COURRIER

« Légiférer ou pas ? »

Voici quelques réactions au texte « Légiférer ou pas ? », de François Bérubé, publié hier

Voiture électrique et famille ne font pas bon ménage

Non à votre question. La voiture électrique est un véhicule urbain réservé aux banlieusards qui ont de quoi se payer une deuxième ou une troisième voiture. Les gens achètent des VUS parce qu’ils sont polyvalents. Il n’y a pas de véhicule électrique capable de remorquer une tente-roulotte et d’amener une famille de quatre au bord de la mer. Il n’y a pas de véhicule électrique capable d’amener quatre skieurs de la Rive-Sud à Tremblant, aller-retour, à -20 degrés.

Un véhicule électrique n’est bon que pour aller au travail, faire l’épicerie et se rendre aux limites de l’île de Montréal. D’ailleurs, un véhicule électrique d’aujourd’hui aura un prix de revente très faible dans cinq ans à cause notamment de la durée de vie des batteries, alors que ceux de deuxième et troisième générations de demain seront moins chers, plus performants et d’une durée de vie plus longue.

Que vaut aujourd’hui l’iPad de première génération ou la première caméra numérique ? Rien. Ça ne vaut rien du tout ! Alors, dites-moi pourquoi il faudrait se précipiter et acheter une Chevrolet Bolt de 50 000 $ (prix sur l’internet pour 2017) avec laquelle il sera pénible et difficile de se rendre à Wildwood avec ses deux enfants ? La Floride en famille en auto électrique ? N’y pensez même pas. La voiture électrique et la famille ne font pas bon ménage parce qu’elle n’est pas polyvalente, trop petite et beaucoup trop chère.

— André Charland, Gatineau

Les gouvernements, seuls à blâmer

Il n’y a que la législation qui peut faire bouger l’industrie de l’automobile, et les deux ordres de gouvernement ont vraiment trop tardé à imposer des normes de façon progressive durant les dernières décennies.

On se retrouve donc aujourd’hui en situation d’urgence d’agir, alors que l’initiative de changement aurait dû avoir priorité sur le satanique lobby institutionnel.

Les gouvernements sont les seuls à blâmer.

— Marcel Dupuis

L’automobiliste, cible facile

Je ne souhaite que ça, avoir une voiture électrique. Cependant, comme je suis toujours sur la route, je ne me vois pas arrêter toutes les heures pour la recharger. Oui, la voiture électrique est encore trop chère pour moi, mais surtout, son autonomie n’est pas assez grande. Et puis, je me brancherais où ? Qui paiera pour faire installer une borne dans l’espace de stationnement du condo, à condition, bien sûr, qu’on me donne le feu vert pour le faire ?

Je comprends bien le « sauver la planète », mais je trouve qu’on tape toujours sur le même clou : les automobiles. Toutes les bébelles électroniques qu’on achète et qu’on change aux deux ans parce qu’elles deviennent désuètes malgré leur bon fonctionnement sont pour moi tout aussi polluantes. Mais ça, on n’en parle jamais… c’est devenu trop indispensable. Alors, on ferme les yeux et on n’en parle pas. Bien trop facile de montrer les automobilistes du doigt !

— Luc Cocteau, Montréal

Laissez les citoyens décider

Au lieu de vouloir toujours tout taxer, le gouvernement devrait soutenir la recherche et l’innovation afin que l’industrie puisse offrir des solutions viables aux consommateurs. Les solutions technologiques actuelles ne répondent pas aux besoins de longues distances et de temps requis pour les recharges. Laissez donc les citoyens décider de ce qui leur convient au lieu de les obliger à adopter des solutions inadéquates !

— Alain Brochu, Québec

Je roule électrique

Je suis tout à fait d’accord avec ce texte sur la nécessité de légiférer si l’on veut accélérer le virage vert en matière automobile. Pour l’appuyer, je vous fais part de mon expérience. J’ai attendu plus de trois ans pour que Mercedes Canada importe une voiture électrique de série B, comme ils me l’avaient promis au moment de la location d’une B250 à essence. Toujours rien d’électrique chez Mercedes Canada… J’ai dû changer de manufacturier et je roule en Nissan Leaf, dont je suis très satisfait malgré sa relativement faible autonomie (175 km). Autour de moi, les gens sont sensibilisés, mais continuent à acheter des gros VUS…

— Michel Volle

Contrer le lobby de la voiture à essence

Il faudra légiférer, car le lobby de la voiture à essence est trop puissant. Si la voiture électrique vient à faire baisser les ventes de voitures à combustion, imaginez les pertes de revenus des ateliers de réparation des concessionnaires et les pertes de ventes des pièces, accessoires et produits d’entretien !

Une voiture électrique ne requiert que peu d’entretien côté propulsion, pas d’huile, de filtres de toutes sortes, de systèmes d’injection, de systèmes d’échappement, de systèmes antipollution ; imaginez la perte en argent des centres de services et fabricants de ces pièces ! Il ne restera que les accessoires.

Ma crainte : que les fabricants se tournent vers des composantes de mauvaise qualité avec une durée de vie plus courte, comme tous les nouveaux appareils ménagers ou électroniques.

— Yves Sabourin, Laval

Baisser les prix

Il n’y a pas de solution miracle pour passer à la voiture électrique, il n’y a qu’une solution logique : que le prix de la voiture tourne autour de 25 000 $. Le consommateur est prêt, mais il n’est pas niaiseux. Il ne paiera pas le double pour avoir moins d’autonomie. C’est pourtant clair !

— Denis Neveu

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