Le Québec dans l’assiette

Saveurs de Hong Kong

Aliments Tuck Hing
Delson, Rive-Sud (Montréal)
Depuis 1993

Aux quatre coins de la province se concoctent des aliments qui n’ont rien à envier à ceux d’ailleurs. Pause vous fait découvrir ces produits et les gens qui les fabriquent avec enthousiasme et conviction.

Produits

Des nouilles asiatiques au riz, aux œufs et sans œufs, ainsi que des pâtes à dumplings et à won-ton.

Ce qui les démarque

Aliments Tuck Hing est l’une des rares entreprises québécoises à produire des nouilles asiatiques fraîches, et une si grande variété.

L’astuce en cuisine

Pour cuire les nouilles de riz, il suffit de les faire tremper quelques minutes dans l’eau bouillante. Les plus fines, comme les vermicelles, s’attendrissent quand on les couvre tout simplement d’eau fraîche, et peuvent ensuite être intégrées directement dans une préparation. Quant aux nouilles de blé – les udon, par exemple –, on les prépare comme les nouilles italiennes fraîches en les plongeant dans l’eau frémissante. Elles sont prêtes dès qu’on les voit remonter à la surface.

La petite histoire

Enfant, M. Li rêvait déjà de fabriquer des nouilles. Un jour, se disait-il, il quitterait la Chine et la pauvreté, et aurait accès à un monde de possibilités. À 22 ans, il a trouvé son passeport pour émigrer grâce à la natation, profitant d’une compétition à Hong Kong pour s’exiler.

C’est là, en observant les techniques d’un petit commerçant et en multipliant les expériences jusqu’à trouver la recette parfaite, que M. Li a appris à fabriquer des nouilles. Quatre ans après avoir mis les pieds sur le territoire, il lançait sa petite fabrique avec un ami d’enfance. Ses nouilles ont reçu un bel accueil, si bien qu’il a pu graduellement faire l’acquisition de trois boutiques de bijoux.

À 45 ans, alors père de cinq enfants âgés de 8 à 18 ans, il a pensé à émigrer de nouveau, au Canada, cette fois. « Étudier à Hong Kong, ça coûtait cher, raconte sa fille Jace Li, qui traduit les propos de son père à mesure qu’il se raconte en cantonais. Il a voulu offrir une bonne éducation à ses enfants. » Le moment, précise M. Li, coïncidait également avec la rétrocession de Hong Kong (alors colonie anglaise) à la Chine, qui s’est concrétisée en 1997, sept ans après son départ.

L’entrepreneur projetait d’investir dans une entreprise de produits alimentaires au Québec.

« Il a débuté en ouvrant un restaurant, ce qui était un projet moins ambitieux. Mais ça ne fonctionnait pas aussi bien que prévu. »

— Jace Li, fille de M. Li

M. Li a vite compris qu’il devait faire autre chose.

Dans la cuisine de son petit restaurant de Brossard, il a commencé à fabriquer des nouilles pour les vendre dans le quartier chinois de Montréal. La qualité de ses produits lui a permis de trouver rapidement acheteur, dit-il. Deux ans après son arrivée, ce projet avait le vent dans les voiles. M. Li a dégoté un petit local pour se consacrer exclusivement à la production de pâtes.

Aliments Tuck Hing s’est depuis installée dans un plus grand local à Delson, et projette de prendre de l’expansion. Aujourd’hui, à 73 ans, M. Li gère une entreprise qui vend partout au Québec, dans les supermarchés et le milieu de la restauration. Le semi-retraité pense maintenant passer le flambeau à ses cinq enfants, tous impliqués dans l’entreprise, non sans avoir encore quelques ambitions en tête, comme d’exporter un jour aux États-Unis.

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