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Accusations criminelles possibles contre quatre chauffeurs Uber

La tension entre les chauffeurs Uber et les enquêteurs du Bureau du taxi est de plus en plus palpable dans les rues de Montréal. Quatre chauffeurs de la multinationale ont été arrêtés et emmenés au poste de police dans la nuit de mercredi à hier, après avoir encerclé deux enquêteurs qui venaient d’arrêter un de leurs confrères.

Les quatre hommes, âgés de 23 à 58 ans, pourraient faire face à des accusations de harcèlement criminel et d’intimidation envers le personnel du système judiciaire, a appris La Presse. Les enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont recommandé ces deux chefs d’accusation pour chacun des quatre hommes et transmis les dossiers au procureur de la Couronne hier.

Selon nos informations, deux enquêteurs du Bureau du taxi venaient d’arrêter un chauffeur Uber à l’intersection du boulevard Saint-Laurent et de la rue des Pins, vers 1 h du matin jeudi, lorsqu’ils ont été encerclés par une dizaine de chauffeurs Uber. « Les personnes se sont senties menacées et ont demandé l’aide des policiers », a précisé Benoit Boisselle, porte-parole du SPVM. « Il y avait une dizaine de personnes impliquées lorsque les policiers sont arrivés, mais il n’y a eu que quatre arrestations. » 

Les quatre chauffeurs d’Uber ont été emmenés au centre opérationnel après l’incident. Il a été impossible de savoir hier soir s’ils étaient toujours détenus.

L’organisme de contrôle de l’industrie du taxi, qui continue de considérer le service UberX comme illégal tant que le projet-pilote annoncé par le gouvernement ne sera pas en vigueur, a saisi une centaine de voitures de chauffeurs Uber depuis l’annonce de l’entente entre Québec et Uber, le 8 septembre. Les chauffeurs fautifs écopent alors d’amendes allant jusqu’à 7500 $. « Nous constatons qu’il y a un manque d’information chez les chauffeurs d’Uber, qui croient qu’ils font du transport en toute légalité alors que ce n’est pas le cas », a commenté la porte-parole du Bureau du taxi, Marie-Hélène Giguère.

« IL Y A BEAUCOUP DE FRUSTRATION »

Uber, qui a assuré par communiqué à ses chauffeurs que l’entente conclue avec Québec avait régularisé leur situation, a affirmé hier ne pas être au courant de ces événements.

Selon Edward, un chauffeur Uber qui a eu vent de l’intervention d’hier, les relations avec les enquêteurs du Bureau du taxi s’enveniment d’une semaine à l’autre sur le terrain. « Des chauffeurs s’organisent sur un groupe WhatsApp [plateforme de discussion sur téléphone intelligent] et certains s’arrangent pour narguer les enquêteurs du Bureau du taxi. Il y a beaucoup de frustration », a-t-il indiqué.

En date d’hier, le gouvernement Couillard n’avait toujours pas publié l’arrêté ministériel qui permettra à Uber de participer, au terme d’une période de 15 jours, à un projet-pilote d’une durée d’un an.

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