Restructuration financière pour Pascan Aviation

En difficultés financières depuis des mois, le transporteur régional québécois Pascan Aviation s’est placé sous la protection des tribunaux lundi.

Pascan a obtenu un financement intérimaire d’un million de dollars auprès de ses principaux créanciers, la Banque de développement du Canada (700 000 $) et Investissement Québec (300 000 $). L’entreprise leur doit déjà 20 millions, ce à quoi il faut ajouter au moins 5 millions dus à d’autres créanciers.

« La restructuration opérationnelle a débuté il y a plus d’un an et elle est pratiquement terminée. Ce qu’il faut faire maintenant, c’est la restructuration financière », a expliqué hier l’ex-députée péquiste Élaine Zakaïb, que Pascan vient de recruter dans le cadre de ses efforts de redressement.

Au printemps, Pascan a réduit de 30 % ses heures de vol et licencié des dizaines de salariés. L’entreprise compte aujourd’hui 150 employés, contre 340 en 2013.

Pascan dessert les villes de Longueuil, Québec, Val-d’Or, Bagotville, Baie-Comeau, Sept-Îles, Bonaventure, Mont-Joli, Cap-aux-Meules, Wabush et Goose Bay (Terre-Neuve-et-Labrador). La compagnie a récemment mis fin à ses services à Havre-Saint-Pierre, Roberval, Alma, Gatineau et Bathurst.

Dans un entretien accordé à La Presse Affaires en avril, le président fondateur de Pascan, Serge Charron, avait pointé du doigt le ralentissement dans le secteur des mines et les compressions budgétaires du gouvernement du Québec pour expliquer les difficultés de l’entreprise.

En 2014, les revenus de Pascan se sont élevés à près de 40 millions. C’est environ 26 % de moins qu’en 2013 et 36 % de moins qu’en 2012, alors que le secteur des ressources naturelles carburait à plein régime. Pour 2015, on prévoit que le chiffre d’affaires chutera à 25 millions.

Pascan a réduit son parc aérien : elle n’exploite plus que huit avions, contre 22 auparavant. L’entreprise tente de vendre certains des avions dont elle n’a plus besoin, mais elle a beaucoup de mal à trouver des acheteurs, a indiqué Mme Zakaïb.

Afin de profiter du Plan Nord, Pascan a acquis trois avions turbopropulsés ATR 42 de 48 places il y a quelques années, ce qui a fortement accru son endettement. Deux de ces appareils sont toujours en service.

CanJet capitule

Après SkyGreece la semaine dernière, voilà que le transporteur CanJet, établi à Halifax, a annoncé hier la cessation de ses activités, ce qui a entraîné le licenciement d’une quarantaine d’agents de bord et de 15 pilotes. CanJet compte quatre avions Boeing 737, mais un seul était exploité ces dernières semaines. L’an dernier, la décision d’Air Transat de ne pas renouveler un contrat de nolisement a porté un coup dur à l’entreprise, filiale du groupe diversifié IMP. Au printemps, CanJet avait procédé à une première vague de licenciements. Le président de CanJet, Stephen Rowe, a indiqué hier qu’il cherchait un nouveau plan d’affaires pour relancer les activités. CanJet a déjà offert des vols nolisés vers le Sud et l’Europe, mais l’entreprise n’a pas réussi à tenir tête à Air Canada, Air Transat, Sunwing et WestJet. 

— Avec La Presse Canadienne

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