Incontinence AU masculin

TRUCS ET CONSEILS D’EXPERTS

Qu’il s’agisse de votre voisin, de votre partenaire de tennis ou même de votre patron (qui sait?), aucun homme – peu importe son âge – n’est à l’abri de l’incontinence urinaire. Voici un condensé de renseignements pratiques à propos d’un problème beaucoup plus courant qu’on le pense… qui a plusieurs causes et qui se traite de multiples façons.

Exercices pour l’incontinence : Kegel à la rescousse

Bien connus des femmes enceintes, les exercices de Kegel permettent aussi aux hommes de renforcer et d’apprendre à mieux utiliser leurs muscles du plancher pelvien. Résultat : la vessie se relaxe et l’urètre demeure bien fermé. Ces exercices donnent de meilleurs résultats pour les cas d’incontinence survenant à l’effort, mais comme l’indique la Fondation d’aide aux personnes incontinentes du Canada, tout le monde peut en profiter, même à titre préventif. Une pratique régulière de ces exercices permet souvent de réduire les fuites urinaires au bout de deux à quatre mois et, dans certains cas, elle peut même les éliminer complètement.

Voici comment vous y prendre : 

Trouvez d’abord vos muscles du plancher pelvien : imaginez-vous en train de vous retenir d’uriner, et contractez les muscles que vous utiliseriez. (Attention : ne contractez ni l’abdomen ni les fesses.) Ce faisant, vous verrez bouger et se rétracter la base de votre pénis.

Serrez ces muscles de 5 à 10 secondes en respirant normalement, puis relâchez-les environ 10 secondes.

Répétez cet exercice 12 à 20 fois de suite, et ce, idéalement au moins 5 fois par jour.

Comme n’importe quel muscle, ceux du plancher pelvien doivent être sollicités régulièrement pour demeurer vigoureux. Il faut donc persévérer!

« Rééduquer » la vessie

Il s’agit d’un autre moyen que recommandent médecins et urologues pour réduire les symptômes de l’incontinence urinaire. À la longue, la vessie deviendra moins irritable et pourra retenir de plus grandes quantités d’urine. Les deux méthodes suivantes entraînent des effets notables chez certaines personnes, « surtout celles qui souffrent d’incontinence par impériosité », précise-t-on à la Fondation d’aide aux personnes incontinentes du Canada : 

Allez à la toilette selon un horaire déterminé, en augmentant progressivement le temps entre les visites. On parle alors parfois de « miction minutée ».

Apprenez à éliminer l’envie d’uriner en contractant fortement les muscles du plancher pelvien ou en pensant à autre chose – en comptant à l’envers ou en fredonnant une chanson, par exemple.

Gare aux infectionS!

En plus de s’avérer hautement incommodantes, les fuites urinaires sont susceptibles de générer certains problèmes de peau. « Être constamment mouillé, non seulement ce n’est pas agréable, mais ça augmente le risque de voir apparaître des plaies, des infections à bactéries ou à levures, ou des lésions cutanées – notamment sur le scrotum ou entre les cuisses », explique le Dr Luc Valiquette, urologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Lorsque l’incontinence ne peut être corrigée, des produits comme les culottes protectrices permettent de rester au sec en tout temps.

Pilule du matin, pilule du soir

Certains diurétiques utilisés pour traiter les maladies cardiovasculaires et circulatoires peuvent augmenter le risque d’incontinence. « Il peut être préférable de les prendre en matinée plutôt qu’en soirée », conseille le Dr Valiquette. Par ailleurs, il arrive qu’une opération pour le cancer de la prostate affaiblisse ou endommage les muscles du plancher pelvien, ce qui provoque parfois des fuites urinaires. D’autres causes, comme le diabète, peuvent modifier le contrôle des urines. En cas de doute, parlez-en à votre médecin ou à un urologue.

Le juste milieu

Tous les spécialistes le diront : il est exigeant et souvent inutile d’uriner souvent juste « au cas où », et il n’est certainement pas recommandé de se retenir trop longtemps, car cela peut être dommageable à long terme pour la vessie.

2 ou 3 fois par jour

La fréquence à laquelle il est recommandé de changer de produit contre l’incontinence (culotte protectrice, coquille ou coussinet absorbant) est très variable et dépend de l’importance de la fuite. Vous devez le faire plus souvent? Il serait alors avisé de considérer un niveau de protection plus élevé.

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