TÉLÉVISION
Trentenaires en quête de bonheur
La Presse
« Je suis née dans le Bas-du-Fleuve, j’ai grandi à Québec et j’ai vécu beaucoup de désillusions quand je me suis retrouvée seule à Montréal pour débuter ma vie d’adulte.
, c’est un projet que je porte en moi depuis longtemps. J’ai 33 ans et j’ai envie de parler des filles de ma génération, car je trouve que les gens sont insensibles à nos problèmes. Ce n’est pas ; j’y pensais bien avant que cette série existe. C’est autre chose. »« On vit des relations amoureuses difficiles, de l’insécurité financière, et on a de la misère à trouver notre place. On est devant tellement de choix, mais personne n’est capable de nous dire lequel va nous rendre heureuse. Et puis on s’est fait dire qu’on était l’égale de l’homme, mais, quand t’arrives dans la vie, tu réalises qu’il y a encore un double standard, du sexisme. »
« Souvent, dans les téléséries, quand une fille éprouve de la détresse psychologique, elle est névrosée, elle est folle et on va en rire. Moi, je voulais plonger dans la souffrance, montrer de la solitude féminine, déconstruire le mythe des filles entourées de la gang de filles. […]
, c’est un clin d’œil à Simone de Beauvoir, presque un hommage. Oui, c’est une série féministe, même si les propos de la série ne le sont pas toujours. »« Si je produis une série, c’est parce que je la regarderais. Je ne veux pas que ce soit trop girly. Ricardo et moi, on ne veut pas que le propos des filles soit trop appuyé, que les personnages aient les baguettes en l’air. On voulait donner à cette série de filles un ton de “série de gars”. »
« La facture de la série sera très urbaine – BIXI, textos, Instagram – mais très accessible. On ne rebutera pas les gens des régions ; ils s’y retrouveront, car plusieurs personnages ont quitté leur coin de pays pour s’installer dans la grande ville. »
« Je suis d’accord avec tout le débat sur le féminisme et avec le fait qu’il reste beaucoup de choses à faire pour atteindre l’égalité. Je comprends l’objectif, mais je ne comprends pas que le gars soit le méchant dans l’équation. Cela dit,
présente avant tout un point de vue féminin. On montre des filles qui ne savent plus pourquoi elles font les choix qu’elles font : pour leur mère, la société, leur chum ? […] Ce que j’ai appris sur les filles ? Leur désarroi. Je ne savais pas que leur vide existentiel était si fort. Elles ont l’air si parfaites de l’extérieur. »«
m’a été présentée comme une comédie, mais moi, c’est la trame dramatique des personnages qui m’intéressait. C’est le côté pas drôle qui m’a plu. Il y a de l’humour, évidemment. Jusqu’ici, on a tourné la moitié de la première saison et je pense qu’on est allés chercher quelque chose de touchant, plus que je ne l’aurais cru. »« C’est la fois dans ma vie où il y a le plus grand écart entre ce que je suis dans la vie et ce que je tourne. En même temps, je réalise que les filles ne sont pas si différentes des gars qu’on voudrait nous le faire croire. On nous présente tellement des clichés dans la vie. Quand tu travailles sur un truc comme ça, tu réalises que les filles sont plus proches de toi que tu ne le pensais. »
« Je n’ai jamais travaillé comme ça avant : je tourne caméra à l’épaule, sans équipement de mouvement. C’est aussi la première fois que je tourne un projet d’envergure avec “une” directrice photo, Geneviève Perron. C’est très beau, ce qu’elle fait. Le ton de la série me ressemble, mais le look sera différent de ce que j’ai l’habitude de faire. »