Bilan de santé des Québécois

Alerte à la sédentarité, à l’obésité et à la détresse psychologique

Le bilan de santé des Québécois, publié hier par l’Institut de la statistique du Québec*, n’est pas particulièrement reluisant. La sédentarité continue d’être très présente, il y a plus de personnes obèses qu’avant et la détresse psychologique est très élevée. Si le tabagisme est en baisse, le nombre de consommateurs de drogues, lui, est en hausse. Faits saillants.

ACTIVITÉ PHYSIQUE

Cinq Québécois sur 10 de 15 ans et plus atteignent le niveau minimal d’activité physique recommandé, mais 30 % des répondants admettent être sédentaires. Cette proportion de personnes sédentaires est même de 22 % chez les 15 à 24 ans. Les femmes, de même que les personnes peu scolarisées ou à faible revenu, sont plus enclines à être sédentaires.

BOISSONS SUCRÉES ET ÉNERGISANTES

Le cinquième (19 %) de la population québécoise de 15 ans et plus consomme des boissons sucrées ou énergisantes quotidiennement. Les hommes sont proportionnellement plus nombreux que les femmes à en consommer (24 % contre 14 %). Elles sont aussi plus répandues chez les jeunes de 15 à 24 ans, qui sont 23,3 % à dire qu’ils en boivent au moins une fois par jour.

OBÉSITÉ

Un Québécois sur cinq (19 %) est obèse, ce qui représente une augmentation de 3 % depuis 2008. L’augmentation de l’obésité depuis 2008 est perceptible tant chez les hommes que chez les femmes. La plus forte proportion de personnes obèses est observée chez les 45-64 ans. Le problème est moins prévalent chez les diplômés universitaires que chez les personnes moins scolarisées.

En 2014-2015, plus d’un Québécois sur cinq a essayé de perdre du poids dans les six mois qui ont précédé l’enquête, et c’est le cas d’environ une femme sur trois de 25 à 44 ans.

Enfin, près d’un Québécois sur 10 ayant tenté de perdre du poids ou de le maintenir a eu recours souvent à au moins une des méthodes potentiellement dangereuses.

TABAGISME

En 2014-2015, 19 % des Québécois fument la cigarette (comparativement à 24 % en 2008). Cette habitude est en baisse chez les hommes, chez les femmes et chez tous les groupes d’âge, à l’exception des 65 ans et plus. Les Québécois à faible revenu fument davantage que les mieux nantis.

DROGUE

En 2014-2015, 17 % des Québécois de 15 ans et plus ont déclaré avoir consommé de la drogue au cours des 12 derniers mois. Cette proportion était de 13 % en 2008. La consommation de drogues diminue avec l’âge, passant de 40 % chez les 15 à 24 ans à 1,9 % chez les 65 ans et plus.

La consommation de cannabis – de loin la drogue la plus consommée – est passée de 12 % en 2008 à 15 % en 2014-2015. Le cannabis est particulièrement prisé par les jeunes de 15 à 24 ans et par les détenteurs d’un diplôme d’études secondaires ou d’études collégiales.

SANTÉ MENTALE

La quasi-totalité de la population québécoise de 15 ans et plus se dit satisfaite de sa vie sociale (environ 47 % des sondés se disent très satisfaits et 47 % plutôt satisfaits).

Surprise ! Les personnes âgées de 65 ans et plus se disent particulièrement bien entourées : elles sont 58 % à se déclarer très satisfaites de leur vie sociale.

Si les Québécois sont contents de leur entourage, ils sont néanmoins très anxieux. Pas moins de 36 % des jeunes de 15 à 24 ans et pas moins de 45 % des femmes de cet âge atteignent le niveau élevé de l’échelle de détresse psychologique de l’enquête. Avec l’âge vient la sérénité pour beaucoup de gens : à 65 ans et plus, ils sont 22 % à se situer à ce niveau de détresse.

Enfin, 2,8 % des répondants ont eu des idées suicidaires sérieuses au cours de la dernière année.

* Ce bilan a été réalisé auprès de 45 760 Québécois de 15 ans et plus, ce qui correspond à un taux de réponse pondéré de 61 %. La collecte de données s’est effectuée par interview téléphonique assistée par ordinateur ou par auto-interview par ordinateur.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.