Entrevue avec David Savard

La passion de Tortorella

L’arrivée de John Tortorella à Columbus a eu un effet positif immédiat sur les Blue Jackets.

Après avoir perdu ses sept premiers matchs, l’équipe a gagné quatre de ses six derniers et reprend déjà tranquillement sa position dans la course pour une place en séries.

Tortorella a de nouveaux fans dans le vestiaire des Blue Jackets, dont le défenseur québécois David Savard.

« La passion de Torts [Tortorella] est contagieuse, confie Savard au téléphone. Il est allumé derrière le banc. Les gars sont pompés et veulent gagner sa confiance. »

Savard est l’un des plus grands bénéficiaires de l’embauche de Tortorella. Aucun joueur n’est employé plus souvent par le nouvel entraîneur. Son temps d’utilisation est passé de 20 minutes par match sous Todd Richards à 25 min 28 s avec Tortorella.

« Je ne savais pas trop à quoi m’attendre au départ. Ritchie [Todd Richards] me connaissait depuis un bout de temps, il me faisait confiance dans diverses situations. Mais ça va bien jusqu’ici. »

Les Blue Jackets ont accordé 34 buts à leurs sept premiers matchs, mais seulement 16 à leurs 7 derniers.

« Dès le premier meeting avec les joueurs, il a insisté sur l’importance de se trouver une identité, de devenir un club travaillant et difficile à affronter. On joue mieux, sur le plan défensif. Il a mis l’accent là-dessus. Il ne doit rien à personne, alors tout le monde veut gagner du temps d’utilisation. »

— David Savard, défenseur des Blue Jackets

Tortorella n’est pas le tortionnaire décrit dans les médias, affirme Savard. « Nous n’avons pas encore eu de rencontre seul à seul, mais il communique avec nous. Il vient nous voir après les matchs pour discuter de certaines séquences. Parfois, son tempérament fait en sorte qu’il se retrouve dans les nouvelles, mais à la base, c’est un passionné qui veut gagner et nous motiver. Il ne laisse aucun détail au hasard. J’aime son style. On n’a pas encore vécu de léthargie, on verra alors comment ça se passera, mais pour l’instant, tout va super bien. »

DES ENTRAÎNEMENTS PLUS INTENSES

David Savard, 24 ans, fort d’un contrat de 21 millions pour cinq ans signé cet été, a vite remarqué que l’intensité a monté d’un cran lors des entraînements.

« Les séances d’exercices sont plus difficiles. On patine beaucoup plus, il y a moins d’arrêts. C’est rare qu’on nous donne des explications au tableau pendant les entraînements. Les exercices sont expliqués avant dans le vestiaire. Ritchie avait une approche différente. Il sifflait plus souvent, il voulait s’assurer que tout le monde était bien positionné. Torts, lui, veut qu’on joue de façon plus combative, et c’est pourquoi il élève le tempo pendant les entraînements. C’est un peu plus épuisant, mais on aime ça. »

Le leader offensif de l’équipe, Ryan Johansen, ne serait peut-être pas aussi enthousiaste.

Tortorella l’a vite dégommé du premier trio et a affirmé au passage que son centre n’était pas en forme.

Le premier choix des Jackets en 2010 a seulement deux passes en sept matchs depuis l’arrivée de Tortorella. Brandon Dubinsky, le nouveau centre numéro un, a sept points en sept rencontres depuis l’embauche du nouvel entraîneur.

« Dubinsky a déjà joué pour lui, il sait ce que l’entraîneur veut comme intensité et comme plan de match. Ç’a a vraiment aidé. »

— David Savard

Le jeune défenseur Ryan Murray profite lui aussi du changement. Ce deuxième choix au total devant Alex Galchenyuk en 2012 a six points en sept matchs et une fiche de + 5.

David Savard doit probablement passer plus souvent par l’infirmerie pour emprunter des sacs de glace depuis quelques matchs. « Notre style défensif change. Avant, on devait se tasser pour laisser Bob [le gardien Sergei Bobrovsky] voir la rondelle. Maintenant, Torts veut qu’on bloque les tirs. C’est un petit changement, mais je ne suis pas contre. »

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