Éducation

Que faire avec un mauvais bulletin ?

C’est le temps du premier bulletin de l’année scolaire. On a vu les résultats des premiers travaux et examens, mais c’est tout de même le premier indice global des forces et des faiblesses de nos enfants. Que faire si notre fille ou notre fils éprouve des difficultés ? S’il est déjà en échec en français ou en mathématiques ? Deux orthopédagogues suggèrent des pistes d’action.

Prendre du recul

Année après année, Jérôme Pinard, directeur des services de rééducation au CERC, le constate : le téléphone sonne beaucoup en novembre. « On a aussi beaucoup d’appels après le deuxième bulletin, mais dans ces cas-là, on sait qu’il s’agit d’un élève qui était limite au premier », remarque par ailleurs l’orthopédagogue. Il invite d’abord les parents à prendre du recul pour analyser la situation et à évaluer le contexte propre à l’élève. Les parents viennent-ils de se séparer ? L’enfant a-t-il des problèmes avec ses amis ? Ses difficultés sont-elles nouvelles ou existaient-elles déjà auparavant ?

Consulter l’enseignant

Qui consulter ? Notre enfant, d’abord. Magalie Rivest, vice-présidente de l’Association des orthopédagogues du Québec, invite les parents à s’adresser à une autre source inestimable : l’enseignante ou l’enseignant. On peut lui demander des précisions au sujet des apprentissages de son enfant et des suggestions. « C’est une mine d’informations », dit-elle. L’enseignante ou l’enseignant est aussi bien placé pour expliquer les ressources offertes à l’école ou les stratégies à adopter : récupération, aide aux devoirs, exercices supplémentaires à faire, etc. « Il faut clarifier la difficulté et le soutien qu’on peut offrir comme parent », insiste Magalie Rivest, qui précise qu’un enfant peut être en progression et tout de même avoir une mauvaise note à son bulletin.

Une difficulté nouvelle ?

Jérôme Pinard estime qu’il n’y a pas de quoi s’affoler si un enfant vient de vivre la séparation de ses parents et qu’il a 10 points de moins que d’habitude sur son bulletin. « Il y a aussi beaucoup d’élèves du secondaire qui ont des problèmes d’organisation », dit-il. Magalie Rivest croit aussi qu’une difficulté peut en effet être situationnelle. En ouvrant le dialogue avec son enfant, on peut aussi se rendre compte qu’il n’a simplement pas saisi une notion capitale en mathématiques, par exemple, et cibler cette difficulté. « Je vois des élèves de secondaire 3 qui ont encore des problèmes avec les fractions », dit Jérôme Pinard. Pour revoir une notion comme celle-là ou réviser l’algèbre, un tuteur compétent peut faire l’affaire, selon lui. « Ce que je recommande beaucoup, précise-t-il, c’est d’aller vers des étudiants en mathématiques ou des enseignants en mathématiques. »

Si les problèmes sont récurrents

« Si l’enfant a des difficultés en mathématiques depuis deux ans, qu’il a tout juste passé l’année précédente, il y a probablement des processus qui ne sont pas bien acquis. Je conseillerais fortement de voir un orthopédagogue », analyse par ailleurs Jérôme Pinard. Magalie Rivest est d’accord : « Si vous voulez comprendre pourquoi votre enfant ne comprend pas, mieux vaut se tourner vers un orthopédagogue, dit-elle. Il va pouvoir cerner la difficulté et donner des stratégies. » Le cas échéant, l’orthopédagogue pourra recommander un suivi en orthopédagogie, la consultation d’un orthophoniste pour les difficultés de langage ou le recours à un tuteur pour de la récupération avec une approche personnalisée.

L’enjeu de la lecture

« L’une des choses qu’il faut considérer, c’est la lecture, parce qu’elle sert dans l’ensemble des matières. On dit souvent que, en première et en deuxième année, on apprend à lire. À partir de la troisième, on apprend par la lecture. On voit souvent des répercussions [des problèmes de lecture] dans les autres matières », souligne Magalie Rivest. Des difficultés en univers social (histoire, géographie, etc.), par exemple, peuvent en effet provenir de problèmes de compréhension de texte ou en écriture, selon Jérôme Pinard. Inciter son enfant à lire dans ses temps libres est un geste qui peut avoir un impact favorable sur sa réussite scolaire. « La lecture, ça peut passer par la bande dessinée ou des romans de toutes sortes », fait-il valoir.

Des outils faciles d’accès

On ne sait pas toujours expliquer à ses enfants ce qu’ils comprennent mal. Pour avoir du soutien, on peut se tourner vers Alloprof, plateforme qui offre à la fois des exercices et du soutien téléphonique ou en ligne. « Une ressource incontournable », dit Magalie Rivest, que l’élève soit au primaire ou au secondaire. Elle cite aussi ABRACADABRA, qui conseille les parents d’enfants de maternelle ou du début du primaire. Jérôme Pinard souligne qu’il existe aussi une panoplie de sites, de jeux ou d’applications qui peuvent notamment aider à réviser et à améliorer les performances en mathématiques, dont Netmath, Fin lapin (jeu sur Alloprof) ou encore Slice Fractions. Allô Prof et ABRACADRABRA offrent aussi des sections ou services spécifiquement destinés aux parents.

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