Trois cadavres et deux disparus en Colombie-Britannique

Des cas qui « pourraient être liés »

La mort de trois personnes et la disparition de deux autres dans des zones isolées du nord de la Colombie-Britannique au cours des derniers jours « pourraient être liées », a indiqué hier soir la Gendarmerie royale du Canada (GRC), alors que la peur gagne la population de la région. Les corps d’un jeune couple de voyageurs tué par balle ont été découverts le 15 juillet dernier sur la route de l’Alaska, près de Liard Hot Springs. À Dease Lake, à 470 kilomètres de là, un corps toujours non identifié a été retrouvé non loin d’un véhicule incendié dans lequel voyageaient deux autres jeunes. Ces derniers manquent à l’appel depuis. « Il est très inhabituel pour nous d’avoir deux cas de ce type en même temps dans le nord de la Colombie-Britannique, et nous reconnaissons donc qu’ils pourraient être liés », a affirmé la sergente Janelle Shoihet, de la GRC, en conférence de presse. La police a demandé aux touristes et aux résidants de la région de « demeurer vigilants ».

Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, avec La Presse canadienne

Rectificatif

Grande-Vallée

La photo qui accompagnait la chronique « La tragédie de nos villages », publiée hier, a été décrite comme étant la municipalité de Chandler. Il s’agissait plutôt de Grande-Vallée. Toutes nos excuses.

Rectificatif

Laval

Dans le photoreportage « L’île Jésus à vol d’oiseau », publié dimanche, nous avons mentionné que la ville de Laval était la quatrième en importance au Québec. Or, il s’agit de la troisième. Nos excuses. 

Inuits du Nunavik

Des variations génétiques expliquent les risques d’anévrisme

La population inuite du Nunavik serait plus à risque de faire un anévrisme cérébral en raison de son bagage génétique unique, d’après des chercheurs de l’Université McGill.

Les Inuits du Nunavik sont plus à risque de développer des problèmes cardiovasculaires comme l’obésité ou l’hypertension artérielle. Ils sont aussi prédisposés à des anévrismes cérébraux, un gonflement de la paroi d’une artère intracrânienne qui, en cas de rupture, peut entraîner une hémorragie cérébrale. Les chercheurs ont voulu vérifier si ces risques accrus étaient dus à la signature génétique différente de la population.

L’étude, publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences, étudie 170 volontaires. Une grande partie de la cohorte était atteinte d’un anévrisme ou apparentée à un patient atteint d’un anévrisme.

Avec le financement de l’Institut de recherche en santé du Canada et de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada, les chercheurs ont analysé le génome de la cohorte et constaté des variations génétiques dans certains gènes responsables de la fabrication des protéines.

La sélection génétique

Ces variations viennent de la sélection naturelle. Les Inuits du Nunavik se sont adaptés à l’environnement du Nord canadien. Parmi les différences génétiques, les chercheurs ont remarqué des variations dans la métabolisation des lipides. Ils supposent que ce serait une adaptation au climat froid et à une diète traditionnelle grasse comme le phoque ou la baleine.

Autrefois, ces variations génétiques favorisaient la survie. Aujourd’hui, ces mêmes variations augmenteraient le risque de maladies cardiovasculaires. « Il y a deux manières de voir ce phénomène. La première est que ces variations associées à l’anévrisme seraient héritées d’une autre variation qui, elle, est bénéfique dans l’environnement. Pour une petite population qui ne se mélange pas beaucoup avec les populations extérieures, ces variations pourraient survenir plus fréquemment. La deuxième façon serait que la variation devient dommageable avec le changement d’environnement ou de style de vie en modifiant d’autres mécanismes », explique Sirui Zhou, étudiante et auteure principale de l’étude.

Un meilleur suivi médical

En connaissant davantage les prédispositions génétiques des populations éloignées, ce serait possible de leur fournir des services plus adaptés à leurs problèmes de santé. « Aujourd’hui, les gens veulent introduire les informations génétiques dans les cliniques pour faire des liens avec les diagnostics ou le traitement. Mais il n’y avait aucune information sur les populations inuites. Maintenant, nous savons que leur génome est différent, alors on peut partir de là », soutient Sirui Zhou.

Ce serait aussi plus facile de choisir les traitements efficaces. « Si certains traitements fonctionnent pour une protéine présente chez la plupart des patients de descendance européenne, ils ne fonctionneraient peut-être pas chez les Inuits puisque la protéine serait différente à cause d’une variation génétique », ajoute Patrick Dion, coauteur de l’étude.

L’étudiante Sirui Zhou pense que ces connaissances du génome pourraient aussi être utiles pour prévenir d’autres problèmes de santé. « Certaines variations qui arrivent seulement chez les Inuits pourraient les prédisposer à un grand risque de maladies, comme le diabète de type 2. »

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