Antoine Duchesne

Le Tour de Suisse en tête

Antoine Duchesne est allé rouler une dernière fois dans la région de Bordeaux hier matin. À son retour, il a rempli l’auto et mis le cap sur Saint-Restitut, sa base d’entraînement traditionnelle dans le sud-ouest de la France. De là, il visitera le mont Ventoux à quelques reprises dans les prochains jours afin de peaufiner sa préparation pour le Tour de Suisse, qu’il découvrira à partir du 10 juin.

L’enjeu est clair pour le coureur québécois de Direct Energie : une deuxième sélection pour le Tour de France, du 1er au 23 juillet.

Pour l’instant, rien n’est gravé dans le marbre. Ralenti par des soucis de santé durant l’hiver, Duchesne a fait une lourde chute lors de Paris-Roubaix, le 9 avril. Bilan : deux côtes cassées et des écorchures sur tout le corps.

À l’arrêt forcé pendant deux semaines, le cycliste de 25 ans a repris la compétition aux Quatre Jours de Dunkerque et au Tour de Belgique, où il a graduellement retrouvé ses jambes la semaine dernière. Il regrettait seulement de s’être fait piéger par une contre-attaque lors d’une échappée qui s’est rendue au bout à la quatrième étape.

« Ça prend du temps avant de revenir à 100 %, mais pour le moment, je suis vraiment content de la façon dont ça se passe », a indiqué Duchesne, joint sur la route. Il rentrait à Saint-Restitut avec sa copine, dont l’échange étudiant à Bordeaux vient de prendre fin.

Un printemps 2016 de rêve

L’an dernier, Duchesne avait connu un printemps de rêve, s’emparant du maillot de meilleur grimpeur à Paris-Nice. Sa constance sur les classiques lui avait ouvert la porte de son premier Tour de France, qu’il a terminé au 107e rang. Il a ensuite représenté le Canada aux Jeux olympiques de Rio et aux Championnats du monde de Doha.

La maladie et les chutes ont plutôt été son lot en 2017. « Mentalement, ce n’est jamais facile quand tu te retrouves dans une situation comme celle-là. J’ai travaillé plus fort que jamais, j’ai fait des sacrifices, et ensuite, je n’ai pas de chance, pas de succès. »

Duchesne est conscient de l’enjeu au Tour de Suisse, mais refuse de regarder trop loin devant. « Ce n’est pas la fin du monde si je ne fais pas le Tour [de France] », a exprimé le natif de Chicoutimi. « Je ne veux pas me mettre un stress inutile. L’an passé, je m’en mettais plus et j’étais tombé malade avant le Critérium du Dauphiné. Je veux approcher ça avec plus de légèreté. »

« Je vois le Tour de Suisse comme une belle course en elle-même et je vais essayer d’avoir du plaisir et de bien faire. »

— Antoine Duchesne

Le statut de Bryan Coquard, le coureur vedette de Direct Energie qui a annoncé son départ à la fin de la saison, vient aussi brouiller les cartes. Pour l’heure, personne ne sait s’il participera au Tour de France.

L’an dernier, Duchesne tenait un rôle spécifique dans la préparation des sprints pour Coquard. La situation a évolué au fil de la saison actuelle. « Le train pour Coquard avait un peu changé, a-t-il expliqué. Moi, je voulais m’en séparer un peu. Ce n’était pas le travail qui me convenait le mieux. Je vais être plus utile dans une optique de baroudeur, essayer d’aller jouer une étape dans la moyenne montagne. »

Pour ce faire, Duchesne souhaite perdre deux kilos d’ici le début du Tour de Suisse, où il devrait bénéficier d’une grande marge de liberté pour se glisser dans les échappées. La sélection de Direct Energie devrait être dévoilée au lendemain des championnats de France, le 26 juin.

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