COURRIER

« L’agressivité des automobilistes québécois »

Un réel problème

Je suis entièrement d’accord avec vous. Pour ce qui est de l’agressivité des automobilistes au Québec, la situation devient très préoccupante, tant pour les piétons, les cyclistes que les autres automobilistes.

Il y a environ quatre ans, je me suis procuré le vélo dont j’ai toujours rêvé. Malheureusement, je ne l’utilise presque plus sur la route, car je suis de plus en plus craintif, sans compter que ce même type de comportement se déplace vers les pistes cyclables, où plusieurs hommes et femmes roulent de façon dangereusement agressive.

C’est quoi le problème avec les Québécois ?

— Richard Schneider

Les cyclistes ont leur part du blâme

Je roule en auto, à moto et à vélo. J’aime les trois. C’est dire que je suis beaucoup sur la route et que je suis en mesure de constater un certain nombre de choses. Entre autres, vous devez admettre que beaucoup de cyclistes roulant en peloton sont fréquemment à deux de large, se moquant totalement des autres usagers de la route. Vous, les cyclistes invétérés, blâmez facilement les conducteurs de véhicules à moteur, mais rarement vous entend-on critiquer vos propres délinquants.

Un jour, je circulais sur le boulevard Saint-Laurent et je signalais pour tourner à droite. Un cycliste venant derrière moi, sur ma droite, me dépassa juste au moment où je commençais à m’engager, en m’invectivant de tous les noms avec des gestes non équivoques. Que serait-il arrivé si une collision avait eu lieu ? On aurait lu ou entendu dans les médias : « Un cycliste renversé par un automobiliste » ! Nous sommes en Amérique du Nord, et ce n’est pas vrai que nous allons abandonner l’auto pour le vélo.

— Robert Bérubé, Terrebonne

« La prochaine fois, je ne te manquerai pas ! »

Il y a un sous-groupe de conducteurs qui, soit pour s’amuser ou pour jouer aux justiciers, frôlent à répétition les cyclistes. Je roule depuis 30 ans sur les routes du Québec et la courtoisie s’est améliorée, mais un petit groupe d’automobilistes ont décidé de « remettre les cyclistes à leur place ».

Les cyclistes devraient-ils porter des caméras et publier sur les réseaux sociaux les événements dangereux ? J’ai l’impression qu’on verrait les mêmes conducteurs coupables à répétition. Quelle fut la réponse de l’un d’eux, rattrapé à un feu de circulation et à qui nous avions poliment fait remarquer le danger de sa manœuvre ? « La prochaine fois, je ne te manquerai pas ! »

— François Codère

Si plus de gens utilisaient un vélo…

Je fais malheureusement le même constat. Le Québec est vraiment une société distincte à cet égard. Le plus incroyable est que le comportement des Québécois au volant d’un véhicule change à l’égard des cyclistes lorsqu’ils sont à l’étranger. À nos retours de voyage à vélo, nous avons toujours un peu honte de voir à quel point les Québécois sont peu civilisés.

Mais si certains cyclistes respectaient (ce qui implique connaître et appliquer) les règles de conduite (ne pas brûler de feux rouges, ne pas rouler en sens contraire ni sur les trottoirs, etc.), peut-être serions-nous pris plus au sérieux et respectés ?

Si plus de gens utilisaient un vélo, leur santé et le monde en général se porteraient mieux.

— Stéphane Chalut

Une auto nous frôle ? Le conducteur est un Québécois !

Je passe mes fins de semaine près de Plattsburgh, dans l’État de New York, et nous faisons du vélo et de la course à pied au bord du lac Champlain. Si une auto nous frôle, le conducteur est un Québécois ! Sinon, l’auto ralentit et change de voie, comme cela nous a été enseigné dans les écoles de conduite.

— Caroline Bénéteau

Cyclistes imprudents

Je croise fréquemment de valeureux cyclistes qui, pour piquer une jasette, se promènent en prenant la place de trois cyclistes. À la sortie d’un détour, nous sommes souvent surpris par cette agglomération de joyeux drilles, qui s’approprient la moitié de la route. Même en respectant rigoureusement la limite de vitesse permise, ça surprend, ça choque. Quand on nous a dit toute notre vie de circuler à la file indienne et qu’il en allait de notre sécurité, c’est difficile d’y croire en voyant de tels agissements. Mon plus cher désir est de n’être jamais assez pressé pour esquinter l’un de mes congénères, et j’espère que mes réflexes seront toujours bons, tant au volant de mon véhicule que de mon vélo.

— François Brousseau

Europe-Québec : frappant contraste

Vous avez bien raison. Je roule en voiture depuis plus d’un mois, d’abord en Espagne et maintenant en France. Le contraste est frappant : les routes sont clairement balisées, la signalisation est irréprochable, les piétons et les cyclistes sont respectés, tout comme les limites de vitesse (sans doute parce qu’elles sont bien pensées). Il n’y a pas de rage au volant (jusqu’à présent), et les conducteurs sont compétents. Il est aussi rare de rencontrer des véhicules gigantesques (genre VUS et pick-up) et, conséquemment, il est plus facile de négocier les routes étroites. En somme, l’automobiliste européen semble plus compétent et plus respectueux, et le réseau routier est nettement mieux conçu et réglementé.

— Alain Raymond

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