EN BREF

Le pays des valeurs

François Legault voudrait que les nouveaux arrivants passent un test des valeurs pour voir s’ils respectent nos valeurs, dont l’égalité hommes femmes. On devrait commencer par faire passer le test aux Québécois d’origine. Je suis convaincu que plusieurs ne le réussiraient pas. Devrions-nous alors les expatrier ?

– Gilbert Duplessis

RÉFLEXION

Pourquoi aller à l’école ?

Selon mes calculs, j’en suis maintenant à 16 années d’études. Deux mille quatre cent soixante jours assise sur les bancs d’école. Douze mille trois cents heures à écouter un enseignant me parler d’histoire, de grammaire, de Pythagore, de Platon, de moles, de psychologie, de comptabilité et j’en passe. Tous des sujets pertinents, j’en conviens, mais qui ne me passionnent pas plus que ça.

Plusieurs fois, j’imagine que je ne suis pas la seule, je me suis demandé : « Pourquoi ? » Pourquoi continuer à étudier toutes ces matières, faire mes exercices, mes leçons, mes dissertations, mes oraux, mes travaux ? Ce n’est que récemment que j’ai vraiment réfléchi à la réponse.

Aujourd’hui, je regarde derrière moi et je réalise qu’à 20 ans, j’en ai fait du chemin ! J’ai déjà beaucoup de bagages dans ma valise. Évidemment, je ne peux pas vous expliquer mot à mot la Loi de Newton, vous réciter les définitions des concepts de sociologie ou encore, je n’utilise pas les exposants quotidiennement. Cela dit, toutes ces notions, sans trop que je m’en rende compte, ont contribué à forger ma pensée.

Nous pouvons voir la pyramide scolaire comme la construction d’une maison.

Au primaire, nous apprenons la base : lire, écrire, compter, etc. Le secondaire lui, nous donne les outils afin de pouvoir analyser plus rapidement, être en mesure d’argumenter plus solidement et interpréter plus rationnellement. Au cégep, on peaufine nos sciences et on acquiert de multiples connaissances générales. Finalement, les études supérieures nous permettent de raffiner nos savoirs et les approfondir dans des sujets plus concrets et précis. Plus on étudie, plus notre maison sera solide. Chaque étape est cruciale. Une maison plus stable offre de plus grandes chances d’affronter une tempête, un ouragan. Dans cette analogie, nous pouvons voir la tempête comme plusieurs obstacles.

Une éducation solide aide à éviter les abus de l’État, du gouvernement ; privilégie les relations saines et égales en milieu de travail comme dans la vie de tous les jours ; aide à se sortir d’une crise économique ; évite de se faire prendre dans des magouilles, de se faire exploiter ; bref, plus c’est solide, plus les risques de se retrouver dépourvu sont minces. Grâce à une bonne éducation, en cas de tempête ravageuse, il sera beaucoup plus facile de s’en sortir.

Je cherche, de cette comparaison, à démontrer que l’apprentissage de tous les concepts, autant ceux à peine effleurés que ceux plus approfondis, permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Chaque vis est essentielle.

Sans qu’on le réalise vraiment, de la petite école aux études supérieures, nous développons des compétences innombrables dans plusieurs domaines nous permettant d’être plus allumés et plus critiques par rapport aux divers éléments. Une bonne formation a également tendance à réduire les jugements. Une personne qui comprend et qui est capable de se faire comprendre évite souvent des conflits et adversités découlant de l’ignorance ou de l’incompréhension.

Finalement, la raison pour laquelle la majorité d’entre nous sommes à l’école vise à se diriger vers un avenir meilleur dans l’espoir d’exercer, un jour, un métier qui nous passionne.

De ce court texte, j’espère encourager ceux qui songent à abandonner et qui ne comprennent pas à quoi ça sert de continuer à ne pas lâcher. J’espère influencer la décision, ne serait-ce que d’une seule personne qui lira ce texte un bon dimanche matin. Finalement, je souhaite rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour fignoler sa maison et que si vous avez envie de pleurer par moments, rappelez vous que vous n’êtes jamais seul.

On ne pourra jamais assez le répéter, même si j’ai souvent pensé le contraire : nous avons une chance inouïe, ici au Canada, de pouvoir, tous sans exception, avoir accès à une panoplie d’outils dans le but de construire une maison des plus solides au monde.

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