Montréal

Le silo no 5 en voie d’être revitalisé

Abandonné depuis 25 ans, le silo no 5 pourrait devenir un pôle touristique incontournable de Montréal grâce à un projet de revitalisation que souhaitent mettre en branle le gouvernement Trudeau et la Ville de Montréal, de concert avec la Société du Vieux-Port.

La ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, doivent annoncer ce matin les démarches qui seront entreprises pour revitaliser ce secteur de la métropole.

Selon nos informations, un comité d’experts devrait être formé afin de recueillir les propositions qui pourraient permettre de redonner une nouvelle vocation à cet emplacement. Depuis sa désaffection en 1994, l’immense bâtiment de béton est devenu un éléphant blanc qui occupe pourtant un espace stratégique au bord du fleuve. En outre, le nouveau train électrique du REM s’arrêtera tout près.

Propriétaire des terrains, la Société immobilière du Canada (SIC) devrait avoir un rôle à jouer dans le projet de revitalisation.

Le silo no 5 a servi à partir de 1903 à trier le grain en provenance de l’Ouest canadien qui était sur le point de quitter l’Amérique du Nord en bateau.

un projet laissé sans réponse

« L’ensemble du silo à grain no 5 est monumental et l’aspect massif est renforcé par les imposants murs aveugles », explique le ministère de la Culture du Québec dans son répertoire du patrimoine. « Tout un ensemble d’équipements vient compléter le tout, notamment l’impressionnant réseau de convoyeurs aériens et de galeries ainsi que les deux tours marines mobiles montées sur rails, faisant du complexe une véritable machine. »

L’architecte Pierre Thibault et l’homme d’affaires Benoit Berthiaume avaient présenté, ces dernières années, un projet de transformation du site en véritable quartier comprenant un hôtel et 1000 logements. Leur projet n’a pas reçu de réponse publique de la SIC.

« On ne veut pas un deuxième Griffintown. On a deux icônes, le silo no 5 et Farine Five Roses : il ne faudrait surtout pas les noyer dans un paquet de tours  », confiait M. Thibault à La Presse, l’an dernier.

Projet-pilote sur les caméras portatives

Le principal fabricant conteste les résultats du SPVM

Le principal fabricant de caméras portatives, Axon, conteste les résultats du projet-pilote du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Munir les 3000 patrouilleurs montréalais de ce dispositif pourrait coûter le tiers du prix avancé et la métropole n’aurait pas à embaucher plus de 200 personnes pour gérer ce système, défend l’entreprise.

Le SPVM doit présenter ce matin les résultats de son projet-pilote devant la Commission de la sécurité publique de Montréal. Le bilan final rendu public plus tôt cette semaine a toutefois fait bondir Axon, anciennement connu sous le nom de Taser, dont la technologie a servi de banc d’essai pour mesurer l’impact de ce virage technologique.

« Il y a un éventail de prix et, mon problème, c’est qu’ils ont juste retenu le plus élevé », s’étonne Vishal Dhir, directeur canadien pour Axon.

Alors que le SPVM chiffre la facture pour implanter 3000 caméras portatives à 17,4 millions sur 5 ans, l’entreprise rétorque qu’il s’agit là du prix pour les appareils les plus onéreux, incluant toutes les options et le stockage illimité des images. Axon assure que la métropole pourrait réduire la note à 6 millions, soit le tiers.

Quant aux 24 millions par an que le système risque de coûter, principalement en personnel, Axon juge ce montant exagéré. « On vient d’implanter 22 000 caméras à Londres [au Royaume-Uni] et ils ont eu à embaucher une poignée de personnes seulement », dit Vishal Dhir.

La procédure retenue par le SPVM pourrait expliquer pourquoi le corps policier montréalais évalue avoir besoin d’embaucher 202 personnes s’il généralise l’utilisation des caméras. Durant le projet-pilote, les policiers devaient télécharger les images au fur et à mesure, les annoter manuellement, les réviser, puis les recopier sur des DVD. Or le système permet de tout faire automatiquement, sans intervention humaine.

simple à utiliser

L’entreprise a été surprise de voir que les policiers avaient eu de la difficulté à utiliser les caméras par moments, ne les activant pas toujours lorsque requis. « Il n’y a qu’un bouton… », souligne Vishal Dhir. L’entreprise a aussi offert d’utiliser un système permettant d’activer la caméra automatiquement, par exemple lorsque les gyrophares de l’autopatrouille s’activent, qu’un agent se met à courir ou qu’il dégaine son arme. Le SPVM a toutefois refusé d’utiliser ce système.

Axon indique que le projet-pilote ne tient pas compte des économies en frais judiciaires. L’entreprise indique qu’en Ontario, les corps policiers ont observé une baisse des contestations de contraventions de circulation chez les policiers munis de caméras. En Australie, les policiers ont commencé à utiliser les caméras pour recueillir rapidement les dépositions dans les cas de violence domestique, ce qui a contribué à réduire de 60 % à 70 % les délais judiciaires.

La Commission de la sécurité publique de Montréal doit entendre aujourd’hui une présentation du SPVM sur les caméras portatives. Ce groupe d’élus formulera ensuite des recommandations à l’administration Plante pour déterminer si la métropole doit équiper l’ensemble de ses patrouilleurs de ce dispositif.

Auteure « mystère » d’une lettre ouverte

Marwah Rizqy rappelée à l’ordre par le PLQ

QUÉBEC — Rappelée à l’ordre par les autorités du Parti libéral du Québec (PLQ), la députée Marwah Rizqy a reconnu, hier, ce qui était un secret de Polichinelle : elle est à l’origine d’une proposition visant à ce que le parti s’excuse pour être allé « trop loin, trop rapidement pour revenir à l’équilibre budgétaire ». Proposition rejetée par le chef intérimaire Pierre Arcand et le caucus.

Marwah Rizqy l’avait élaborée il y a déjà plusieurs semaines, avant les Fêtes. Un canevas de lettre ouverte avait été écrit et envoyé à quelques élus. Son contenu s’est retrouvé dans Le Journal de Québec mardi, mais l’auteur n’était pas identifié. Le parti n’a pas mis de temps à le trouver.

Pierre Arcand a rappelé à l’ordre Mme Rizqy le jour même, puis c’était au tour de la whip Nicole Ménard, préfète de discipline du parti, de rencontrer la députée de Saint-Laurent mercredi.

« On dirait que j’ai causé un petit tumulte parce que j’ai des idées, je parle, je réfléchis et je communique en plus avec mes collègues », a affirmé Marwah Rizqy hier, au terme du premier jour de la réunion du caucus libéral pour préparer le retour en Chambre, la semaine prochaine.

L’élue n’a pas mis fin à un grand mystère en avouant être « l’instigatrice de ces mots », en référence à la proposition. « Vous connaissez mon nom, c’est Rizqy. Donc, je prends des risques. Oui, j’assume mes propos. […] Maintenant, notre chef a parlé et on a eu une discussion entre nous. On a une position, et c’est la position de notre chef et de notre caucus. »

Pas d’« autoflagellation »

Pour Pierre Arcand, il est hors de question que le PLQ procède à une « autoflagellation publique » en présentant des excuses aux Québécois.

« On n’est pas dans le déni en disant que notre formation politique a été parfaite. On a fait des erreurs, on n’a pas été à l’écoute des citoyens possiblement comme on aurait dû l’être. »

— Pierre Arcand, chef intérimaire du PLQ

« Ceci étant dit, on a aussi fait des bonnes choses. On a quand même laissé la province, le Québec, en bon état », a-t-il ajouté.

Visiblement irrité par la proposition de sa collègue, Carlos Leitão a fait valoir que tous les candidats en 2018 « savaient exactement quelle avait été l’orientation du gouvernement » quant à la stratégie pour redresser les finances publiques. « Si quelqu’un n’était pas à l’aise avec ça, c’est un peu tard maintenant pour le découvrir ! », a-t-il lancé.

Le gouvernement se devait de faire ce qu’il fallait pour sortir du rouge rapidement, sinon le Québec « allait frapper le proverbial mur ». « Ça ne veut pas dire non plus que tout ce qui a été fait a été fait de façon parfaite ou optimale », a ajouté M. Leitão. Un exemple ? Les communications essentiellement, selon lui. « On aurait dû mieux expliquer pourquoi on faisait ce qu’on faisait. Si c’était à refaire, cet aspect-là, on le ferait différemment. »

Sciences

Des élèves à Saskatoon pour pousser leurs recherches sur les métaux lourds

Hier matin, six élèves montréalaises de cinquième secondaire se sont envolées pour Saskatoon avec leur enseignant de sciences. Dans les prochains jours, elles feront des expériences poussées à l’un des joyaux de la physique fondamentale du pays, le Centre canadien de rayonnement synchrotron, qui n’accueille que quelques écoles chaque année.

Métaux lourds près des autoroutes

Les six élèves du Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, à Outremont, se serviront des particules hautement énergétiques du Centre canadien de rayonnement synchrotron (CCRS) pour analyser les métaux lourds présents dans la terre près des autoroutes, qui sont produits par les gaz d’échappement des voitures captés par la neige et le sol. « Nous allons analyser l’impact possible de ces métaux lourds sur l’écosystème », explique Lyna Bourezane, l’une des élèves, en entrevue avec La Presse. « Nous avons pris des échantillons près de la route d’Oka et dans le parc des Faubourgs à côté du pont Jacques-Cartier. Notre échantillon témoin provient du refuge faunique Marguerite-d’Youville à Châteauguay. » C’est la quatrième fois que le pensionnat envoie une délégation au CCRS, dit Jean-Philippe Bolduc, le prof de sciences qui les accompagne à Saskatoon. « Les autres années, les élèves ont étudié la présence de métaux lourds dans les poissons se nourrissant dans les fonds des lacs, l’anatomie des abeilles des ruches installées sur le toit du pensionnat et un type de champignon capable de dégrader le plastique. »

Un an de préparation

Le dossier que doivent fournir les écoles pour être choisies par le CCRS est épais. Les élèves sont choisies au début du quatrième secondaire et doivent déposer leur candidature au début de l’automne suivant. « Le dossier est vraiment basé sur les personnalités des élèves et sur ce qu’on veut avoir comme rayonnement scientifique, explique Lyna Bourezane. Il faut montrer qu’on va avoir des retombées sur notre société. On a changé plusieurs fois de sujet l’an dernier. Au début, on voulait travailler sur les hormones ou les rayonnements radioactifs dans l’eau, mais les matériaux qu’il aurait fallu employer pouvaient être dangereux pour la santé. Finalement, on a plutôt ciblé les métaux lourds. » Chaque semestre, le CCRS accueille de trois à cinq groupes d’élèves, choisis sur cinq à dix propositions de partout au Canada. Le CCRS est situé à l’Université de Saskatchewan en raison de l’héritage de Gerhard Herzberg, prestigieux chercheur allemand qui s’y était réfugié après avoir fui le nazisme dans les années 30 et qui a obtenu en 1971 le prix Nobel de chimie.

Filles et sciences

La physique fondamentale est un domaine très masculin qui peine à augmenter la proportion de chercheuses. Le fait que le pensionnat est une école de filles augmente-t-il les chances de succès de sa candidature ? « Je pense que oui, dit Lyna Bourezane. L’un de nos buts en rentrant est de faire la tournée des écoles primaires du quartier pour parler de l’expérience et changer le mythe que la physique est un domaine masculin. J’ai été à un colloque à McGill, et il y avait très très peu de femmes. Je dirais 10 femmes sur 80 participants. » Se dirige-t-elle vers une profession scientifique ? « J’ai longtemps eu l’intime conviction que je serais astronaute, mais j’ai commencé à avoir des intérêts ailleurs, dit Mme Bourezane, dont l’une des revues favorites est Science et Vie. Alors j’ai décidé d’aller dans le programme Sciences, lettres et arts à Brébeuf ou à Grasset. »

Actualités

Rage au volant sanglante à Montréal

Un épisode de rage au volant s’est soldé par un homme poignardé et son agresseur en fuite, hier après-midi à Montréal. Un possible accrochage entre deux automobilistes survenu au coin de la rue Sainte-Catherine et de la rue Peel a dégénéré jusqu’à se transformer en agression armée. « Une fois à l’extérieur des véhicules, les deux hommes en sont venus à une altercation verbale », a expliqué le porte-parole Raphaël Bergeron, du Service de police de la Ville de Montréal. « L’occupant d’un des deux véhicules aurait été atteint au niveau de l’abdomen par une arme blanche, lui causant une blessure quand même sérieuse. » L’agresseur a ensuite pris la fuite. La victime serait dans la cinquantaine et son agresseur dans la quarantaine, toujours selon M. Bergeron. « Pour l’instant, [nous avons] très peu de détails sur le suspect dans ce dossier. Ce serait possiblement un homme de race noire », a-t-il ajouté. La victime était consciente au moment de son transport et elle collabore avec les autorités.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

Usine de biométhanisation

L’opposition de Longueuil réclame de la transparence

Le projet d’investissement de 37 millions de dollars de Longueuil dans l’usine de biométhanisation de Varennes pour le traitement des matières organiques exige l’implication de l’ensemble des élus et plus de transparence, croit l’opposition officielle à l’hôtel de ville. « Encore une fois, on veut nous mettre devant un fait accompli ! Ça fait des mois qu’on demande une présentation pour savoir où en est le projet et quelles sont les options sur la table », affirme le chef du parti Longueuil Citoyen, Xavier Léger. Ce dernier précise ne pas être opposé à l’idée, « mais pas avec un bandeau sur les yeux ». L’opposition réagissait aux révélations de La Presse : Longueuil a approuvé, mercredi matin, une entente d’une durée de 20 ans avec la Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SEMECS), un organisme municipal qui gère l’usine de biométhanisation située à Varennes. Plutôt que de construire son propre centre de traitement, Longueuil souhaite investir dans l’agrandissement de celui de Varennes pour un coût de 37 millions.

— Kathleen Lévesque, La Presse

Procès d'Adèle Sorella

Un expert psychiatre évoque un épisode de dissociation

Selon un expert psychiatre retenu par la défense, Adèle Sorella aurait vraisemblablement eu un épisode de dissociation le jour où ses fillettes ont été retrouvées mortes, le 31 mars 2009. Et les avocats qui la représentent dans son procès pour meurtre ont évoqué en cour, hier, l’article du Code criminel qui permet de plaider la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. Les avocats de Mme Sorella ont ainsi ouvert un peu leur stratégie de défense de la femme, accusée du meurtre d’Amanda, 9 ans, et de Sabrina, 8 ans. L’accusée n’a pas admis avoir tué ses filles. Et la cause de leur mort n’a pas été déterminée. Les corps des fillettes ne portaient pas de traces de violence. Depuis deux jours, Mme Sorella répète au jury qu’elle n'a presque pas de souvenirs de la journée du 31 mars 2009. Gilles Chamberland, qui a été déclaré témoin expert en psychiatrie légale par la juge Sophie Bourque, de la Cour supérieure, ne croit pas que Mme Sorella simule l’amnésie.

— La Presse canadienne

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