En bref

Recours collectifs contre Air Canada et WestJet

Les transporteurs aériens Air Canada et WestJet pourraient devoir se défendre contre une action collective pour avoir commencé à imposer à leurs voyageurs des frais pour les bagages enregistrés à quelques jours d’intervalle. La proposition d’action collective fait valoir que les deux lignes aériennes ont comploté pour imposer les frais et qu’elles se sont injustement enrichies grâce à cette initiative. La déclaration, déposée devant la Cour du banc de la reine de la Saskatchewan, affirme que WestJet a annoncé l’imposition de frais de 25 $ pour les bagages le 15 septembre 2014, tandis qu’Air Canada (TSX : AC) l’a imitée le 18 septembre. Selon la déclaration, il aurait été « impossible » pour Air Canada d’être prête à appliquer les frais à peine quelques jours après l’annonce de WestJet, à moins qu’il y ait eu collusion entre les deux transporteurs. — La Presse Canadienne

Analyse

La croissance molle du Québec se poursuit

Le Québec n’a pas vécu de sinistre comparable à celui subi par l’Alberta, où les incendies ont diminué de moitié la production des sables bitumineux pendant le mois de mai et un peu aussi en juin.

Chez nous, c’était plutôt le p’tit train-train habituel, train-train qui a sans doute pris une allure un brin plus vive durant l’été.

L’Institut de la statistique du Québec (IST) a révélé hier que la croissance réelle a progressé de 0,8 % en rythme annuel, d’avril à juin, alors qu’elle a plutôt reculé de 1,6 % d’un océan à l’autre, selon Statistique Canada.

Comme c’est souvent le cas, l’IST a aussi procédé à d’importantes révisions. Au premier trimestre, la croissance initialement estimée à 2,0 % a plutôt été réévaluée à 2,8 %, ce qui représente sans doute la plus belle surprise de sa communication d’hier. L’expansion du premier trimestre dépasse ainsi celle de 2,4 % observée d’un océan à l’autre. Tant au Canada que dans sa société distincte, l’hiver a été marqué par un rebond qui a fait suite à l’atonie automnale.

Le Québec n’ayant pas à subir le choc pétrolier et ses lendemains comme l’Alberta ou Terre-Neuve-et-Labrador, il était inquiétant de constater qu’il ne pouvait pas mieux faire que la moyenne canadienne.

À mi-chemin en 2016, l’économie du Québec progresse de 1,3 % par rapport à juin 2015, contre 1,0 % pour l’ensemble du Canada.

Il est encore loin d’être acquis que le Québec complète l’année avec un taux de croissance plus élevé, ce qui serait une première depuis 2009.

Pour s’en convaincre, la Banque Nationale a publié hier une recherche selon laquelle la croissance potentielle du Québec est estimée à 1,0 % seulement, contre 1,5 % pour l’ensemble canadien. La croissance potentielle est le taux théorique d’expansion optimale sans surchauffe, c’est-à-dire quand l’économie fonctionne au maximum de sa capacité.

Cela signifie, en gros, qu’avec une prévision de 1,3 % pour 2016, l’économie du Québec tourne plus qu’au maximum de sa capacité, même si son taux annuel d’inflation n’était que de 0,1 % en août, le plus faible de toutes les provinces canadiennes, selon Statistique Canada.

En juin, la production du Québec, mesurée par industrie, a augmenté de 0,1 % à peine, contre 0,6 % pour la canadienne. Ainsi, tandis que l’économie canadienne était sur une belle lancée en début d’été, celle du Québec manquait de tonus.

Le commerce international du Québec reste jusqu’ici la grande déception de 2016. Le déficit s’est creusé durant le printemps tout comme au Canada, qui a souffert de la baisse de sa production d’hydrocarbures. Elle a repris depuis juillet.

Le rapport de juillet sur le commerce international a conforté cette observation : les exportations internationales ont bondi à l’échelle canadienne, mais reculé encore au Québec.

Les données du deuxième trimestre et, surtout, la révision de celles du premier recelaient toutefois une bonne nouvelle. Les entreprises se sont remises à investir ! Les dépenses en machines et matériel ont augmenté de 1,7 % au printemps après un redressement de 0,7 % durant l’hiver présenté initialement comme une chute de près de 10 %.

Ces investissements, qui jouent un rôle clé si le Québec aspire à augmenter sa croissance potentielle, étaient auparavant en quasi-chute libre. Ils semblent enfin s’être stabilisés, comme l’escomptait le ministère des Finances dans le Plan budgétaire 2016-2017.

De leur côté, les ménages ont ralenti le rythme d’augmentation de leurs dépenses de consommation. Il passe de 0,8 % au premier trimestre à 0,2 % au deuxième, un rythme plus soutenable.

Ils en ont profité pour épargner davantage : leur taux d’épargne net s’est établi à 4,5 %, contre 4,2 % à l’échelle canadienne, plus frappée par la spéculation immobilière.

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