Chronique

Vieillir, quelle aubaine !

Si je ne veux pas me mettre les pieds dans les plats, quel mot devrais-je employer pour parler des chanceux qui ont droit à la tonne de rabais que les commerçants offrent pour attirer la clientèle d’âge… mûr ?

Vieux ? Ah non, surtout pas ! Personnes âgées ? Aînés ? Guère plus flatteur, me disent des sources bien informées.

De toute façon, ces rabais débutent parfois si jeunes que les consommateurs n’ont pas nécessairement le réflexe de montrer leur carte pour en profiter. Des exemples ?

Dès l’âge tendre de 50 ans, vous pouvez adhérer à la FADOQ et obtenir plus de 1000 rabais et privilèges.

À partir de 55 ans, les bricoleurs peuvent profiter de la « journée des boomers » chez Réno-Dépôt et obtenir 10 % de rabais sur toute la marchandise en magasin.

Passé le cap des 60 ans, vous obtenez 15 % de rabais dans les magasins La Baie tous les premiers et derniers mardis du mois.

À 62 ans, vous économisez 15 % lorsque vous réservez une chambre dans les hôtels Marriott partout dans le monde, peu importe le jour de la semaine.

Et à partir de 65 ans, Nautilus Plus vous accorde un rabais de 20 % sur votre abonnement, question de vous garder jeune même si vous entrez officiellement dans le troisième âge.

Ma foi, cette myriade de rabais me donne presque hâte d’avoir des cheveux blancs !

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Les institutions financières offrent aussi des rabais aux aînés. Mais il faut être vigilant, car ce n’est pas toujours automatique.

À ce chapitre, la Banque TD vient de faire amende honorable. Lors d’un récent examen de ses dossiers, l’institution financière a constaté que de nombreux clients âgés de 60 ans ou plus ne profitaient pas du rabais sur les frais mensuels offert aux aînés détenant un compte chèques.

« Nous avons pris la décision d’appliquer automatiquement le rabais de 25 % aux comptes admissibles dès que les clients ont 60 ans. De plus, nous remboursons rétroactivement les clients et nous portons un crédit à leur compte », m’a informée le porte-parole Mathieu Beaudoin.

Excellente nouvelle ! Les clients de la TD ont donc reçu avant le 31 octobre un remboursement qui remonte, dans certains cas, jusqu’à six ans en arrière, puisque le rabais est offert depuis 2012. Le crédit moyen s’élève à 65 $.

Vous serez content de savoir que la plupart des autres banques appliquent automatiquement le rabais dès que les clients ont 60 ans (Desjardins, Banque Nationale, BMO, Banque Scotia) ou 65 ans (RBC, CIBC).

Malheureusement, la Banque Laurentienne n’applique pas le rabais de facto lorsque ses clients soufflent leurs 65 bougies. « Cela ne fait pas présentement partie de notre politique », m’a répondu la porte-parole Hélène Soulard.

Je pense qu’il serait grand temps de remédier à la situation. Il n’y a pas de raison de priver des épargnants d’un rabais, alors que la banque a toutes les informations dans ses systèmes pour le leur accorder.

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Mais les commerces ne sont pas les seuls à donner un coup de main à l’âge d’or. Le secteur public est aussi très prodigue.

Côté transports collectifs, les personnes de 65 ans et plus bénéficient d’une réduction de 40 % avec la Société de transport de Montréal (STM) et voyagent tout à fait gratuitement avec la Société de transport de Laval (STL).

Les personnes âgées ont aussi droit à un examen de la vue gratuit chaque année, gracieuseté de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

De plus, la plupart des musées ont des tarifs réduits pour les aînés, ce qui permet d’économiser de 2 à 5 $ par visite.

Mais tout cela est de la petite bière par rapport aux économies que les aînés réalisent en faisant leur déclaration de revenus comme il faut.

À lui seul, le fractionnement des revenus de retraite peut rapporter jusqu’à 10 000 $ par année, dans certains cas extrêmes.

À cela s’ajoutent des crédits fédéral et provincial pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Il y a aussi un crédit fédéral pour les revenus de pension et un crédit provincial pour les revenus de retraite. De plus, Québec vient de bonifier le crédit pour les travailleurs d’expérience afin de convaincre les aînés de rester sur le marché du travail.

Et même si ça ne rapporte pas grand-chose, les personnes de 70 ans et plus ne doivent pas oublier le crédit d’impôt pour les activités, qu’elles soient artistiques, culturelles ou physiques.

Alors, profitez de toutes ces largesses pendant qu’il en est encore temps. Comme les aînés seront de plus en plus nombreux, je suis prête à parier que ces rabais vont s’étioler avec le temps.

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