Soccer

Dans les mots de Mauro

Fait que c’est comme une finale, comprends-tu ? Tu gagnes, tu continues. Tu perds, tu retournes chez vous. Si tu commences à penser qu’il va venter, qu’il va mouiller, qu’il fera pas beau, aussi bien pas te présenter et laisser la place à Toronto. Ce que ça prend pour gagner, c’est pas un, c’est pas deux, mais c’est tout le monde…

Bon, je n’irais peut-être pas jusqu’à gager que ce seront les mots du discours de Mauro Biello à ses joueurs avant le coup d’envoi du match de barrage entre l’Impact et le Toronto FC, mais ça pourrait bien y ressembler. Et comme ils ont obtenu l’avantage du terrain en l’emportant contre la même équipe dimanche dernier, il est de rigueur d’en informer le 12e joueur. Celui dont l’Impact sera le seul à bénéficier. Tous sur la même longueur d’onde, OK ?

Ce n’est qu’un détail, me direz-vous ? Eh bien, sachez que c’est peut-être là-dessus que ça va se jouer, comme Laurent Ciman le disait cette semaine aux médias.

Au-delà d’une bataille entre joueurs désignés – un duel entre un Giovinco électrisant et un Drogba hyper puissant –, il y a les acteurs de soutien qui ont aussi un rôle à jouer.

On a tendance à l’oublier, mais si Montréal a gagné son dernier match contre le TFC, c’est aussi parce que Bush fait de gros arrêts, que Camara sait tacler, que Donadel agit en écran devant leurs attaquants et que Reo-Coker aime déjouer Bradley, etc. Ça prendra un peu de tout ça pour espérer le même résultat. Euphorie ou non, rappelons-nous tout de même que Toronto devançait Montréal au classement jusqu’au dernier jour de la saison.

LE DUO DROGBA-NACHO

Évidemment, Montréal a frappé fort dans l’esprit de ses rivaux grâce aux talonnades de celui qui est à nouveau joueur du mois en MLS : Didier Drogba. « Un joueur qui est payé pour marquer des goals et qui marque des goals », a déclaré succinctement le Wallon Lolo Ciman. Mais demandez ce qu’ils en pensent aux défenseurs de Toronto, et vous verrez bien dans leurs yeux que c’est beaucoup plus que ça.

Dans l’ombre de Didier, il y a aussi Nacho. Le numéro 10 montréalais qui affectionne les réalisations dans les matchs importants – en Libertadores, au stade Azteca ou à Foxborough – n’a pas caché le soulagement qu’il éprouve à ne plus porter seul le fardeau de devoir créer des occasions de but et de les marquer.

On aura beau reprocher à Piatti sa propension à prendre une touche de trop alors qu’il peut passer le ballon vers un coéquipier démarqué (à part Didier), il faut quand même reconnaître sa force de caractère.

Alors que bien des joueurs se mettent à jouer avec timidité après avoir commis une série d’erreurs, Piatti est de ceux qui osent encore.

On peut penser à son excellente seconde mi-temps contre Toronto après une première plutôt bâclée. Ou encore à son éclair de génie contre le Revolution alors que ses adversaires et le gazon synthétique semblaient avoir pris le dessus sur lui.

Entêté aux yeux de certains, il faut y voir un trait de caractère commun chez plusieurs joueurs argentins qui croient dur comme fer en leurs habiletés même quand le ballon n’a pas l’air de rouler pour eux. On parle d’une force mentale qui séduit les dirigeants de l’Impact depuis de nombreuses années.

Mais même cette force, cette conviction, a parfois besoin d’être entretenue. En ce sens, la mise sous contrat de Drogba a aussi eu pour effet de rallumer la flamme d’un enganche qui déplorait l’absence d’un attaquant capable de tenir moindrement le ballon.

Le résultat est un duo Drogba-Nacho capable de magie et source de soucis pour la défense erratique de Toronto. Montréal est en séries avec son Impact nouveau, si loin de la triste équipe de l’an dernier. Cette fois, ils y sont tous pour gagner. Et Mauro saura sûrement trouver les bons mots.

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