ACHETER À LA CAMPAGNE

Guide pratique du nouveau villageois

On ne débarque pas dans un village. On prend plutôt le temps de s’y installer. On évitera aussi de trop critiquer, trop facilement, en rappelant constamment ses origines urbaines.

QUESTION DE RESPECT

« Si on décide d’acheter une maison dans un village, résume Anne Vadeboncoeur, il faut comprendre certaines choses de base, à débuter par le respect. J’irais même jusqu’à dire qu’il faut se comporter comme un nouvel arrivant. »

« Mais pour bien s’intégrer, il faut aussi participer », ajoute cette rurale à la recherche d’un emploi depuis la fermeture, toute récente, du bureau de Solidarité rurale, à Nicolet.

INVESTIR ET S’INVESTIR

Le profil socio-économique des villages, au Québec, est loin d’être homogène. Des villages vieillissent bien, attirent de nouvelles familles et préservent leur école primaire. Tandis que d’autres ne parviennent pas à maintenir ouverts leur dépanneur et leur unique station d’essence.

Cynthia Rivard, 37 ans et rurale par conviction, vit à Saint-Stanislas-de-Champlain, en Mauricie, dans cette municipalité verte (population : 1042 habitants) où tout le monde se connaît, ou presque.

Elle n’a pas eu à magasiner une propriété. « J’ai été appelée par un beau jeune homme de la Mauricie, qui est aussi producteur laitier », dit-elle avec humour.

Elle estime d’ailleurs que les régions, où qu’elles soient, ont beaucoup à offrir aux urbains, à la condition que ceux-ci décident non seulement d’investir dans l’achat d’une maison, mais d’investir aussi dans leur communauté.

Voilà tout le défi de la cohabitation. « Il n’y a pas que le prix des propriétés qu’il faut prendre en compte quand on décide d’acheter une maison dans un village, tient-elle à rappeler. Il faut aussi prendre le temps de s’informer, de voir comment on pourra s’intégrer à la vie et au quotidien de ces ruraux qui sont souvent tissés serré. »

S’INSTALLER ET S’INTÉGRER

Tous les villages n’ont pas la même vitalité économique. Ceux qui se trouvent à proximité des centres urbains connaissent une forte croissance démographique, tandis qu’à l’opposé, les villages plus éloignés ont du mal à retenir leur monde.

Le défi est de taille : pour revitaliser les villages, il faut convaincre les plus jeunes de s’installer à la campagne pour faire tourner la roue de l’économie et de l’emploi.

L’élan pourrait venir des 25-35 ans, espère Cynthia Rivard. « Cette génération-là possède des valeurs davantage axées sur la qualité de vie », dit la jeune femme originaire de Causapscal, dans la vallée de la Matapédia.

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