La voix

Le bulletin des coachs

Après quatre rondes d’auditions à l’aveugle, c’est le temps d’établir le classement des coachs de La voix. Qui s’en sort le mieux derrière son gros bouton rouge ?

Pour le moment, Marc Dupré et Lara Fabian trônent – à égalité – au sommet du palmarès. J’aime leur complicité, leur côté taquin, de même que les mots et regards qu’ils s’échangent pendant les prestations. À l’autre bout de la rangée de fauteuils, Éric Lapointe et Alex Nevsky n’ont peu ou pas d’interactions. C’est le calme plat.

La caméra cadre systématiquement Marc et Lara, qui donnent un excellent spectacle pour la télévision. Éric Lapointe reste dans sa bulle, increvable et impénétrable.

Lara Fabian a élevé son niveau de plusieurs notes cette saison en adoptant une approche plus franche, moins mielleuse.

Elle distribue d’excellents conseils techniques dans une langue soutenue et en employant un vocabulaire précis. C’est impressionnant.

Marc Dupré ne cache jamais son enthousiasme, qu’il enjolive d’une belle sensibilité. Ça paraît qu’il adore son boulot. Son côté pop bien assumé lui amène d’excellents candidats.

Éric Lapointe se classe troisième. Il a paru plus en forme hier soir que depuis le début de cette septième saison. Mais son regard intense, qui a fait sa marque de commerce, ne brille pas aussi fort que d’habitude.

Et la semaine dernière, la production a quasiment sorti les pinces de désincarcération pour extirper le rockeur de son siège pendant la prestation du chanteur de Mauvais Sort, Nicolas Geoffroy-Brûlé. L’entrain y est moins.

Alex Nevsky traîne de la patte parce qu’il n’a pas l’air aussi combatif et enflammé que ses camarades. Sa nonchalance ne le sert pas du tout. Peut-être qu’il communique juste mal ses intentions ? On aimerait le voir moins passif.

À propos des 15 candidats vus hier, la première et la dernière ont été les meilleures, à mon avis. Geneviève Jodoin, 40 ans, choriste (Belle et bum, Un air de famille) et chanteuse professionnelle, a été épatante sur une pièce beaucoup trop populaire dans les concours télévisés, Hallelujah de Leonard Cohen. Lara Fabian a hérité de cette joueuse étoile, au final.

Avec sa reprise de Tough Lover d’Etta James, Alexandra Bourdages, 25 ans, a soufflé les quatre entraîneurs de sa voix possédant les mêmes couleurs que Christina Aguilera, son idole. Le numéro d’Alexandra sonnait d’ailleurs comme celui de Christina Aguilera dans le film Burlesque, qui revisitait elle aussi ce classique enregistré en 1956. C’est Marc Dupré qui a ajouté la championne à son équipe.

Le passage du chanteur du groupe Final State, Rick Pagano, 26 ans, de Québec, m’a remis dans la tête le succès de cette formation, Make Up Your Mind. Il avait l’air un peu confus sur la scène, notre Rick. Reste que le maillage avec Marc Dupré est la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

La portion la plus émouvante de la soirée s’est produite quand Steven Abadi, 21 ans, de Dollard-des-Ormeaux, a refait My Way de Frank Sinatra, la version anglaise de Comme d’habitude de Claude François. Sa mère pleurait à chaudes larmes dans les coulisses. Steven vit avec un syndrome d’Asperger et la fierté de sa famille était belle à voir.

Après Mario Cyr l’an dernier, La voix a recruté un deuxième rappeur en la personne de Tony Sky, 30 ans, de Saint-Polycarpe. Encore une fois, c’est Alex Nevsky qui défendra le hip-hop dans le télé-crochet de TVA. C’est loin d’être gagné, car La voix a presque toujours couronné des artistes de pop adulte contemporaine comme Valérie Carpentier, Ludovick Bourgeois et Kevin Bazinet.

Vers une fin heureuse

Ça se dessine clairement entre une visite à la Fondation de Louise O’Hara et une saucette au pub de la microbrasserie : le téléroman O’ de TVA vogue vers un dénouement heureux.

Après avoir râpé des carottes et suivi des cours d’espagnol, Samuel (Guy Nadon) a enfin trouvé sa passion post-retraite, soit la production de sirop d’érable. Jacqueline (Marie Tifo) pourra dorénavant présider son groupe Entr’Aînés en toute quiétude, à moins que la tannante Carmen (France Castel) fasse encore du grabuge.

Débarrassé de l’espionne industrielle Mélanie (Karine Gonthier-Hyndman), Philippe O’Hara (Louis-David Morasse) se dirige directement dans les bras de son ex-copine Geneviève (Élisabeth Locas), qui ne l’escroquera pas comme la méchante Isabelle (Catherine Sénart).

Bref, plus aucun personnage principal de l’émission ne vit de gros drame. En plus, l’usine d’Agua ne fournit plus à la demande. Maintenant, si les collègues du marketing Mégane (Marie-Pier Labrecque) et Rémi (Olivier Barrette) peuvent se déclarer leur amour, on pourrait dire que ça serait une maudite belle chute d’O’ (excusez-la).

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