Table ronde

Le poids… du poids

Claude

Ça me fait réagir depuis tantôt… Moi, ça réagit dans ma tête, ça bout beaucoup. Moi, je ne sais pas trop par où commencer. J’avais la chance, quand j’étais plus jeune, d’être un athlète : je performais en natation, ça se passait quand même assez bien. J’ai fini l’université, je suis passé à autre chose… et j’ai commencé à prendre du poids tranquillement. Au fil des ans, je me suis retrouvé avec un surplus de poids de 130 livres. L’an passé, j’ai été sélectionné dans une téléréalité sur la perte de poids, j’ai perdu 100 livres jusqu’à présent.

Anne-Sophie

Félicitations !

Claude

Merci. Ça se passe bien, mais en même temps, mon jugement à moi et ce que je travaille depuis un certain temps, c’est d’accepter d’être allé jusque-là, avec toutes les compétences que j’ai – parce que je suis éducateur physique, j’avais tous les outils avec moi… j’entraînais des athlètes.

Elaine

C’est quoi, le plus gros changement ? C’est votre regard à vous ou c’est le regard des autres ?

Claude

Ma perte de poids a fait que j’ai pris de la confiance en moi, j’ai pris vraiment de l’assurance. Là, je suis plus fonceur, plus allumé, plus aiguisé, plus éveillé à ce qui se passe à l’entour de moi.

Thierry

Mieux ?

Claude

Mieux.

Thierry

Beaucoup mieux ?

Claude

Différent. Plus conscient.

Elaine

J’étais très toutoune quand j’étais petite, j’ai fait du yoyo toute ma vie jusqu’à il y a 15 ans environ. Je pesais de 130 à 200 : on baisse à 150, on monte à 180…

Claude

Ça, c’est yoyo solide.

Elaine

Ma vie, c’est yoyo. Et jusqu’à ce que je me prenne en main et je me dise : OK, qu’est-ce que tu manges, Elaine ? Les émotions ? Oui, je pense au poids, parce que pour moi, c’est un problème. Un gain de poids serait beaucoup plus souffrant au niveau émotif que physique. Parce que ça me ramène quand j’étais toute petite, dans des émotions négatives.

La Presse

Est-ce que vous pensez à votre poids tous les jours, chaque fois que vous mangez ?

Thierry

Jamais.

Anne-Sophie

Moi, oui. Je suis en processus de perte de poids pour perdre le poids de ma grossesse. Je suis quelqu’un qui s’entraîne vraiment beaucoup et qui fait extrêmement attention à son alimentation, mais ma génétique fait en sorte que si, la fin de semaine, je mange une pointe de gâteau et des chips, tout ce que je vais avoir perdu dans la semaine, je vais le reprendre. Il faut vraiment que je fasse tout le temps attention. Il y a des affaires bien pires dans la vie, mais c’est une lutte continuelle.

Olivier

Tu te sens plus coupable quand tu manges une barre de chocolat que tu te sens fier de toi quand tu manges bien trois jours d’affilée…

Thierry

On est exigeant envers soi-même.

Elaine

C’est sûr !

Anne-Sophie

Puis je regarde des gens autour de moi et je me dis : ils ne font rien, ils sont tout le temps écrasés dans leur divan, ils mangent n’importe quoi, ils ont eu des enfants eux aussi. Et eux, ils sont comme je voudrais être. Pas comme mon chum voudrait que je sois ! Lui, il ne comprend pas pourquoi je veux être différente.

Elaine

Je suis sûre qu’il doit te trouver belle…

Anne-Sophie

Sauf que moi, je voudrais être de même [plus mince]. Je fais plein d’efforts et je n’y arrive plus. Je veux tellement travailler là-dessus, parce que j’ai un petit garçon et je veux tellement qu’il me voie comme quelqu’un de bien avec lui-même !

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