au tableau, les entraîneurs des Falcons, et principalement le coordonnateur offensif Kyle Shanahan, ont tenté de révolutionner le football à grands coups de décisions renversantes. Sauf que ça s’est reviré contre leurs propres joueurs, qui ont dû regarder les Patriots sortir du terrain en champions. Il fallait un impressionnant mélange d’arrogance et d’incompétence pour permettre une remontée de 16 points comme ça en fin de match, et les Falcons ont réussi. Bravo. Vraiment.

— Richard Labbé

Bilan de l'année

Les agresseurs sexuels 

Le sport est parfois le théâtre d’horribles histoires. En décembre, l’ex-entraîneur Bertrand Charest a été condamné à 12 ans de prison pour des crimes sexuels commis sur neuf skieuses. Plus tôt cette année, le médecin de l’équipe américaine de gymnastique, Larry Nassar, a été accusé d’agressions sexuelles sur 125 athlètes. Il risque la prison à vie. Il vient d’être condamné à 60 ans de prison pour possession de matériel de pornographie juvénile. À Montréal, d’anciennes gymnastes ont déclaré à Radio-Canada Sports qu’elles avaient été victimes d’abus sexuels de la part de l’entraîneur Michel Arsenault, suspendu depuis. La pointe de l’iceberg ? Un point positif : les victimes qui osent dénoncer sont aujourd’hui entendues.

— Sophie Allard

Bilan de l'année

Adonis Stevenson

Le monde de la boxe québécoise a parfois l’allure d’un cirque, avec au centre de la scène les tractations pour le combat entre Adonis Stevenson et Eleider Álvarez. « Storm » est devenu aspirant obligatoire au titre WBC des mi-lourds en novembre 2015 après avoir battu Isaac Chilemba. Depuis, il a défendu son privilège d’aspirant obligatoire en battant notamment Lucian Bute et Jean Pascal. Le choc pour le titre approchait, documents signés à l’appui, mais voilà, Stevenson ne trouve plus Álvarez « assez vendeur ». Il continue de laisser miroiter de grands adversaires comme Sergey Kovalev, Andre Ward (aujourd’hui à la retraite) ou Badou Jack, mais se retrouve devant des rivaux sans envergure. Il n’a boxé que 9 rounds en plus de 2 ans, sans souffrir. Et il évite quiconque est aspirant obligatoire à son titre depuis 4 ans. Assez, c’est assez.

— Jean-François Tremblay

Bilan de l'année

Les Alouettes de Montréal

On hésitait entre la famille Wetenhall et le directeur général Kavis Reed. Allons-y finalement pour l’organisation en général, qui n’en finit plus de péricliter. Ça ne tourne pas rond depuis le départ de Marc Trestman au terme de la saison 2012. Mais ça prend vraiment une organisation toute « croche » pour rater les éliminatoires trois années de suite dans une ligue où six des neuf équipes y accèdent. Et rien n’exclut qu’ils les ratent pour la quatrième saison de suite, en 2018. Les Alouettes n’y pouvaient rien quand ils ont perdu Anthony Calvillo (retraite) et Marc Trestman (NFL). Mais perdre Jim Popp, qui se fait aussitôt embaucher par un rival de division et qui attire aussitôt le meilleur entraîneur-chef disponible (Trestman) ? Voilà une erreur qui pourrait hanter l’équipe pendant des années.

— Guillaume Lefrançois

Bilan de l'année

Les commissaires au Tour de France

Imaginez si Sidney Crosby s’était fait suspendre après le premier match des séries pour un coup discutable sans être entendu par le préfet de discipline. C’est à peu près ce que Peter Sagan a vécu au dernier Tour de France. Le champion mondial slovaque a été exclu par le jury des commissaires après la quatrième étape pour avoir levé le coude et projeté Mark Cavendish dans une barrière lors de l’emballage final. En décembre, l’Union cycliste internationale a absous Sagan de tout geste intentionnel. Mention honorable au principal intéressé, qui s’était défendu, mais avait accepté la sanction originale avec classe.

— Simon Drouin

Bilan de l'année

Les Browns de Cleveland 

Les Browns croyaient pouvoir révolutionner le monde du football professionnel en construisant leur équipe avec de l’analyse statistique. Ils ont plutôt perdu 27 matchs sur 28 avant que Sashi Brown, un avocat de formation, ne se fasse montrer la sortie au grand soulagement des partisans du club, qui n’ont toujours pas eu la chance de savourer une victoire cette saison. John Dorsey aura la mission de remettre de l’ordre dans ce fouillis. L’ancien DG des Chiefs de Kansas City a rapidement fait savoir que les Browns reviendraient à une formule de recrutement plus traditionnelle. Autrement dit, qu’ils regarderaient le jeu plutôt que des tableaux de statistiques. Excellente idée. — Miguel Bujold

Bilan de l'année

Eugenie Bouchard 

Encore une fois cette année, Eugenie Bouchard a surtout fait parler d’elle dans les réseaux sociaux… et pas pour ses performances sur les courts. Descendue au 82e rang du classement mondial (elle a été 5e en 2014), la joueuse de 23 ans pourrait sortir du top 100 dans quelques semaines à moins qu’elle ne signe un improbable exploit au début de la saison 2018. Et n’oublions pas qu’elle devra témoigner en cour à New York, en février, dans son procès contre l’Association américaine de tennis (USTA). Difficile de croire qu’elle a vraiment la tête au tennis. — Michel Marois

Bilan de l'année

La LNH dans le dossier olympique

Les joueurs en rêvaient pourtant. Mais en avril, la Ligue nationale de hockey l’annonçait officiellement : elle n’allait pas observer de trêve pendant la saison pour permettre à ses joueurs de prendre part aux Jeux de PyeongChang. Gary Bettman ripostait ainsi entre autres à une décision du Comité international olympique de cesser de payer le déplacement, l’hébergement et les assurances des hockeyeurs. Le prix des assurances à Sotchi avait coûté au CIO plus de 7 millions, selon le New York Times. La LNH craignait aussi les blessures susceptibles de survenir durant ce tournoi, à quelques mois des séries. Sans compter le décalage horaire avec la Corée du Sud et le long déplacement en pleine saison. Dommage, très dommage…

— Mathias Brunet

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.