COIFFEUSE À VÉLO

Vélo, boulot, dodo !

Laurie Coulombe est coiffeuse de profession et cycliste par passion. Fatiguée de partager son temps entre l’un et l’autre, elle a décidé de combiner les deux. C’est ainsi qu’elle est devenue… coiffeuse à vélo.

« Je trouve ça vraiment difficile de rester en salon tout l’été. J’ai besoin de sortir dehors !, lance la jeune femme de 29 ans. Donc, j’ai décidé l’été dernier de proposer le service à vélo. »

Elle a d’abord testé le concept, seulement auprès des gens qu’elle connaissait. Elle a ensuite profité de l’hiver pour se créer un site web et une signature, puis le service a véritablement pris son envol cette année.

Le succès a été instantané, car les coiffeurs à domicile ne courent pas les rues. Au point où Laurie a été victime de son succès : « Quand le buzz a vraiment sonné, j’ai eu des demandes qui sortaient de partout. Je suis toute seule dans la machine, donc j’ai du mal à fournir. Maintenant, j’avertis les gens qu’il faut appeler à l’avance », explique-t-elle.

Armée de ses ciseaux, de son séchoir et d’un petit balai, elle quadrille les rues de Montréal sur sa monture. Cycliste professionnelle – elle participe même à des compétitions –, elle n’a pas peur de traîner son matériel d’un bout à l’autre de la ville. « Ce n’est pas tellement lourd, dit-elle. Je suis habituée, donc ça va. »

UNE CLIENTÈLE VARIÉE

Laurie coupe les cheveux n’importe où : chez les gens, mais aussi sur des terrasses, dans des ruelles ou dans des endroits plus inhabituels, comme l’esplanade de la Place Ville Marie ! Elle peut s’installer dehors sans problème, tant qu’il y a une prise électrique dans les parages.

Il arrive aussi qu’elle se rende dans des bureaux pendant l’heure du dîner. On l’installe dans la cafétéria et tout le monde y passe : elle rafraîchit les coupes, taille les tours d’oreille, égalise les nuques…

Sa clientèle est variée et compte autant des professionnels, comme des avocats, que des messagers à vélo ou des jeunes mamans qui n’ont pas le temps de se déplacer. Beaucoup d’hommes ont également recours à ses services, car elle taille les barbes. « Ils m’accueillent chez eux, on boit une bière, on jase. C’est moins protocolaire que d’aller en salon. » Bien sûr, c’est aussi elle qui coiffe toute la communauté cycliste de Montréal…

Laurie n’a pas le temps de chômer, car elle a tout de même gardé son emploi chez M Coiffure, boulevard Saint-Laurent, surtout pour continuer à servir ses nombreux clients en coloration. Blondinette elle-même, elle se spécialise dans les teintures blondes. Pourquoi ? « J’ai vraiment la technique pour le faire, avance-t-elle. C’est mon truc. »

Laurie a la bénédiction de son patron pour ses activités à vélo, surtout qu’elle se charge des livraisons de produits à domicile offerts par le salon. « Il m’a dit : "Tu aimes faire du bicycle ? Alors, sors dehors et vas-y !" »

Même si elle est cycliste à longueur d’année, Laurie songe à prendre une pause de quelques mois au plus creux de l’hiver, car la neige et la gadoue risquent de lui compliquer la vie. Mais elle a l’intention de revenir en force le printemps prochain, et profitera de cet arrêt pour peaufiner son offre. La coiffeuse à vélo n’a pas donné son dernier coup de ciseaux !

INFOS PRATIQUES

• Il faut avoir les cheveux propres et humides avant l’arrivée de la coiffeuse à vélo.

• Prix : 40 $ pour hommes, 60 $ pour femmes (mise en plis comprise), 25 $ pour entretien de la barbe.

• Secteur couvert : de l’autoroute 15 à l’ouest jusqu’au boulevard Pie-IX à l’est ; de l’autoroute 40 au nord jusqu’à la limite sud de la ville. Il est possible de dépasser cette zone sur demande, mais il faut prévoir un petit extra.

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