Politique

Legault a trouvé son potentiel ministre des Finances

QUÉBEC — François Legault a trouvé son ministre des Finances. Après une longue carrière à la Banque Nationale, Eric Girard sera candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ). Le chef caquiste va en faire l’annonce aujourd’hui à Boisbriand.

La Presse avait déjà évoqué, à la fin du mois de janvier, que MM. Legault et Girard étaient en discussion à propos d’une possible candidature. M. Girard est depuis 2011 trésorier de la Banque Nationale, responsable d’une équipe de 50 spécialistes qui gèrent les 250 milliards  de la banque. Il travaille à la Banque Nationale depuis 1994 comme spécialiste des obligations du gouvernement fédéral ; il avait travaillé auparavant à la Banque du Canada.

Dans l’entourage du chef caquiste, on ne cache pas que François Legault est particulièrement heureux de cette prise ; le profil de M. Girard est taillé sur mesure pour le poste de ministre des Finances, confie-t-on.

Natif de Sept-Îles, M. Girard a grandi à Québec, mais a fait ses études en économie à Montréal, à McGill, puis à l’Université du Québec à Montréal pour la maîtrise. Sous le régime Charest, il a contribué régulièrement à la caisse du Parti libéral du Québec (PLQ), toujours pour appuyer les campagnes de financement de son ancien professeur de maîtrise Alain Paquet, député libéral de Laval-des-Rapides.

Cette semaine, le nouveau président de la campagne électorale du PLQ, Alexandre Taillefer, se trouvait dans l’embarras pour avoir contribué au financement de la course à la direction du péquiste Jean-François Lisée et de la caquiste Chantal Soucy, candidate dans Saint-Hyacinthe en 2014.

L’intérêt de M. Girard pour la vie publique n’est pas apparu avec la montée de la CAQ dans la faveur publique. En 2015, il avait pris neuf mois de congé de la banque pour se porter candidat à l’élection fédérale. Candidat de Stephen Harper dans Lac-Saint-Louis, M. Girard avait terminé deuxième, mais très loin derrière le candidat libéral.

Le banquier aurait souhaité la circonscription de Pointe-aux-Trembles, comme il habite dans l’île de Montréal, mais chez François Legault, on lui a fait savoir qu’il était réservé ; l’ex-élue municipale Chantal Rouleau y portera les couleurs de la CAQ.

Les chances sont meilleures pour l’élection du 1er octobre. La CAQ lui a donné la circonscription de Groulx, où le caquiste Claude Surprenant avait été élu en 2014. M. Surprenant a été écarté du caucus de la CAQ pour des irrégularités administratives, constatées aussi par le commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale.

En 2014, la CAQ l’avait emporté dans Groulx, mais la course s’était conclue dans un mouchoir de poche, les trois principaux candidats récoltant chacun 30 % des voix. M. Surprenant n’avait eu qu’une majorité de 256 voix, avec 30,8 % des suffrages, sur la candidate libérale avantageusement connue dans la région, Vicki Emard (30,24 %). Figure d’affiche des « carrés rouges », Martine Desjardins, pour le Parti québécois, avait obtenu 30 % des suffrages.

Une cascade d’annonces

Depuis des semaines, François Legault aligne les annonces de candidats dans le but évident de casser la perception que son équipe n’a pas la trempe nécessaire pour former un gouvernement.

Outre Mme Rouleau, une rescapée de l’équipe Coderre, populaire dans Pointe-aux-Trembles, il a continué d’abattre ses cartes. Vendredi, il a confirmé l’arrivée de Marguerite Blais, ex-ministre libérale, comme candidate dans la circonscription de Prévost. Plus tôt, c’était Sonia LeBel, ex-procureure en chef de la commission Charbonneau, candidate dans Champlain. Caroline Proulx, animatrice et femme de radio, sera candidate de la CAQ dans Berthier. Et à venir, la candidature du Dr Lionel Carmant, pédiatre à Sainte-Justine, dans Taillon ou Marie-Victorin.

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