Alimentation

Marché Goodfood se lance en Bourse

La montréalaise Marché Goodfood est prête à se lancer en Bourse ce printemps : ce sera la première inscription québécoise depuis Stingray en juin 2015. Les actions de l’entreprise spécialisée dans la livraison de repas à cuisiner vendus uniquement par internet devraient commencer à se négocier publiquement à la fin de mars ou au plus tard au début d’avril.

Les activités de Marché Goodfood montrent une forte croissance depuis sa fondation il y a seulement trois ans. L’entreprise dit livrer plus de 200 000 repas par mois au Québec, en Ontario et depuis quelques semaines dans les Maritimes. La direction soutient qu’elle enregistre une croissance mensuelle dans les deux chiffres et croit pouvoir maintenir la cadence pendant encore plusieurs années.

Le concept s’articule autour de la livraison d’ingrédients en quantités exactes pour la préparation de repas santé. L’expérience vise à permettre aux gens de gagner du temps de préparation, de réduire le gaspillage et de découvrir de nouvelles recettes. Les prix oscillent autour d’une dizaine de dollars par repas par personne (livraison comprise) et chaque boîte est livrée avec des cartes de recettes et des instructions à suivre étape par étape. Les produits proviennent majoritairement de fermes ou de fournisseurs locaux.

Pour entrer en Bourse, Marché Goodfood a conclu une entente avec Mira VII Acquisition, société de capital de démarrage inscrite à la Bourse de croissance TSX. Annoncée en fin de journée hier, la transaction s’apparente à une prise de contrôle inversée semblable à l’opération réalisée par le fournisseur montréalais de services de conciergerie GDI il y a deux ans pour effectuer son retour en Bourse.

Un placement privé d’une vingtaine de millions de dollars – dirigé par GMP Valeurs Mobilières – est exécuté conjointement à la transaction bouclée par Goodfood avec Mira.

« Aucun actionnaire de Goodfood ne vend ses actions, 100 % du capital récolté servira à financer la croissance des activités », dit le président de Goodfood, Jonathan Ferrari, âgé de 28 ans.

« L’objectif, pour l’instant, est d’augmenter la clientèle dans nos marchés actuels et de pénétrer les provinces de l’Ouest afin de s’établir comme leader au pays. »

— Jonathan Ferrari, président de Marché Goodfood

Goodfood, qui ne dégage actuellement pas de profits nets, compte investir l’argent en technologie, dans l’assemblage des boîtes de repas, la logistique, etc. Le nombre d’employés a triplé à 150 depuis le printemps dernier et Goodfood compte embaucher plusieurs centaines d’employés à court et moyen terme, dont un grand nombre au siège social de Montréal.

Concurrent ontarien

La semaine dernière, l’entreprise Chef’s Plate – un concurrent ontarien – a annoncé son expansion au Québec et dans les Maritimes en affirmant avoir vendu deux millions de repas depuis sa fondation en 2014. Chef’s Plate a déjà plus de 200 employés et pense générer un chiffre d’affaires de 50 millions cette année.

Si la concurrence existe, notamment parce qu’il y a peu de barrières à l’entrée, les entreprises comme Goodfood et Chef’s Plate tentent de soutirer des parts de marché aux épiciers traditionnels, dont le modèle d’affaires pourrait être appelé à s’adapter.

« Une raison pour laquelle nous avons grandi si rapidement est la taille de l’industrie de l’alimentation au pays, qui est de 130 milliards. Nous voulons nous assurer de créer une expérience agréable au point d’amener nos clients à se demander pourquoi ils devraient s’approvisionner autrement. »

— Jonathan Ferrari

« Tous les jours à 16 h, 80 % des gens ne savent pas ce qu’ils vont cuisiner pour souper. Nous les aidons à planifier leurs repas et à manger des produits locaux et frais à la maison. »

L’accueil réservé par les investisseurs au premier appel public à l’épargne de la chaîne torontoise de restauration rapide santé Freschii à la fin du mois de janvier a assurément aidé à convaincre Marché Goodfood d’aller de l’avant avec son projet d’inscription en Bourse. Le titre de Freschii a enregistré des gains d’au moins 5 % à chacune de ses quatre premières séances à la Bourse de Toronto et se maintient depuis.

Jonathan Ferrari a fondé Goodfood avec deux autres Montréalais, Neil Cuggy, 28 ans, et Raffi Krekorian, 30 ans, qui continuent de travailler ensemble au sein de l’entreprise. Les états financiers détaillés seront rendus publics dans deux semaines, juste avant l’inscription des actions en Bourse.

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