OPINION IMMOBILIER CANADIEN

Il faut éviter le « mur à mur » !

Chaque fois qu’une augmentation de prix est observée dans une région donnée, une réflexion devrait être enclenchée pour trouver la solution appropriée pour cette région précise

Le gouvernement fédéral a récemment annoncé qu’il effectuera prochainement une analyse rigoureuse du marché immobilier canadien.

Pourquoi ? Afin de faire un constat des différentes réalités du marché immobilier au pays et, le cas échéant, instaurer des mesures pour, entre autres, freiner la hausse de prix des habitations. En termes clairs, il veut éviter une bulle immobilière.

Nous saluons le fait que le gouvernement fédéral compte faire un examen en profondeur des différents marchés immobiliers au Canada et agir en conséquence. Il faut d’ailleurs se rappeler qu’il a déjà posé un geste en décembre dernier en augmentant la mise de fonds initiale pour les prêts hypothécaires de plus de 500 000 $. Cette mesure visait plus particulièrement les régions de Vancouver et de Toronto, le gouvernement tentant d’apporter une certaine stabilité dans ces marchés.

Or, nous croyons fermement que le gouvernement doit prendre le temps nécessaire afin de bien évaluer la situation et ne pas précipiter les choses.

Selon notre perspective, le gouvernement devrait éviter, dans la mesure du possible, d’instaurer des mesures mur à mur, pour l’ensemble du pays, qui ne tiendraient pas compte des différentes réalités. Nous croyons au contraire que des mesures adaptées aux différentes réalités du marché immobilier seraient davantage appropriées, comme celle que le gouvernement a mise en place en décembre dernier et qui visait de façon pratique les marchés de Vancouver et de Toronto.

Il faut se rappeler qu’en 2012, le précédent gouvernement avait resserré les règles hypothécaires en réduisant la durée du prêt de 30 à 25 ans. Cette décision est malheureusement le parfait exemple d’une mesure dite mur à mur. Au Québec, elle a disqualifié plus de 43 000 ménages qui étaient admissibles pour l’achat d’une propriété. Une décision lourde de conséquences, car le Québec est la province où seulement 61 % des ménages sont propriétaires, soit près de 10 points de pourcentage de moins que la moyenne des autres provinces canadiennes.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, semble toutefois sensible aux impacts que pourrait avoir la mise en place de mesures « mur à mur ». Il a lui-même rappelé, dans un article de La Presse Canadienne du 14 juin, que la situation du marché immobilier variait beaucoup d’une région à l’autre du pays, la situation étant moins problématique à Montréal et Calgary qu’à Vancouver et Toronto.

Cette sensibilité du ministre est bienvenue puisque les mesures qui seront mises en place devront justement s’attaquer uniquement aux régions qui subissent d’importantes hausses.

Pas à celles où le marché immobilier se porte bien. Chaque fois qu’une augmentation de prix est observée dans une région donnée du Canada, une réflexion devrait automatiquement être enclenchée pour trouver la solution appropriée pour cette région bien précise. Nous offrons au gouvernement fédéral notre entière collaboration pour y parvenir.

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