ACHETER À LA CAMPAGNE
Choisir un beau village
Collaboration spéciale
« Une maison dans un beau village, où il n’y a pas trop d’irritants visuels, sera attirante pour un acheteur éventuel, reconnaît Jules Savoie, directeur général de l’Association des plus beaux villages du Québec. Une maison qui se trouve dans un village très bien coté, à proximité d’un cours d’eau ou du fleuve Saint-Laurent sera forcément encore plus attrayante. »
Existe-t-il un classement des 10 plus beaux villages ? « Tous les villages ont leur personnalité », s’empresse-t-il de préciser.
Il faut comprendre que l’Association regroupe 36 « beaux villages », qui répondent à des critères bien précis, allant de la qualité architecturale des maisons, en passant par la beauté du paysage.
Denis Rheault a la chance de vivre dans un beau village. Il a acquis, il y a 10 ans, une maison ancestrale – un modèle 1876 en pierres des champs – , au bord de la rivière Richelieu, à Saint-Antoine-sur-Richelieu.
« Je l’ai payée 205 000 $, se souvient-il. J’ai fait des rénovations importantes, mais aujourd’hui elle vaut facilement 450 000 $. »
Toutefois, avant d’acheter cette propriété, il avait pris le temps de faire ses devoirs et de se balader dans le village. « Parce qu’il peut arriver, dit-il, que la maison soit exceptionnelle, mais que le village le soit un peu moins. Je ne voulais pas vivre dans un coin trop rural, à proximité d’une porcherie, avec les odeurs qui viennent avec. »
Michel Robichaud vend des propriétés le long de la Vallée-du-Richelieu. Il côtoie une clientèle qui rêve de vivre à la campagne.
« C’est la qualité de vie qui vient en premier quand on fait une offre sur une maison hors des grands centres, souligne le courtier affilié au groupe Royal Le Page. Le prix des maisons, qui peut être jusqu’à 20 % moins cher, est souvent considéré par les acheteurs. »
Il concède que les acheteurs de propriétés à proximité d’un bois ou d’une rivière n’ont pas les mêmes attentes que les acheteurs d’un bungalow en banlieue.
« Ils sont prêts à rouler une grosse demi-heure pour se rendre au travail, constate-t-il. Et prennent le temps de faire leurs calculs, pour mesurer les coûts de transport et d’essence. »
Denis Rheault, lui, n’a plus à écouter les bulletins de circulation. Il se félicite encore aujourd’hui d’avoir fait le choix de vivre et de gagner sa vie à la campagne.
« J’ai le meilleur des deux mondes », résume le graphiste et imprimeur âgé de 54 ans.
Il aime préciser, avec une pointe de satisfaction dans la voix, que ses taxes municipales lui coûtent deux fois moins cher qu’en ville. « Et j’ai un terrain de 30 000 pi
!, s’exclame-t-il. Dans mon ancienne banlieue, mon terrain faisait 4800 pi . »Et quand l’envie lui prend de traverser un pont, il le fait sur le pont de glace, tout près, pour se rendre à Saint-Denis-sur-Richelieu…