Les jeunes auteurs de l’automne

Virginie Blanchette-Doucet

À 27 ans, Virginie Blanchette-Doucet a vu son premier roman, 117 Nord, publié chez Boréal. La jeune femme est aussi chargée de cours en littérature depuis un an au cégep de Saint-Hyacinthe et travaille depuis cinq ans en francisation.

ÉCRIRE ?

« Ça faisait quatre ou cinq ans que je travaillais sur ce roman. Je suis contente de l’avoir mis en forme et publié, mais si ça n’avait pas marché, j’aurais continué quand même, car, pour moi, écrire est une question d’hygiène de vie. J’ai envie de ramener la littérature à quelque chose de très simple et accessible, les chapitres courts et les fragments ont servi à ça. J’aime ce vertige narratif. »

LE PREMIER ?

« J’ai essayé de contourner l’Abitibi en moi, mais ça revenait tout le temps. J’ai voulu capter la dureté de la région en mettant de l’avant la poésie du quotidien avec ceux qui ne savent pas qu’ils sont des poètes du quotidien. Ils ont l’air d’ours mal léchés, mais ils sont souvent gracieux dans leurs mouvements et ça me fascine. Je ne sais pas si je deviendrai l’écrivaine de l’Abitibi, mais j’aime arriver et dire : “Regardez, je parle de vous et je le fais par amour.” »

NOTRE CRITIQUE

Maturité

Entre les mines abitibiennes et un atelier d’ébénisterie montréalais, entre le passé et le présent, Maude roule sur la route 117 au volant de sa Tercel turquoise. Après Les murailles d’Érika Soucy, qui se déroulait sur le chantier de La Romaine, voilà qu’une autre jeune femme s’intéresse à un monde masculin et fermé, celui des mines. Virginie Blanchette-Doucet oppose à l’âpreté du nord une certaine évanescence, portée par une écriture fragmentaire et elliptique. Un premier roman surprenant de maturité, par une jeune écrivaine fort douée.

117 Nord

Virginie Blanchette-Doucet

Boréal

159 pages

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