OPINION

Cher monde de l’éducation…

Chers collègues de classe...

... 80 %, c’est une excellente note.

Arrêtez de toujours pousser plus sans être fiers de vous.

La note de votre examen d’histoire n’aura aucunement d’impact sur votre vie à long terme.

Arrêtez d’amalgamer réussir à l’école et avoir une moyenne de 98 % dans toutes les matières.

Arrêtez de pleurer lorsque vous avez 92 %, c’est juste insultant envers ceux qui ont vraiment de la difficulté.

Chers professeurs...

... arrêtez de nous donner systématiquement des devoirs à chaque cour, ce n’est ni sain ni utile. Ils devraient seulement être réservés à des matières spécifiques qui demandent du travail supplémentaire, pas pour apprendre par cœur les fêtes juives ou 150 proverbes par année.

Arrêtez de nous obliger à faire des dizaines d’exposés oraux chaque année. Plusieurs font de l’anxiété sociale à un haut niveau et ce n’est pas à l’enseignant de sciences d’évaluer la capacité à s’exprimer en public. Un travail écrit permet d’évaluer les connaissances d’une personne dans une matière.

Apprendre par cœur ne sert à rien. Il faut comprendre quelque chose pour l’appliquer.

Internet, ce n’est pas mal. J’ai appris plus en sept mois de visionnement de téléséries anglophones qu’en sept ans de cours d’anglais.

Les activités parascolaires sont autant, sinon plus importantes que l’école.

Chers directeurs...

... les récompenses financières et honorifiques ne font que mettre vos élèves dans un esprit de compétition. Si quelqu’un a la meilleure moyenne de sa classe, ça ne me regarde pas.

Les téléphones cellulaires, ordinateurs portables et tablettes numériques sont des ajouts à notre éducation.

Les retirer de la vie étudiante, c’est à la fois montrer que vous êtes dépassés par la technologie, se priver d’un atout et désintéresser les élèves de l’école.

Laissez de longues pauses. C’est impossible de se concentrer après cinq heures consécutives et apprendre de nouvelles choses lorsque l’on a seulement eu cinq minutes entre chaque cours.

Les examens de fins d’année représentent une source de stress immense qui n’est saine pour personne. Ils devraient être réservés aux personnes en échec scolaire souhaitant améliorer leurs résultats, mais certainement pas obligatoires !

Chers ministres...

... il nous faut plus de budget, l’éducation est la base d’une société.

Sans infirmières scolaires, psychologues, travailleurs sociaux et orienteurs scolaires, comment voulez-vous que l’on évolue en tant qu’humains ?

Avec un nombre insuffisant d’ordinateurs, des bibliothèques scolaires vides et des gymnases sans matériel, comment pouvons-nous développer des compétences pour notre avenir ?

Comment pouvons-nous apprendre dans ces boîtes de carton, aux étroits corridors, aux classes minuscules où l’on ne voit qu’à peine la lumière et aux cafétérias bondées qui nous servent d’écoles ?

Avec des enseignants mal payés et des classes de 40 élèves, dont certains ont des troubles de comportement ou d’apprentissage, comment convaincre qui que ce soit de devenir enseignant ?

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