Le blues de fin d’été

La fête est terminée. C’est vrai autant à Rio qu’au stade Saputo. Et même s’ils ne sont pas médaillés, on va quand même se concentrer sur les joueurs du bleu-blanc-noir, qui, contrairement à bien des Cariocas, ne conserveront pas d’heureux souvenirs de la dernière quinzaine en ce début de semaine de gueule de bois. La bonne nouvelle pour le onze montréalais de Mauro Biello, c’est qu’on n’aura pas à attendre la prochaine année bissextile avant d’obtenir une chance de se rattraper.

Le 0-3 du dernier match contre Chicago fait encore mal. À tel point qu’on ne s’est pas gêné pour parler de catastrophe et remettre en question tout ce que l’Impact avait montré sur le terrain jusqu’à maintenant cette saison.

Il est vrai que, dans le monde du sport, on se plaît à dire qu’une équipe n’est aussi bonne que le dernier match qu’elle a disputé – je le répète moi-même souvent à mes U12, en espérant (vainement) que ces paroles préviennent toute forme de relâchement.

Or, n’allez pas leur lire le passage qui suit, mais ce dicton, j’y crois à moitié. Ainsi, malgré l’humiliation subie par les Montréalais samedi dernier et la colère suscitée dans les gradins, je ne suis pas d’avis qu’il faille pour autant renvoyer l’entraîneur, le gardien, les défenseurs et les milieux de terrain. Et au risque de me faire questionner sur mon autorité, sachez que je ne mettrais pas non plus sur le banc les joueurs désignés.

Quelques changements sont à prévoir dans le onze partant, certes, mais mes années au bleu-blanc-noir m’ont appris à me méfier des réactions trop intempestives à forte dose d’émotivité. Il est possible – voire souhaitable – que certaines poubelles du vestiaire montréalais aient été renversées depuis le match contre le Fire, mais l’Impact doit faire preuve de calme et de sobriété dans sa gestion de la situation… À tout le moins jusqu’à demain en fin de soirée.

UN SERMON

Mauro Biello doit donc méditer sur le message qu’il désire faire passer. Depuis le retour de Bernardello (et le départ d’Alexander), l’entraîneur montréalais jongle avec sa formation tactique sans trouver le système qui optimise le rendement de ses protégés.

Or, même si plusieurs détails restent à clarifier sur le positionnement, vu le manque d’effort des siens samedi, il paraît plus urgent de ranger le tableau et de préparer un sermon en vue du match de demain.

Un sermon sur le respect, celui de l’adversaire, des coéquipiers sur le banc et des jeunes issus de l’Académie qui rongent leur frein en coulisse – en passant, les espoirs du FC Montréal ont gagné leur troisième match de suite dimanche après-midi. Mais revenons au respect : le respect de soi-même, de la réputation des joueurs et, finalement, d’un public ayant encore une fois rempli le stade samedi. Ça fait beaucoup de choses à prendre en considération. Mais Biello connaît cette situation, il l’a vécue lui-même en tant que joueur.

Un sermon, donc, pour rappeler que, même en MLS, le talent ne suffit pas à gagner en l’absence d’effort. Enfin, pas besoin de jouer les prédicateurs, juste un rappel que l’été est presque fini et qu’on aimerait bien retrouver des sourires sur les visages de Ciman, Drogba et Piatti.

Oui, elle a été dure à digérer, cette déconfiture contre Chicago. Peut-être faut-il rappeler que les meneurs actuels des deux sections de Ligue majeure ont eux-mêmes connu des défaites cuisantes en cours d’année : le FC Dallas deux fois par 5-0 et le NYCFC, 7-1 contre les Red Bulls. Ça arrive et ça se corrige. Sachez toutefois qu’Andrea Pirlo n’a pas accéléré son petit trot dans le petit périmètre qu’il patrouille au champ centre du Yankees Stadium.

On peut souhaiter un électrochoc, mais qu’on le veuille ou non, l’édition 2016 de l’Impact vaincra ou périra en fonction du rendement de ses trois étoiles MLS.

En fait, le défi de Biello, c’est de sortir son groupe de son blues de fin d’été. Oui, c’était bien plaisant, le Real Madrid et l’AS Roma, mais que voulez-vous, c’est sur D.C. United qu’il faut maintenant se concentrer.