Projet de tramway à Québec

Ottawa confirme un investissement de 1,2 milliard

Québec — Le projet de réseau structurant de transports en commun de Québec a désormais tous les fonds nécessaires pour voir le jour. Ottawa a confirmé hier un investissement de 1,2 milliard de dollars pour doter la capitale d’un tramway.

« Québec est la seule grande ville canadienne qui ne possède pas de réseau structurant de transport collectif. Ça veut dire plus de voitures sur les routes [qui nuisent] à la qualité de l’air, [créent] de la congestion dans les rues, [et] des gens qui passent plus de temps dans le trafic », a dit le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, présent à Québec quelques semaines avant le début de la campagne électorale fédérale.

Le nouveau tramway de Québec, dont le réseau doit être opérationnel d’ici 2026, comportera 35 stations sur un tracé de 23 km. S’ajouteront aussi aux lignes actuelles des Métrobus 21 stations de trambus réparties sur deux tracés totalisant 15 km.

1,8 milliard du provincial

En plus de l’investissement fédéral confirmé hier, le gouvernement du Québec investit 1,8 milliard dans le projet, alors que la Ville de Québec y contribue à la hauteur de 300 millions.

Plus tôt cette année, Montréal a accepté de céder à Québec 800 millions d’une enveloppe fédérale en infrastructure lui étant destinée en contrepartie d’une « somme équivalente » du gouvernement du Québec pour financer ses propres projets de transports en commun.

« Valérie [Plante] et moi, on s’était dit il y a quelques mois que nous allions être solidaires. Selon nous, c’était la meilleure façon de pouvoir régler le problème au lieu de se crêper le chignon entre Québec et Montréal, comme ça se fait habituellement. Finalement, on aura eu raison », a dit le maire de Québec, Régis Labeaume, hier.

Montréal

Plus d’employés pour améliorer l’accès au service 311

Quinze employés supplémentaires s’ajouteront à l’équipe de la ligne 311 de la Ville de Montréal afin de réduire l’attente pour les citoyens qui appellent pour faire une plainte, obtenir un service ou une information.

La centrale téléphonique d’accès aux services municipaux reçoit de plus en plus d’appels, ce qui allonge les délais pour parler à un préposé.

L’embauche de 15 employés, d’ici octobre, permettra d’améliorer le service, a annoncé la conseillère municipale Émilie Thuillier, lors de la séance du conseil municipal d’hier après-midi

« La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus de gens utilisent et connaissent le 311, mais la moins bonne, c’est qu’il faut améliorer ce service, qui est la porte d’entrée des citoyens vers les services de la Ville », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, questionnée à ce sujet par l’opposition. « Il semble y avoir des difficultés de partage des informations entre les services centraux et certains arrondissements. »

7 minutes et 21 secondes

Lionel Perez, chef de l’opposition à l’hôtel de ville, a déploré le fait que l’administration municipale semble « banaliser » la situation. « Vous ne comprenez pas à quel point c’est frustrant pour les Montréalais de voir la qualité des services dégringoler depuis deux ans, a-t-il souligné. Ça nuit encore plus à la confiance des citoyens envers l’administration municipale. »

Au cours des six premiers mois de l’année, la ligne 311 a reçu 665 000 appels de citoyens, soit 11,6 % de plus qu’à la même date en 2018, une hausse attribuable notamment aux inondations du printemps, a expliqué Émilie Thuillier.

L’attente moyenne est de 7 minutes et 21 secondes pour parler à un préposé de la Ville depuis le début de l’année. C’est deux fois plus qu’en 2018, année qui avait elle-même été touchée par une hausse des temps d’attente.

Selon des informations du Journal de Montréal, 84 % des appels sont traités hors délais, et 36 % des citoyens raccrocheraient avant d’avoir pu parler à quelqu’un parce que l’attente est trop longue.

Trouver des employés expérimentés en service à la clientèle, capables de faire des recherches rapidement, n’est pas facile, a souligné Mme Thuillier. « Ils doivent être bien formés pour répondre rapidement et adéquatement à la population », a-t-elle dit.

Centre universitaire de santé McGill

Des chambres individuelles contre les infections

Les chambres individuelles diminuent le problème des infections résistantes aux antibiotiques, selon une nouvelle étude montréalaise publiée hier matin. Mais ce n’est pas la panacée.

Déménagement

« Le déménagement des patients du Royal Victoria au campus Glenn du CUSM était l’un des plus gros changements de chambres avec plusieurs lits à des chambres individuelles en Amérique du Nord », explique l’auteure principale de l’étude publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, Emily McDonald, infectiologue au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). « Nous avons pu mesurer l’impact sur les infections résistantes aux médicaments. » Le déménagement du Royal Victoria en 2015 a touché plus de 350 patients. Les chambres de l’ancien hôpital, qui avait été construit en 1893, comportaient trois ou quatre lits.

Entérocoques

L’effet le plus remarquable a été observé sur les entérocoques résistants à la vancomycine (ERV). La diminution a été de 75 %. En ce qui concerne le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM), une diminution a été observée pour la colonisation, c’est-à-dire une contamination par le SARM de nouveaux patients sans qu’une infection se déclare. Mais il n’y a pas eu de diminution de cas de SARM pour ce qui était des infections. Et il n’y a pas eu de diminution des infections à Clostridium difficile (C. difficile). « On pense que l’absence de diminution pour ce qui est du SARM est due au fait que nous sommes un centre de référence, dit la Dre McDonald. Alors les infections proviennent d’autres hôpitaux. Pour l’ERV, la diminution est très importante parce que la propagation se faisait à l’intérieur de l’hôpital. »

Facteurs confondants

La force de l’étude est d’avoir pu tenir compte de multiples autres facteurs influant sur ces infections. « Il y avait par exemple plus de lavabos au nouveau CUSM », dit la Dre McDonald. Mais on a pu faire des corrélations, notamment avec les diminutions en général au Québec des infections. L’étude n’avait pas de données sur la colonisation à C. difficile. Les données de colonisation et d’infection entre 2013 et mars 2015, et entre avril 2015 et mars 2018 ont été utilisées pour l’étude.

L’hôpital du futur

« La chambre individuelle devrait être considérée comme une ligne importante de défense contre les infections résistantes aux antibiotiques », conclut un commentaire accompagnant l’étude montréalaise dans JAMA Internal Medicine, signé par un spécialiste de l’Université Texas A&M. « Certains regretteront le romantisme d’une infirmière qui regarde la salle dont elle est responsable, comme Florence Nightingale, et voit tous les patients. Même si elles ne sont pas suffisantes pour combattre le SARM et C. difficile, les chambres individuelles feront partie des investissements nécessaires quand on donnera la priorité au contrôle des infections. »

Réforme du mode de financement

Les cégeps de petite et de moyenne taille sortent gagnants

Les cégeps de petite et de moyenne taille, souvent situés en région, sont les gagnants de la réforme du mode de financement annoncée hier par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge.

Ce dernier a annoncé au cégep de Saint-Jérôme le rééquilibrage, qui a pour conséquence de rehausser le montant de base que reçoivent les collèges. Dans la même veine, le financement basé sur le nombre d’étudiants accueillis, lui, a été modifié par un système par paliers.

Ce sont donc surtout les cégeps de petite et de moyenne taille, qui sont souvent situés en région, qui profiteront des modifications apportées. Maints cégeps en région ont vécu un exode de leur population de jeunes, ce qui a mis en péril certains programmes.

Le ministre Roberge a précisé qu’une somme additionnelle de 68 millions sera ainsi injectée dès la rentrée, qui aura lieu dans les prochains jours.

Au total, la somme atteint 150 millions et inclut notamment l’augmentation de salaire des employés de l’État, le 1er avril dernier, une augmentation des coûts de système et une bonification du rangement salarial pour la fonction recherche, a-t-on précisé au cabinet du ministre.

Étudiants SATISFAITS

Les représentants des étudiants de cégep ont applaudi l’annonce. « C’est une bonne nouvelle. C’est une annonce qui va permettre de rehausser l’accès aux services pour la population étudiante partout au Québec », s’est réjoui en entrevue Philippe Clément, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

« C’est plus juste [avec la nouvelle méthode de calcul]. C’était même une demande de la Fédération étudiante collégiale du Québec. On est contents parce que, dans l’annonce du ministre, beaucoup d’éléments retenus venaient de la population étudiante », ajoute le président de l’association, qui représente 78 000 élèves dans 27 cégeps.

Cégeps comblés

Quant à la Fédération des cégeps, elle a souligné que la somme de 150 millions représentait « une hausse historique de 7,7 % du budget du réseau collégial, ce qui non seulement permet la mise en œuvre du nouveau modèle de financement des collèges, mais couvre aussi l’ensemble des coûts de système du réseau collégial, dont le rehaussement salarial du personnel enseignant ».

« Avec ce geste, le gouvernement confirme ses ambitions élevées en matière d’éducation, ce qui permettra aux cégeps d’être au rendez-vous pour assurer l’excellence des formations qu’ils offrent », a dit le président-directeur général de la fédération, Bernard Tremblay.

ACCUEIL POSITIF DES Syndicats d’enseignants

De leur côté, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ) et la Fédération des employées et employés de services publics, affiliées à la CSN, accueillent positivement l’injection d’argent, mais s’inquiètent de voir les cégeps de petite et de moyenne taille favorisés au détriment des plus grands cégeps.

« Quelle que soit la taille de l’établissement, aucun cégep ne nage dans le luxe, surtout après des années de sous-financement. L’un des principes qui devraient guider le mode de financement est celui de ne pas contribuer à la concurrence entre les établissements, mais plutôt [de contribuer] à la consolidation et à la cohérence du réseau collégial sur tout le territoire québécois », estime Yves de Repentigny, vice-président de la FNEEQ.

Prosélytisme dans les hôpitaux et les CHSLD

L’archevêque de Montréal dénonce les pressions spirituelles

Après la ministre de la Santé et la ministre responsable des Aînés, l’archevêque de Montréal a dénoncé hier « toute pression spirituelle qui pourrait être exercée sur la conscience de [malades] vulnérables » et s’est dissocié « de ces pratiques qui vont à l’encontre de ses valeurs et de celles de la société, dont la liberté de conscience ». Une enquête de La Presse expliquait samedi, entre autres, comment diverses factions religieuses se faufilent jusqu’au chevet de personnes hospitalisées ou hébergées en CHSLD – souvent à l’insu du personnel, mais pas toujours. « Les intervenants de foi catholique se doivent d’agir […] dans le respect des convictions et des pratiques des malades et de leurs familles », indique la déclaration de Mgr Christian Lépine.

— Marie-Claude Malboeuf, La Presse

Excès de vitesse de Benoît Dorais

Plante lance une boutade à l’intention de Coderre

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a réitéré sa confiance envers le président du comité exécutif, Benoît Dorais, arrêté par la police alors qu’il roulait à 171 km/h sur l’autoroute, le printemps dernier. « M. Dorais n’a pas tenté de se défiler quand il a été intercepté, il n’a pas tenté de dire au policier : “C’est moi ton boss, tu travailles pour moi” », a souligné la mairesse, qui prenait pour la première fois publiquement la défense de son bras droit, quand elle a été questionnée à ce sujet lors de la séance du conseil municipal, hier. La boutade de Mme Plante semblait vouloir rappeler un incident impliquant son prédécesseur, Denis Coderre, en 2012 : alors qu’il était député fédéral, mais se préparait à briguer le poste de maire, M. Coderre aurait averti une policière qui lui remettait une contravention de 444 $ qu’il était « son futur boss ». — Isabelle Ducas, La Presse

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