recherche universitaire

Collaborations et petites révolutions 

Des chercheurs universitaires québécois travaillent avec l’industrie pour transformer leurs recherches en impacts concrets. Du béton sans ciment aux moteurs d’avion plus légers en passant par des vaccins vétérinaires, voici trois cas qui font école.

Du béton sans ciment

Les cimenteries de la planète produisent annuellement des millions de tonnes de gaz à effet de serre. Pour offrir une solution de rechange moins polluante à l’industrie de la construction, Mehrdad Mahoutian, cofondateur de Carbicrete, a mis au point un béton qui ne requiert pas de ciment dans le cadre de recherches effectuées à l’Université McGill. Son groupe remplace plutôt le ciment par des scories, des sous-produits de l’industrie de transformation des métaux. Il catalyse ensuite la formation de béton en injectant du gaz carbonique au mélange de sable et de scories. « Aucune chaleur n’est nécessaire, explique Chris Stern, cofondateur de Carbicrete. En plus, le béton qu’on obtient est 30 % plus résistant à la compression que ce qui se fait actuellement. » L’entreprise a été sélectionnée parmi 23 demi-finalistes au concours NRG COSIA Carbon, une compétition internationale encourageant le développement de technologies qui réutilisent le gaz carbonique. L’entreprise s’est associée à la québécoise CO2 Solutions pour cette compétition.

Des vaccins pour la santé animale

Prevtec Microbia est née en 2003 du travail de chercheurs de l’Université de Montréal, et depuis, elle n’a jamais vraiment coupé les ponts. L’entreprise a mis au point jusqu’ici trois vaccins vétérinaires qu’elle commercialise dans 40 pays. Elle collabore depuis trois ans avec le chercheur Marcelo Gottschalk, de l’Université de Montréal, pour développer un vaccin susceptible de protéger les porcelets d’infections bactériennes mortelles. Un autre vaccin, ciblant le secteur aviaire, est quant à lui fabriqué conjointement avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). L’entreprise cherche aussi à mettre au point un test diagnostique avec l’aide de chimistes de l’Université de Montréal. « Nos collaborations touchent à toutes les étapes du développement d’un produit, de la caractérisation de protéines au développement de produits », explique Éric Nadeau, vice-président aux affaires scientifiques chez Prevtec Microbia.

Des moteurs d’avion plus légers

On ne compte plus le nombre de collaborations qui associent des chercheurs universitaires à l’industrie aérospatiale. Le cas d’Eduardo Ruiz, professeur à Polytechnique Montréal, en fait partie. Son équipe et lui ont participé au cours des cinq dernières années au développement du moteur LEAP conçu par Safran et General Electric. « Ce sont des moteurs qui incorporent plusieurs pièces en fibre de carbone et en matériaux composites pour les rendre plus légers, explique l’ingénieur. On a développé les procédés de fabrication de ces pièces et réduit le coût de production de 30 % en moyenne. » Les moteurs LEAP équipent déjà les avions A320Neo d’Airbus et les Boeing 737 Max. Grâce aux pièces en matériaux composites qu’on y retrouve maintenant, ils sont plus légers de 500 kg comparativement à des modèles similaires, selon le chercheur.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.